Premier cours de Gabryël

Le professeur Charron était fébrile en ce début d’après-midi. Déjà parce que cette période, la plus chaude de la journée, n’était jamais la plus agréable pour lui et qu’il aurait largement préféré la passer à se reposer dans sa chambre. Mais aussi, et surtout, parce que Kyana l’avait assigné au tout premier cours de l’école d’x-school.

C’était d’ailleurs une atmosphère étrange pour un premier cours. Alors que la pluparts des établissements français démarraient leur programme de l’année avec précipitation et que des foules d’élèves, fraichement arrachés à leurs vacances, ce pressaient sur le chemin de la rentrée, ici tout semblait calme. Les étudiants arrivaient au compte goutte et l’annonce du premier cours était arrivée soudainement, sans avis préalable, occasionnant autant de surprise que de questions.

Car cette école avait ceci de particulier qu’elle n’avait pas de programme à boucler et que les élèves passeraient des diplômes de niveaux variables suivant leur âge et leur orientation, malgré le fait que les cours soient communs. Cette école était non seulement une école, mais aussi un refuge.
Un établissement spécialisé pour adolescents perturbés, tel était sa dénomination officielle. Officieusement, c’était le lieu où maintenant près d’une dizaine de jeunes mutants allaient apprendre à contrôler et maitriser les dons que la nature leur avait offerts… Et aussi à vivre avec cette singularité parfois handicapante qui les avait presque tous affectés dans leurs jeunes années, et qui, malgré les difficultés qu’elle leur apportait, était autant une partie d’eux même que le reste de leur corps et de leur esprit.

C’est cette dure leçon que Gabryël allait devoir leur inculquer tout au long de l’année. Le cours de philosophie était celui où l’on apprenait à réfléchir, en se posant des questions essentielles auxquelles on n’aurait peut-être pas pensé ou qui nous auraient parut futiles.
Pour son premier cours cependant, il n’allait pas s’attacher directement à un projet si compliqué. Non, son rôle pour le moment était de leur expliquer certaines choses sur le monde des mutants et cette école. Ensuite, après avoir mis les choses au point, il comptait leur demander un effort en retour. Un effort de réflexion sur eux même et sur leur avenir.
Une question toute simple, mais qui posait soudain une vertigineuse quantité de choix et de perspectives.
Une question qui posait le problème de l’acceptation de leur condition, qui allait même jusqu’à soulever un problème de déontologie.
Une question innocente…

Le professeur arrivait en retard, on ne pouvait en attendre moins de lui. Pourtant cette fois-ci avait-il fait un effort, il arrivait en retard certes, mais tout juste, à peine 5 petites minutes.
Et pourtant le couloir est vide à son arrivée.
Moment de panique, où sont donc ses élèves ?

*du calme, il y a forcément une explication… ils ne se seraient quand même pas volatilisés en quelques minutes*

Le professeur maitrisa sa respiration et prit une longue et lente goulée d’air.
Bien, cela allait déjà beaucoup mieux. Paniquer ne servirait qu’à le déconcentrer et affaiblir son incarnation. Maintenant au moins ne risquait-il pas de partir en fumée et il allait tranquillement partir à la recherche de ses élèves.
Il s’avança presque avec nonchalance jusqu’à la porte, ayant recouvré la maitrise de ses émotions.

*A chaque problèmes il y a une solution, et s’il n’y a pas de solution c’est qu’il n’y a pas de problème…*

Et en l’occurrence, la solution au problème qu’il n’y avait pas lui apparut sous la forme d’une note apposée sur la porte de sa salle de cours.

« La porte est ouverte, veuillez vous installer à votre aise en attendant le professeur.
Votre directrice, Kyana Mandarot»

Gabryël poussa un long soupir… pourquoi cela ne l’étonnait-il même pas ?
Cette sacrée demoiselle était décidément des plus spéciale.

*Bon, et bien puisque tout le monde n’attend plus que moi…*

Entrant en coup de vent dans la pièce il envoya la porte claquer avec un bruit sourd alors qu’il se positionnait face aux élèves assis dans la pièce.
Silence choqué…
Bien, voilà, il avait captivé leur attention. Le professeur eu un petit sourire de satisfaction, les méthodes peu orthodoxes étaient tout de même efficaces.

« Bonjour. Pour ceux qui ne m’auraient pas encore vu, je suis Gabryël Charron. Vous pouvez m’appeler Professeur, Monsieur Charron ou simplement Gabryël, personnellement cela m’importe peu. La seule chose qui importe c’est que vous m’écoutiez attentivement…»

Il parcouru la pièce du regard, reconnaissant la plupart des visages tournés vers lui. Pour certains c’était la première fois qu’ils le rencontraient « physiquement ». De toute façon tant qu’il n’en saurait pas plus sûr eux, ils resteraient des étrangers. En ce qui le concernait il n’avait jamais eu l’impression de rencontrer réellement aucun de ses professeurs. Ils s’en étaient tous tenus à leur rôle d’enseignant, fournissant un cours et récompensant les bons éléments par de bonnes notes et les mauvais par de mauvaises notes. Voilà ce qu’avait été chaque enfant, un élément d’une classe, dont on ne cherche pas à comprendre les intérêts ni les motivations tant qu’il suit un tant sois peu le cours.
Ce n’était pas ce qu’attendait Gabryël d’un professeur, et il avait vite compris que ce n’était pas cela que l’on attendait de lui.

« Tout d’abord, j’aimerais vous parler d’où nous sommes. Et de ce que nous faisons ici.
J’ai pu remarquer que certain d’entre vous n’ont aucune idée de ce qu’est cette école, et je pense que les autres ne sont pas moins dans le flou… »

Effectivement, certains des jeunes rassemblés ici semblaient aussi perdus que si on les avait débarqués par soucoupe volante. C’était inattendu, ils lui semblaient pourtant que la plupart d’entre eux avaient assez de jugeote pour ne pas ce contenter d’un « ici on va vous aider » pour rejoindre un endroit inconnu au plein milieu de nulle part. Personnellement cela lui aurait semblé particulièrement louche.

… quoique à voir la tête de ses étudiants, ils devaient voir la chose à peu près de la même manière.

« Premièrement…
Si vous êtes ici, tous, c’est parce que vous êtes spéciaux.
Bien sûr tout le monde est spécial à sa manière, mais disons que vous l’êtes encore plus… »

Il fronça brièvement les sourcils à ses propres paroles.
*plus abscons tu meurs…*

« Hum, bref en d’autres termes vous êtes des mutants. »

Les visages ne sont qu’à moitié surpris pour la plupart, ce terme n’es qu’un moyen de nommer leur don après tout. Nombre d’entre eux devaient déjà s’en douter.

« Donc pour ceux qui auraient entendu parler des comics de Marvell. C’est à peu près le même principe que les X-men, les collants en moins… »

Il avait envie de détendre un peu l’atmosphère, trop lourde à son goût. Il n’avait jamais été doué pour donner dans le théâtral, alors autant se baser sur une référence connue qui se rapprochait le plus de la situation réelle.

« Sur ce dernier point, je tiens tout de même à préciser qu’il n’y a pas d’histoire de super héros ou de super méchants. Les mutants sont rares, et la plupart du temps leurs dons sont minimes et certains ne se rendent jamais compte de rien.
Ceux qui, comme vous, ont un don qui ne peut être ignoré et parfois impossible à masquer… »

Il coula un regard en direction de l’ange, discret mais que tous les regards fixés sur lui purent surprendre.

« … on souvent tendance à être rejetés, ou à se cacher volontairement.
De petites communautés sont nées comme cela, mais la plupart des mutants tentent de vivre une vie normale malgré tout. »

Il commençait à être un peu nerveux et par réflexe se caressa le menton d’un air songeur.

« Si vous voulez un chiffre… il ne doit pas y avoir plus de 10 000 mutants comme vous dans le monde entier. Sur 6 milliard cela explique pourquoi nous ne sommes pas chassés comme des monstres de laboratoires par les différents gouvernements. »

Cette idée lui tira un rictus, comme s’il craignait de se tromper.

« Dans ce cas vous devez vous demander pourquoi on vous a tiré de vos petites vies quotidienne pour vous amener ici. Bon, je pense que vous avez presque tous rencontré des problèmes avec vos amis quand votre don s’est déclaré. L’intérêt était déjà de vous réunir, car même si aucun de vous n’est semblable, vous avez tous vécu les mêmes difficultés.
Et aussi pour la raison simple que vous risquez d’être un danger pour les autres et pour vous-même si vous n’apprenez pas à maitriser votre don. »

Un brouhaha s’éleva brièvement, causant un afflux de vapeur soudain dans la pièce. Le silence relatif revient vite devant le professeur qui avait l’air pour le moins contrarié et jouait à la locomotive. Vision assez dissuasive à défaut de présager du moindre danger à part celui de voir le cours partir en fumée...

« Pour ceux qui seraient tenté de protester, vous savez très bien vous-même ce qu’il en est. Je n’accuse personne, je fais juste un constat.

Toujours est-il que depuis longtemps les mutants présentant un don de haut niveau se sont improvisés professeurs en découvrant d’autres mutants du même acabit. Ils se sont organisés en confréries afin de porter secours à des jeunes comme vous, un par un. Seulement voilà, il y a de plus en plus d’humain sur terre et il y a donc de plus en plus de mutant aussi. Cette école est une solution pour pouvoir accueillir les élèves. C’est un projet sans précédent, surtout parce que les fond nécessaires à bâtir une école pareille n’ont pas pu être réunis auparavant. Et parce qu’il faut détourner les soupçons des administrations qui pourraient s’intéresser de trop près à nous. »

Il sourit franchement en pensant très fort à la secrétaire, qui devait en faire voir de belles à toute personne tentée d’en savoir plus.

« J’aimerai finir sur ceci : on ne sait pas ce qui fait que l’on nait avec un don particulier, c’est une mutation aléatoire. Ce n’est ni une malédiction, ni un cadeau des dieux. Vous êtes juste nés comme ça.
Et « mutant » ne veut pas dire anormal. La mutation permet l’évolution, donc on pourrait aussi dire que nous sommes des « évolués ». Personnellement je ne pense pas que cela soit plus juste, nous ne sommes pas supérieurs aux humains normaux, juste différents. Le fait d’être blond, roux ou brun, d’avoir les yeux bleus, gris, verts ou marrons, ces choses aussi sont des mutations. Juste un peu moins spectaculaires… »

Le professeur se tu. Il pensait en avoir beaucoup dit, suffisamment pour être compris. Il n’en était pas sûr cependant, loin de là même. C’était un sujet très délicat, difficile à traiter en groupe, des questions risquaient de se poser par la suite. Mais il serait disponible de toute façon.

« Vous en savez un peu plus. Je pense que vous avez tous des questions, cependant je préfèrerais que vous me les posiez plus tard. Vous savez où me trouver.
Pour le moment je vais vous demander un petit effort. »

Le professeur eut un sourire, ça c’était la partie qu’en tant qu’élève il détestait, celle où le prof allait donner un devoir.

« Les cours de philosophie sont fait pour apprendre à réfléchir et se poser des question. Je suppose que comme moi vous avez entendu beaucoup de chose peu flatteuse sur la matière. Je suis entièrement d’accord. Et c’est pourquoi nous n’allons pas étudier en cours des textes abscons écrits par des vieux shnoks ne connaissant pas grand-chose à la vie pour la plupart.
Du coup c’est vous qui allez vous faire cours tout seul. En réfléchissant tout simplement. Ce n’est pas très difficile avec un peu d’entrainement.
J’aimerai donc que vous réfléchissiez à quelques questions, que vous vous êtes peut-être déjà posé.

Déjà quel est votre « don », ou « pouvoir » si vous préférez ?
Qu’est-ce que vous pouvez en faire actuellement ?
En quoi peut-il être dangereux ?
Peut-il être masqué ?

Et grâce aux réponses que vous trouverez déjà à ces questions vous aller réfléchir sur ceci :

Qu’allez-vous faire de votre pouvoir si vous parvenez à le maitriser totalement ?

Attention, je ne veux pas une réponse simple et irréfléchie. Je veux que vous vous posiez réellement la question, que vous envisagiez les possibilités, peu-importe qu’elles soient moralement bonnes ou mauvaises.

Et j’aimerai que vous notiez par écrit vos réflexions et que vous me fassiez un compte rendu. Vous avez un mois pour mijoter dessus. Bien sûr vous pouvez me rendre le devoir quand bon vous semblera si vous finissez pendant cette période. Et ne vous inquiétez pas, je ne veux pas une réponse parfaite, seulement votre réflexion et ce que vous pourrez en conclure. »

Sur ces mots, le professeur se retourna pour écrire à la craie les 4 premières questions suivies du problème soulevé.

« Bon… ben le cours est finit. Profitez du beau temps tant qu’il en reste. A plus tard. »

Sur ce, le professeur ouvrit la porte et fila dans le couloir. Il commençait à être au bout du rouleau et ces seules préoccupations immédiates étaient « boire » et « frais ».

[Hrp]Voici, mesdemoiselles, mesdames, messieurs, votre première occasion de gagner de l'expérience.

La réponse est ouverte à tous, étudiant et professeur, présents où non au moment du cours. Dans la logique Rp, sachez simplement que Gabryël imposera la même réflexion à tous les élèves qui arriveront ultérieurement.

Vous avez donc un mois pour répondre, c'est-à-dire jusqu’au 31 Octobre, date à laquelle le topic sera verrouillé. Vous n’êtes pas obligés de répondre bien sûr, mais ce sera tant pis pour vous.

La réponse attendue est sous la forme d’une fiche en fait.
Avec un Rp d’introduction, le devoir, et un Rp de conclusion. En tout cas dans l’idéal.

Vous devez donc vous mettre à la place de votre personnage et réfléchir à la question.
Notez toutefois que votre personnage ne connaît de son pouvoir que la partie à laquelle il a accès.
Oui, c'est votre personnage qui répond, ne l'oubliez pas.

Un devoir correct sera récompensé d’un point d’xp
Un devoir excellent sera récompensé de deux.

A vos plumes ^^[/Hrp]

Arya resta bouche bée. D'une part par le fait d'avoir un devoir dès le premier cours, d'autre part par la vitesse à laquelle le professeur était partit. Pendant qu'elle écrivait son nom en haut de sa feuille, elle repensa à ce qu'il disait. Elle n'avait pas eut vraiment beaucoup de problèmes avec son pouvoir. La preuve, il ne s'était manifesté que peu de fois depuis qu'elle était ici.
À présent, il était temps d'allonger sur le papier tout ce qu'elle en pensait.

Citation :: Eosil
Arya
Devoir de Philosophie

Quel est votre "don" ?
Son origine m'est inconnu, mais je sais avoir la capacité d'agir sur les objets et les personnes à travers leur ombre. Il a commencé à faire effet il y a deux ans plus ou moins, mais je crois que c'est aussi mon environnement qui m'a faite ainsi. J'ai beaucoup vécu dans l'obscurité. D'ailleurs, ma couleur préférée est le noir.

Qu'est ce que vous pouvez en faire actuellement ?
Après les cours je m'entraînait à faire bouger mes stylos, mes cahiers ou encore mes peluches, tout en attrappant leur ombre. La plupart du temps, j'y arrive maintenant. Mais la première fois qu'il est apparu, je grattait l'ombre de la tête de mon voisin, qui était sur ma table. Et j'ai réussi à gratter sa tête, sans le vouloir. J'ai réessayé avec l'ombre de mon chat quelques fois, mais c'est beaucoup plus difficile. Il y a quelques jours encore, j'ai rebondit sur une marche pendant que je trébuchait. Ce sont dess événements que je ne maîtrise pas encore tout à fait.

En quoi peut-il être dangereux ?
Je n'ai rien fait de dangereux avec et n'ai aucune intention d'en faire. Mais d'après l'expérience de la tête de mon voisin de classe, il existe des possibilités. Mes expériences avec les stylos m'ont appris une chose : l'ombre est bien plus maléable que la matière. Je me suis retrouvée un très grand nombre de fois avec des stylos cassés en deux alors que je les tenait simplement avec mes doigts. Alors si j'imagine ce que je peux faire à une personne vivante, cela devient effrayant. Frapper, griffer, casser, arracher, tout est possible. Heureusement, je n'ai pas encore assez d'expérience pour pouvoir faire ce genre de choses.

Peut-il être masqué ?
Je pense que oui, dans l'absolu. Mon don n'est pas visible, il intéragit avec moi, ma peau, mes doigts. Mais il fait l'objet d'une vigilance constante. J'essaye, dès que je suis dans un espace sombre, de rester à l'écart ou de mettre mes mains dans mes poches, un accident est vite arrivé, et sans qu'on ne puisse rien contrôler.

Qu'allez vous faire de votre pouvoir si vous parvenez à le maîtriser complètement ?

À première vue, il ne sortirait que des mauvaises choses de l'utilisation de ce don. Le monde des ombres est différent du monde réel. Les limites y sont dépassées, les règles changées. Je ne sais pas encore quelles portes s'ouvriront à moi lorsque je le maîtriserais complètement. En tout cas, je n'ai pas la volonté de faire du mal. Mais d'un autre côté, je ne vois pas en quoi il me serait utile pour aider les autres. M'aider moi, peut être, dans des cas de défense, de fuite, je pourrais mieux me cacher ou me défendre contre des ennemis. Peut être que je pourrais emmener des gens avec moi, je n'y ai pas réfléchi.
Mon don n'aide pas non plus à améliorer mon quotidien. Je dois toujours être vigilante quand à la position de mes mains, être concentrée sur tout ce que je touche, pour éviter de passer au travers, et surtout m'abstenir un maximum de toucher les gens. Les gants ne sont cependant pas la solution, j'ai trop peur que mes mains disparaissent à l'intérieur.
En conclusion, je n'écrirai qu'un mot : inconnu. Mes connaissances en ce don sont trop peu conséquentes, alors ce que j'en ferai plus tard m'est totalement inconnu. J'y refléchirait cependant tout le long de mon apprentissage, et je verrai son évolution.

Elle releva la tête, s'étira tous les muscles des bras et des jambes, se massa la nuque et posa son stylo. Sa copie n'avait pas l'air mal. Elle regarda autour d'elle. Certains élèves continuaient d'écrire, d'autre, mastiquant leur crayon dans leur bouche, relisaient leur copie, mais aucun ne s'était encore levé.
Arya ne relisait jamais ses copies. C'était inutil à son goût. Ce qui était écrit, c'était le premier jet. La relecture donne un autre avis que celui dans lequel on a rédigé son devoir, pas le sien.
Elle ne savait pas quoi faire pour l'instant. Se tordant dans tous les sens, la feuille à la main, pour observer les autres, elle finit par se lever et poser sa copie sur le bureau. Personne ne la remarqua.
Elle sortit de la classe en inspirant à plein poumons l'air du couloir. Cet air là était toujours plus frais, une des magies inexplicables de l'école.

Un bruit de pas résonna dans le couloir menant au hall d’entrée.
Rien ne semblait troubler le calme de ce début de soirée.
Déliodia pénétra dans le hall après une petite promenade dans le parc de l’école. Elle avait eu besoin de prendre l’air, besoin de se rafraichir un petit peu en allant faire un tour dans un lieu de liberté et de fraicheur, dans le parc. Elle y était seule, peu de ses camarades s’y aventuraient le soir ce qui n’était pas pour lui déplaire. Elle se ressourçait et faisait le plein d’énergie…
Ballade solitaire, rien qu’elle et la nature.

Mais ce soir là, elle interrompa sa petite promenade plus rapidement que prévu…
Ce n’était pas dans ses habitudes mais, elle avait quelque chose à faire, quelque chose d’important… En effet, Mr Gabryël, professeur de philosophie, lui avait donné lors de leur rencontre à la cafétéria le devoir qu’il avait donné lors de son premier cours… Cours auquel Déliodia n’avait pu assister…
Ce premier devoir était une série de questions portant sur le don de l’élève…

C’est ainsi que Déliodia passa rapidement dans le couloir menant aux escaliers avant de regagner sa chambre.
Là, elle se posa devant sa fenêtre un moment, observant les doux glaciers au loin comme elle aimait le faire avant de s’installer à son bureau. Elle sortit alors une jolie feuille des plus simples et son stylo à plume. Sur le coin supérieur gauche de la feuille, la jeune fille écrivit son nom et prénom dans un souci de ne pas perdre son devoir. Puis, elle écrivit également les questions sur la feuille avant d’y répondre une par une.

devoir a écrit:: Déliodia
Tratoploya
Déjà quel est votre « don », ou « pouvoir » si vous préférez ?
Qu’est-ce que vous pouvez en faire actuellement ?
En quoi peut-il être dangereux ?
Peut-il être masqué ?
Qu’allez-vous faire de votre pouvoir si vous parvenez à le maitriser totalement ?

Après avoir écrit les questions à l’encre bleu sur sa feuille, la jeune fille réfléchit à ce qu’elle allait bien pouvoir répondre… Machinalement, dans son moment de réflexion, elle porta le bout de son stylo à sa bouche et en mâchonna le capuchon.
La réflexion n’était pas aisée. Les questions portaient sur elle et son pouvoir et Déliodia n’y avait jamais réellement prêté attention…
Elle commença cependant à y répondre en essayant d’y répondre le plus justement possible…

devoir a écrit:

Déjà quel est votre « don », ou « pouvoir » si vous préférez ?

Alors, mon « don » ou « pouvoir » consiste à rafraichir de petites quantités ou surfaces d’eau. Je pourrais presque dire que j’ai le « don » ou « pouvoir » du froid.

Qu’est-ce que vous pouvez en faire actuellement ?

Actuellement, j’arrive à refroidir la paume de mes mains de manière assez intense. Ainsi, mes mains agissent à la manière d’un réfrigérateur. Ceci dit, il m’arrive de les refroidir par inadvertance et de ne pas parvenir à le faire quand je le souhaite.

En quoi peut-il être dangereux ?

Hum, en quoi mon pouvoir peut-être dangereux ? C’est une assez bonne question car pour le moment, je pourrais dire qu’il ne peut pas l’être dans la mesure où je rafraichis juste de petites quantités d’eau. Je ne peux donc pas dire précisément que mon don est dangereux pour le moment… Disons qu’actuellement les personnes ne le connaissant guère pourraient le craindre et me craindre comme se fut le cas avec mes parents. Ils le craignent dans la mesure où ils ne savent pas ce que je peux ou ne peux pas faire… C’est une crainte de l’inconnu et d’un certain coté un rejet de la différence. Je suis différente d’eux et du coup je leur fait peur…
Mais pour en revenir à la question de départ, envisager que mon pouvoir est dangereux suppose d’envisager qu’il puisse évoluer. Et, je ne suis pas certaine qu’il évoluera et si c’est le cas, je ne sais pas comment.
Dans l’absolu, je dirai que oui il pourrait représenter une menace si on admet l’éventualité qu’il pourrait devenir plus fort. Il pourrait être dangereux si je pouvais refroidir de plus grandes surfaces d’eau ou encore si je pouvais refroidir d’autres substances liquides que de l’eau… Tout ceci représente des éventualités, des possibilités d’évolutions mais, je n’en sais rien de si c’est possible ou pas ! Je ne sais pas non plus comment mon don va évoluer s’il évolue… Qui me dit que demain je ne serai pas un glaçon géant ambulant ? Et qui me dit que mon don ne disparaitra pas comme ça sans savoir pourquoi ?

L’image d’elle en glaçon ambulant tira un léger sourire à la jeune fille.
Elle était fatiguée, sa tête bouillonnait d’interrogations, de réflexions et d’inquiétudes… Pour la première fois elle réfléchissait à son don, à ce « cadeau » de la nature… Elle ne savait pas de quoi était fait demain et du même coup elle ne savait pas comment évoluerait sa vie et son don…
D’un coup, elle avait peur… Peur de ce que serait demain, peur de ce don qui la rendait si exceptionnelle… Mais pire encore, elle avait d’un coup peur d’elle-même et de ses capacités…

Déliodia s’arrêta d’écrire un moment… Jouant machinalement avec son stylo, elle observa au dehors ; il faisait presque nuit, voilà un moment qu’elle se torturait les méninges sur ce devoir… Se demandant même pourquoi elle se posait toutes ces questions maintenant alors qu’elle aurait pu le faire avant.

Elle posa son stylo sur son bureau, s’étira tel un doux chat qui se réveille de sa sieste et alla ouvrir sa fenêtre. S’appuyant sur le rebord elle huma l’air frais de la nuit tombante… Secouant la tête, comme pour remettre ses idées en place elle retourna s’installer à son bureau…
Un léger craquement indiqua qu’elle venait de détendre ses doigts avant de reprendre la plume et la rédaction de son devoir…
La fenêtre était restée ouverte, pour lui accorder ce sentiment de liberté et cette douceur de l’air du soir… Seul les grattements de la plume sur la feuille, le bruit du vent et les « hum », « euh » de la jeune russe animaient la pièce éclairée par la seule lampe du bureau.

devoir a écrit:

Peut-il être masqué ?

Masquer mon pouvoir ? J’aurai tendance à dire que pour masquer quelque chose il faut que la chose en question soit visible… Hors, mon pouvoir n’est pas visible… Tout du moins pour le moment… Mais, il reste à savoir si je voudrais camoufler mon pouvoir s’il venait à être visible. Déjà je ne pense pas que mon pouvoir puisse devenir réellement visible mais si c’était le cas alors oui peut-être dans un souci de me préserver du regards et surtout des critiques venant d’autrui…
Cependant, en y réfléchissant bien, on pourrait aussi prendre par masquer, non pas le fait de cacher quelque chose de visible mais le fait de justement dissimuler l’existence de quelque chose aux yeux des autres… Dans ce cas je pourrai dire que oui je peux masquer mon don… Enfin, tout est relatif bien évidemment… On peut simplement masquer quelque chose que l’on souhaite cacher… Donc dans la mesure où je ne fais que refroidir de petites surfaces d’eau avec la paume de mes mains, oui je peux le camoufler. Mais, je ne peux camoufler que la partir de mon don que je contrôle. C’est-à-dire que je pourrais difficilement masquer l’utilisation de mon don par inadvertance…
Je dirai donc que oui je peux masquer mon don à partir du moment où il ne se manifeste pas de lui-même quand bon lui chante.

La jeune fille avait enfin fini les questions d’approche… Elle poussa un petit soupir de soulagement même s’il lui restait la question la plus difficile à traiter.
Déliodia se leva et se dirigea vers son armoire pour d’une part se délasser les jambes mais aussi pour attraper une petite bouteille d’eau qu’elle gardait pour les petites soifs de la nuit. Doucement elle ouvrit la bouteille et en but trois/quatre gorgée avant de la refermer et de la poser au pied de son lit.
Une petite demi-heure s’était passée depuis sa dernière petite pose et la fatigue grandissait en elle…
Elle avait le temps de répondre à se devoir, elle pourrait le finir le lendemain mais non, elle voulait le finir ce soir quitte à y passer la nuit.
Elle ferma un moment ses yeux, pas trop longtemps pour ne pas s’endormir mais, suffisamment pour les reposer… Esquivant un bâillement, la russe reprit son stylo et remit le nez dans son devoir dans l’espoir de le finir avant de s’endormir.

devoir a écrit:: Qu’allez-vous faire de votre pouvoir si vous parvenez à le maitriser totalement ?

Que vais-je faire de mon pouvoir si j’arrive à le maitriser ? Donc, il peut-être maîtrisé totalement ? Avec ou sans évolution de sa part ? Car sans évolution effectivement on peut arriver à le maitriser totalement et encore ! N’y a-t-il pas toujours moyen de s’améliorer même dans la ~~parfaititude~~ perfection ? En effet je pense qu’il y a toujours moyen de s’améliorer même quand on a atteint des sommets dans la compétence. De même que s’il y a évolution, cela implique qu’il y ait une limite dans l’évolution. C’est-à-dire qu’il y ait un moment où le pouvoir ne puisse plus évoluer… Mais dans ce cas là, on en revient au même point que l’on pourrait s’améliorer même si l’on maîtrise parfaitement son pouvoir.
Bon, admettons que je maitrise totalement mon pouvoir, qu’en ferai-je donc ? Là, trois choix s’offre à moi. L’utiliser à bon escient ? L’utiliser d’une mauvaise manière ? Ou encore, l’ignorer complètement ?

Bon, reprenons dans l’ordre.
Utiliser son pouvoir à bon escient ça consisterait à faire quoi ? Sauver le monde et jouer les super héro ? Dans mon cas, ça risque d’être dur dur… Car en quoi faire du froid peut venir en aide à autrui ? Enfin si, ça pourrait éventuellement venir en aide aux habitants de pays chaud… En leur rafraichissant l’eau qu’on leur donne car ils n’en ont pas ou peu… Et pourquoi pas en leur offrant un moment de rêve si, je pouvais créer un monde de glace temporaire… Mais, je pourrais éventuellement utiliser mon pouvoir dans des pays froids… Pourquoi pas en Russie par exemple ? Non pas parce que c’est mon pays mais parce que c’est un pays froid… Ne serait-ce pas sympa de pouvoir redessiner les paysages d’hivers à sa sauce ? Ainsi, en utilisant à bon escient son don, on en ferait profiter autrui…
Utiliser son don d’une mauvaise manière consisterait à faire quoi ? Sombrer dans la criminalité et la délinquance ? En gros ne s’agirait-il pas de se la jouer personnelle ? Car en admettant que je puisse refroidir d’autres liquides que de l’eau, je pourrai vite en venir à tuer des gens rien qu’en refroidissant fortement leur sang… (Ceci est d’ailleurs une possibilité fort inquiétante pour moi-même de par la possibilité que si cette évolution existe, que je puisse tuer par inadvertance). Dans ce cas se serait des actions personnelles, ne servant à personne qu’à moi-même… Une tel utilisation de mon don de cette manière ferait de moi un criminelle presque sur puissante… Encore un super héro finalement ? Donc en utilisant ce don à mauvais escient, j’en ferais une capacité égoïste ne profitant qu’à moi-même.
Enfin qu’apporterait une ignorance de ce pouvoir ? Cette action traduirait-elle un désir d’être normal ? Ou plutôt un désir de se voir comme tout le monde face à autrui ? Mais dans ce cas ne serait-ce pas une manière de se brider en se disant vouloir être comme tout le monde ? Dans ce cas là, n’y aurait-il pas une certaine frustration de la part de notre don et de notre organisme ? N’est-ce donc pas la porte ouverte aux interventions involontaires de notre pouvoir ? Rendant du même coup notre don dangereux pour nous même ? Et pour autrui du même coup ? Je trouve donc qu’ignorer son pouvoir s’est s’exposer à d’autres risques inconnus et donc agir en égoïste.

Finalement, il ne faut pas vouloir refouler son don mais l’assumer. On l’a, on l’a, c’est comme ça et on a finalement pas le choix… C’est agir en responsable que de l’assumer et de faire en sorte de s’améliorer. Pourquoi s’améliorer ? Pour d’une part se protéger soi-même mais aussi pour préserver autrui de tout incidents possibles qui ne serait pas voulu. Après, comment utiliser ce don ? Je pense qu’au final il faut savoir faire un juste milieu entre une bonne et une mauvaise utilisation… Il faut être capable de l’utiliser correctement sans se la jouer super héros et suffisamment bien pour ne pas paraitre égoïste et ne pas risquer et sa vie et celle des autres…
On pourrait donc conclure que pour maitriser un don il faut être suffisamment réfléchit et responsable. Donc ne pourrions-nous pas dire que la maitrise totale d’un don et donc sa pratique ne résulte pas de la maitrise en elle-même du don mais des capacités de la personne utilisant ce don ? Autrement dit, pour appliquer correctement un pouvoir qui est totalement maitrisé, ne faut-il pas être responsable et réfléchit ?

Un soupir de soulagement se fit entendre dans la pièce baignée par la douce lumière de la lampe de bureau.
Déliodia rebouchonna son stylo, s’étira une fois de plus avec grâce et commença à relire son devoir. Il était tard et la jeune russe avait du mal à relire correctement son devoir tant elle piquait du nez…
Ses yeux se fermaient tout seul cherchant à l’attirer dans la douce torpeur des rêves. Fermant la lumière, elle se dirigea vers son lit pour une bonne nuit de sommeil bien méritée.
Posant sa tête sur l’oreiller, elle se laisse envahir par la douceur des rêves en pensant à son devoir qu’elle rendrait le lendemain.

A peine arrivée que déjà les cours commençaient. Enola avait tout juste rangé ses affaires dans sa toute nouvelle chambre qu'il fallait qu'elle aille en cours de philosophie. Hmm... philosophie, quelle plaie... Et puis, elle n'avait jamais vraiment aimé les cours. Non pas qu'apprendre était un calvaire non, c'était plutôt le fait d'être avec les autres, de devoir se concentrer pour se maîtriser, sinon... Enfin, mieux valait ne pas penser au passé et tentait d'aller de l'avant. Quand même, elle se demandait bien qui pouvait aussi être dans ses lieux. Elle avait compris que tous avaient une différence mais était-ce du même ordre que la sienne ? Etait-ce tous des "mutants" comme le monde les appelait ? C'est donc plein d'interrogations qu'elle ferma sa porte et déambula dans les couloirs.

Personne à l'horizon et elle qui ne savait pas où se trouvait la salle de classe... bon début ! Si elle arrivait en retard, ça promettait. Elle sentait son coeur battre la chamade dans sa poitrine et se força à se calmer. Adossée contre un mur, elle ferma les yeux et respira un grand coup. Bien, il lui suffisait d'aller au secrétariat où on la renseignerait. Mieux encore, elle avait remarqué un tableau d'affichage dans l'entrée, lors de son inscription. Elle se dirigea donc vers cet endroit... et toujours personne. Etait-elle donc la seule élève ? Elle sentait l'angoisse monter en elle et le fourmillement tellement familier au bout de ses doigts. Elle se força à penser à son professeur, l'imaginant comme un vieux monsieur grincheux dans un complet en tweed parfaitement repassé, la cravate géométriquement alignée sur une chemise en coton pur. Elle esquissa un sourire et se trouva très vite devant le plan du bâtiment.

Bon, la salle de cours n'était pas très loin de l'endroit où elle se trouvait, tant mieux. Elle parcourrut encore quelques mètres et se trouva enfin devant la porte. Un mot, apparemment de la directrice, demandait aux élèves de s'installer en attendant le professeur, Enola ouvrit donc la porte et entra. Elle se figea instantanément. Quelle idiote, vu l'heure, elle aurait dû se douter que la pièce ne serait pas vide. Elle sentit les regards sur elle et tenta de ne pas y prêter attention. Elle se dirigea aussitôt vers le fond de la salle, dans un coin le plus éloigné possible de tous les autres. Elle posa alors son sac par terre et se laissa tomber sur sa chaise en soupirant. Courage, le cours ne durerait pas infiniment.

L'arrivée du professeur ne manqua pas d'étonner la jeune italienne. Là pour le coup, elle ne s'attendait pas à ça. Elle pensa même un moment qu'il était trop jeune pour perdre son temps à faire de la philosophie. Il claqua la porte bruyamment, la faisant sursauter. Quel idiot ! Enola n'eut pas le temps de réagir qu'elle vit le cahier qu'elle avait sorti prendre feu. Elle sentit ses joues rougir mais fort heureusement, ses "camarades" n'avaient d'yeux que pour Mr Charron. Et si lui même avait vu quelque chose, il n'en laissa rien paraître alors qu'il débutait son cours. Bon, et bien... restait plus qu'à se calmer et à écouter ce qu'il avait à dire, ce qu'Enola fît assez distraitement. Seule la phrase "Ce n’est ni une malédiction, ni un cadeau des dieux. Vous êtes juste nés comme ça" la fit réagir. Elle ricana doucement... Oh que si, on ne lui enlèverait pas de l'idée que c'était une malédiction.

Cela dit, elle pouvait au moins reconnaître une chose à son nouveau professeur... elle n'avait pas vu le temps passer ce qui était bien rare. Elle avait maintenant un devoir à faire, comme si les questions que Mr Charron posait, elle ne se les posait pas assez souvent toute seule. Enfin, puisqu'elle n'avait pas le choix. Elle vit l'étrange Gabryël quitter la salle et partit aussitôt dans sa chambre. Elle ne se sentait guère prête à parler avec les autres, bien qu'elle était soulagée qu'ils soient eux aussi des mutants. En passant, elle se surprit à se demander quel pouvait bien être leur "don" mais ne s'attarda pas sur la question. Elle avait déjà bien trop à faire avec le sien pour se préoccuper de celui des autres, du moins pour l'instant.

Sitôt retournée dans son espace, elle s'attabla à son bureau, sortit le matériel dont elle avait besoin et commença à écrire :

Citation :: Enola Yell

Déjà quel est votre « don », ou « pouvoir » si vous préférez ?

*Pourquoi s'obstinent-t-ils tous à voir ça comme un don ?*

Citation :: Mon "don" a trait au feu. Je ne sais pas vraiment ce qui le déclenche, à part peut être quand je suis vraiment très stressée, mais toujours est-il que je ressens à ce moment là comme une sensation de fourmillement dans les doigts. Ils deviennent de plus en plus chauds et c'est à partir de là qu'une étincelle se forme. Alors forcément, si quelque chose d'inflammable est à ma portée, et bien il brûle. Enfin, je parle de petites choses comme du papier, pas une maison non plus.

Qu’est-ce que vous pouvez en faire actuellement ?

*J'aime pas cette question. Ca veut dire quoi actuellement ? Il espère quand même pas que je puisse faire plus de dégâts que ça... Ca va pas se développer ce truc quand même ?*

Citation :: J'avoue être assez surprise par cette question. Non pas par le fait que vous vouliez savoir professeur ce que je suis capable de faire mais par le terme "actuellement". Dois-je comprendre que mon "don" comme vous aimez l'appeler doit évoluer ? Si le but de cette école est cette évolution alors ce sera sans moi. J'ai déjà bien assez de mal avec mon "don" dans son état actuel.

Bref, je vais quand même me prêter au jeu et répondre à votre question...

Donc, comme je l'ai dit en réponse à la première question, je peux brûler les feuilles de papier, le carton, les brindilles de bois, la peau aussi, de façon superficielle. En résumé, je suis un briquet vivant ou, dans sa version féminine plutôt.. une allumette. [del]Sympa, non ?[/del]

En quoi peut-il être dangereux ?

En quoi peut-il être dangereux ?? C'est évident non ? Malheureusement pour moi, on est entouré dans la vie de tous les jours de matières inflammables. Alors, à moins de me faire construire un endroit comme ma chambre ici, où rien ne brûle, et d'y passer toutes mes heures enfermées, et bien, je dois vivre sans cesse dans la crainte de voir partir en fumée tout ce qui m'entoure. Pas vraiment confortable comme vie, non ? J'ose même pas imaginer si, comme vous le sous-entendez par votre 2ème question, mon "don" doit se dévolopper. Comment je pourrais vivre alors que j'ai tant de mal en pouvant brûler une feuille de papier, si j'arrive plus tard à brûler je sais pas.. des forêts entières ? J'ai déjà provoqué des blessures, bien involontairement, à des gens qui étaient à l'époque mes amis... on aurait dit qu'ils étaient restés au soleil toute une journée tant leur peau était rouge. Et simplement parce j'étais très fatiguée et que j'ai relâché ma vigilence. Alors oui, mon "don" est dangereux... parce que le feu est dangereux. D'ailleurs, ce n'est pas une des premières choses qu'on apprend aux enfants : ne joue pas avec le feu ? Ben oui mais je fais comment moi, vu que je le fais apparaître sans le vouloir, qu'il est en moi ?

Peut-il être masqué ?

Enola se sentait lessivée. Elle sentait toute la rancoeur qu'elle gardait en elle rejaillir à la surface alors qu'elle faisait son devoir. Elle était consciente que son professeur n'apprécierait sûrement pas le ton qu'elle employait pour lui répondre. Mais d'un autre côté, il le cherchait bien avec sa façon de voir leur mutation comme un don. Elle savait très bien ce qu'elle était.. un monstre... et il lui fallait apprendre à vivre avec ça. La vie normale, c'était pour les autres, elle devait se faire une raison. Et dire qu'elle avait cru à un miracle en venant dans cette école. Comme si coucher sur le papier ce qu'elle ressentait pouvait l'aider à améliorer sa situation. Et puis, le fourmillement qu'elle ressentait dans ses doigts l'agaçait. Elle savait qu'il lui fallait se calmer mais ce n'était pas possible.

Elle se leva juste à temps pour ne pas voir sa copie prendre feu. Ses doigts étaient bouillants mais heureusement, mis à part sa feuille, rien ne pouvait brûler dans ce lieu. Elle regarda un moment par la fenêtre, le regard dans le vague... et se calma petit à petit. Elle réfléchissait à la question suivante, dont elle avait juste eu le temps d'écrire l'énoncé. Cacher son pouvoir ? Si seulement, elle le pouvait. Elle retourna s'asseoir et reprit son écriture :

Citation :: J'ai souvent cherché le moyen de cacher mon anormalité. Dans l'absolu d'ailleurs, c'est possible vu que je ne suis pas une flamme vivante. Je n'ai pas de feu qui me sort des oreilles ou d'étincelles autour de moi à longueur de journée. Ma différence ne se voit pas aux premiers abords... enfin, si on ne regarde pas trop longtemps mes yeux. Il paraît qu'on y voit des flammes. Enfin, c'est ce que disent mes parents.
Mais pour pouvoir cacher ce feu, il faudrait que je le maîtrise, que je sache pourquoi il arrive, qu'est ce qui le déclenche. Et après ça, que j'arrive à ne pas le faire apparaître. Alors peut être que oui, je pourrais cacher ce "don" qui me pourrit l'existence. Mais jusqu'ici, je n'y suis jamais arrivée et ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé !

Qu’allez-vous faire de votre pouvoir si vous parvenez à le maitriser totalement ?

*Pyromane professionelle ou bien briquet vivant. Nan mais franchement il croit quoi ?*

Citation :: Le cacher bien évidemment. QUoiqu'on en dise, pour moi, c'est une malédiction. Il m'a éloigné de ma famille, fait perdre ceux qui étaient mes amis. Et puis, que pourrais-je bien en faire ? Si encore, c'était de l'eau que je faisais apparaître, je pourrais devenir pompier. Mais là.. Tout le monde a peur du feu. Je dois bien être la seule à pouvoir passer des heures à observer des flammes danser sans me lasser. Non, c'est vrai, je ne suis pas la seule.. les pyromanes aussi sont subjugués par cette danse. Mais pour mo, c'est différent. Les flammes me sont tellement familières... je les connais, je les aime tout en les haïssant. Alors peut être que si je le maîtrisais, je pourrais m'inscrire dans une agence de voyage spécialisée dans le camping... Je vois déjà ça : "vous n'avez pas de briquet, pas d'allumettes et vous regardez votre tas de bois en vous demandant comment faire cuire vos merguez ? La solution est là, emmenez Enola, notre briquet vivant !" Ou alors, je me fais embaucher dans une cuisine. Non parce que, si je maîtrise mon "don", je pourrais cuire les aliments. "Vous le voulez comment votre steack ? A point... Alors, avec 3 doigts, ça fera l'affaire. Et voilà votre steack ma p'tite dame !"

Bref, vous l'avez compris Mr Charron... Non pas que je veuille être impertinente et je m'excuse du ton que j'emploie en vous répondant. Toujours est-il que je ne me vois aucun avenir. La question restera donc sans réponse en ce qui me concerne...

Enola était épuisée. Epuisée de tout ce qu'elle ressentait, épuisée d'avoir à se poser ces questions sans voir une seule lueur d'espoir. Elle se sentait comme une cocotte minute sur le point d'exploser. Elle ne pouvait même pas sortir de sa chambre sinon l'école prendrait feu. Pourtant, l'air frais lui aurait sans nul doute fait du bien. Elle posa son stylo et se dirigea vers la fenêtre. Que ne donnerait-elle pas pour être simplement normale. Elle ouvrit la fenêtre et ferma les yeux, s'imaginant en sentant le vent dans ses cheveux, se promener dans le parc. Elle pensa un instant à Millian et se coucha sur son lit alors qu'une larme silencieuse creusait son chemin sur sa joue.

L’été n’en finissait pas… Alors que souvent, il commençait à faire plus frais à la fin des vacances, cette année, il faisait toujours une chaleur assez étouffante, ce qui n’arrangeait pas tellement Yanne qui ne savait plus trop comment s’habiller… Il lui fallait des habits suffisamment larges pour pouvoir supporter une éventuelle transformation, mais aussi assez petits et légers pour qu’elle puisse les mettre sans trop transpirer… Et même si elle pouvait trouver quelques chemises, elle n’en avait pas non plus une collection infinie, si bien qu’elle dût se résoudre à enfiler une longue robe blanche, qu’elle n’avait pas mis très souvent, bien qu’elle lui allât, paraît-il, très bien…
Ayant déjà fait la connaissance de Gabryël, la jeune fille se demandait à quoi pourraient ressembler ses cours de philosophie : l’aperçu qu’elle avait pu avoir de la matière en terminale ne l’avait guère emballée, mais elle espérait que ce professeur parviendrait à être plus intéressant…
En arrivant devant la salle de cours, elle s’amusa de voir le mot de la directrice, prévoyant un retard de M. Charron… Première arrivée, elle entra sans hésiter et ouvrit tout de suite les quelques fenêtres de la salle, afin de rafraîchir un peu la pièce…
Peu à peu, les autres élèves arrivèrent à leur tour, ce qui permit de s’occuper en attendant l’arrivée effectivement tardive du professeur. Enfin, il avait beau être en retard, il ne tenta pas de rentrer discrètement, claquant la porte dès son arrivée. Le silence se fit aussitôt et Yanne crut percevoir l’ombre d’un sourire passer sur le visage de Gabryël.
La jeune scientifique s’amusa intérieurement lorsque Gabryël évoqua l’ignorance que certains avaient quant à la vraie nature de cette école : nul doute que leur discussion le jour de son arrivée était plus ou moins liée à cette impression qu’avait le professeur.
Durant le cours, M. Charron semblait faire quelques efforts pour détendre l’atmosphère et, au moins aux yeux de Yanne, il y parvenait à peu près…
Vu la tournure que prenait le discours de Gabryël, Yanne ne fut guère surprise en l’entendant parler de devoir à faire… Par contre, elle fut soulagée d’apprendre qu’ils auraient un mois complet pour le réaliser et que le « cours » s’arrêtait là pour le moment…
Profitant de l’occasion, Yanne sortit assez vite à la suite de Gabryël, s’étonnant de ce que certains restent dans la salle : ils avaient un mois pour faire ce devoir, cela ne pressait pas ! Et il faisait si beau et chaud qu’elle n’avait, elle, pas du tout envie de rester enfermée ainsi… Elle décida donc de sortir pour profiter un peu plus de la journée et fila vers les jardins, n’attendant même pas, pour une fois, de voir si quelqu’un la suivait ou non…

Durant le mois que Yanne avait à disposition pour travailler sur ce devoir, elle parvint à prendre un peu de temps assez régulièrement pour avancer dans sa réflexion… Cela lui permettait notamment d'y réfléchir calmement, sans risquer de perdre sa personnalité en y travaillant. Pourtant, cela ne changea rien au fait qu’il lui fallut, le dernier soir, rédiger entièrement ses écrits au propre, ne s’en étant pas du tout occupée plus tôt : heureusement, son brouillon était suffisamment complet pour qu’elle n’ait en fait presque qu’un travail d’écriture à faire, ce qui lui imposa tout de même de se coucher assez tard… Mais bon, si elle comparait à ce qu’elle avait connu avant de venir à X-School, ce n’était pas forcément si pénible que ça… Ce qui lui parut étrange, par rapport aux devoirs de « philosophie » qu’elle avait déjà dû rendre auparavant, c’est que là, il s’agissait de questions plus ou moins précises, pas d’une problématique générale sur laquelle il fallait développer une réponse : ici, le travail ne pouvait pas ne pas être personnel, et il semblait difficile de répondre selon un schéma classique d’ « introduction développement conclusion », idée que Yanne abandonna donc assez vite, pour répondre plus simplement à chaque question.

Citation :: KOGHIBA
Yanne

Devoir de philosophie : Réflexion sur notre pouvoir

Sujet :
Quel est votre « pouvoir » ? Que pouvez-vous en faire actuellement ? En quoi peut-il être dangereux ? Peut-il être masqué ? Qu’allez-vous faire de votre pouvoir si vous parvenez à le maîtriser totalement ?

Mon pouvoir semble relever de la schizophrénie… Cependant, il est plus poussé que cela : mes diverses personnalités correspondent en fait, pour ce que j’ai pu observer, à des sentiments, et elles agissent dans le sens de ceux-ci, dominée par ceux-ci. Le problème qui relève de ma mutation, par contre, est que chacune de ces personnalités possède un corps différent. De ce fait, mon corps est en toute circonstance celui de la personnalité qui domine les autres, selon le contexte.
A l’état « normal », c’est-à-dire correspondant à ma personnalité la plus puissante, je suis « Sérénité », une fille de vingt ans, assez calme. J’ai pu me rendre compte qu’il existait aussi « Colère », un grand garçon assez musclé, à la peau d’ébène, et qui parvient aussi à dominer de temps en temps les autres personnalités. « Gêne » est une petite fille qui est de toute façon trop gênée quand elle apparaît pour devenir une personnalité dominante. Le petit garçon qu’est « Tristesse » n’apparaît pas bien souvent. Peut-être là aussi par manque de confiance en lui : quand on est petit et toujours malheureux, comment parvenir à s’imposer par rapport à des personnalités comme Colère ? Plus récemment, je me suis rendu qu’il y avait aussi au moins une autre personnalité. Je ne la connais pas encore très bien, je ne sais même pas à quel sentiment elle correspond. Il est vrai que je ne lui ai pas demandé et qu’il ne s’est pas présenté… Cependant, sa voix (que j’ai pu entendre lors de « débats intérieurs ») semble correspondre à celle d’un jeune homme. Je n’arrive pas très bien à cerner sa personnalité, mais je pense que cela viendra à plus ou moins brève échéance. Par ailleurs, je ne serais pas étonnée de me découvrir encore un alter ego, voire davantage, à l’avenir. Je ne peux pas dire ce qui provoque leur émergence, s’ils existent déjà ou non, si leur nombre est limité…
Actuellement, je ne maîtrise pas vraiment ma mutation : je sais que si je reste calme, j’arrive plus facilement à rester Sérénité, ce que je préfère dans la plupart des cas… Peut-être parce que je me reconnais davantage en elle, au naturel. Cependant, je dois bien reconnaître qu’au moment où j’écris ces lignes, je suis Sérénité, et que cela influence très probablement ce jugement. De manière générale, si une situation éveille en moi un sentiment qui correspond à une de mes personnalités, celle-ci risque fort de dominer les autres pendant un certain temps : c’est ainsi que des personnalités comme Tristesse ou Gêne ont pu se montrer, je pense…
Je dois dire qu’il m’est arrivé une fois une chose étrange. Je ne sais plus à présent si c’est vraiment arrivé ou si je l’ai seulement rêvé, mais je crois qu’une fois, je me suis retrouvée avec deux corps ne même temps : Sérénité et Colère ont été physiquement existants en même temps. Je ne peux pas non plus dire, si c’est vraiment arrivé, quelle serait la limite de cet aspect de ma mutation. Je crois aussi que mon corps est plus sujet aux transformations lorsque je dors.
Je sais que ce pouvoir peut être dangereux, ne serait-ce qu’à cause de la force du caractère de Colère. Il m’est déjà arrivé plusieurs fois de perdre totalement le contrôle, et que mon corps soit entièrement maîtrisé par Colère. Or, comme je l’ai dit, il est assez fort physiquement aussi, et j’ai déjà pu constater que cela n’était pas une bonne chose pour les personnes autour de moi à ce moment. En tant que Sérénité, je ne me pardonne pas d’avoir envoyé un psychologue à l’hôpital dans un tel état. Je ne connais pas l’opinion de Colère à ce sujet, nous n’en « parlons » pas. Par ailleurs, si M. Charron n’avait pas eu la mutation dont il est affecté, je crains fort qu’il n’ait eu, lui aussi, besoin d’un séjour en soins intensifs… Cet aspect de ma mutation est à lui seul assez terrifiant pour moi pour que je me sente obligée d’apprendre à la maîtriser. Cependant, de manière générale, l’idée que je ne puisse pas être certaine d’être « moi » en toute circonstance me fait elle aussi un peu peur. Pour le moment, certes, ma personnalité dominante se voit, puisqu’elle prend corps. Mais je sais qu’elles peuvent toutes avoir une certaine influence sur le comportement de chacune : ainsi, même sous la forme de Colère, j’arrive dans la plupart des cas à tempérer ses ardeurs, et bien qu’énervé, il n’est pas forcément plus invivable que toute personne de mauvaise humeur… Juste très irritable et irrité… Et un danger potentiel… Par ailleurs, ce pouvoir peut se révéler un danger pour moi aussi. En effet, si un corps se blesse, la blessure restera, elle ne disparaît pas au changement de corps. D’ailleurs, je crois avoir remarqué que mon tatouage reste visible quelle que soit mon apparence, même si je n’ai pas vraiment pu vérifier. De cette manière, une personnalité suicidaire, par exemple, pourrait bien me tuer sans que je puisse rien faire. Pour être moins pessimiste, si une personnalité veut du mal à Sérénité, il lui suffit de se blesser quand elle a le contrôle, mais là, il s’agit surtout d’entente avec mes alter ego.

****

****

Par ailleurs, en admettant que mon pouvoir puisse encore évoluer, qui sait si un jour, je ne me retrouverai pas avec des personnalités pouvant se cacher sous l’apparence d’autres ? L’idée de tout ce que cela pourrait engendrer m’inquiète, elle aussi, car je ne sais pas tout ce à quoi certaines personnalités existantes ou potentielles pourraient penser : pour le moment, je suis surtout inquiète vis-à-vis de mon nouvel alter ego, qui reste très discret sur lui-même… Vu de cette manière, on peut imaginer que ma mutation pourra un jour être masquée. De toute façon, si j’arrive aussi à me maîtriser assez pour être relativement calme en toute circonstance, nul doute que mon pouvoir passe inaperçu.

****

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Si je parviens un jour à avoir une maîtrise totale de mon pouvoir, je crois que je pourrais simplement tenter d’adapter mon corps au contexte. De manière générale, je crois que je préfèrerais être Sérénité. Mener une vie normale me semble déjà bien assez difficile de cette manière. En mener plusieurs risque d’être très éprouvant. Cependant, je ne nierai pas que l’idée d’une maîtrise parfaite me laisse songer à des possibilités amusantes. Me dissimuler sous l’apparence d’un autre pour faire des bêtises impunément peut être séduisant. Evidemment, dans la mesure où la communauté mutante, ou au moins une partie de celle-ci, me connaît, je reste malgré tout limitée. Par contre, emprunter le corps de Colère peut être utile, je crois bien, pour apporter de l’aide aux gens à l’occasion : il me semble évident que je n’ai pas la condition physique pour tout, mais devenir un athlète de haut niveau pour aider certaines personnes, ou bien être une petite fille pour me faufiler dans des passages étroits peut se révéler assez utile parfois, je pense. Cela dit, je ne peux pas dire a priori quel sera vraiment l’ampleur de mon pouvoir si je maîtrise parfaitement ma mutation… Si ma théorie des corps séparés s’avère justifiée, cela me permettrait aussi de faire plusieurs choses en même temps, avec des personnalités différentes… Peut-être enfin me libérer de mon état en laissant chacun de mes alter ego vivre sa vie séparément des autres, mais je crois que ce n’est pas la bonne manière de voir les choses : si j’ai cette mutation, il faut que j’arrive à en tirer profit, pas à m’en débarrasser purement et simplement. Pour le moment, elle est certes plus un gros inconvénient qu’autre chose, mais c’est justement à moi de travailler à en faire un atout… Je crois qu’avoir un caractère affirmé et adapté à la situation peut être une force : savoir soutenir une idée avec véhémence, pouvoir écouter calmement, montrer que l’évocation d’un sujet me dérange ou m’attriste, voilà le genre de choses qui pourraient être aisément facilitées par un bon contrôle de mes multiples personnalités…

Après avoir relu sa copie, Sérénité la rangea sur son bureau et se prépara à aller se coucher… Epuisée, elle ne tarda pas à dormir très profondément. Elle ne se rendit compte de rien, après cela, et le lendemain, ne remarqua pas que sa copie avait été modifiée. Alors qu’un passage (concernant l’évolution de son pouvoir) avait été effacé, la fin avait été complétée par une écriture différente de la sienne… une écriture plus masculine, plus grande, plus appuyée… La nouvelle version n’était cependant pas non plus inintéressante :

[HRP]Le passage effacé correspond est indiqué dans le premier devoir, entre les astérisques, le passage rajouté se trouve à la fin du deuxième, qui est réellement rendu.[/HRP]

Citation :: KOGHIBA
Yanne

Devoir de philosophie : Réflexion sur notre pouvoir

Sujet :
Quel est votre « pouvoir » ? Que pouvez-vous en faire actuellement ? En quoi peut-il être dangereux ? Peut-il être masqué ? Qu’allez-vous faire de votre pouvoir si vous parvenez à le maîtriser totalement ?

Mon pouvoir semble relever de la schizophrénie… Cependant, il est plus poussé que cela : mes diverses personnalités correspondent en fait, pour ce que j’ai pu observer, à des sentiments, et elles agissent dans le sens de ceux-ci, dominée par ceux-ci. Le problème qui relève de ma mutation, par contre, est que chacune de ces personnalités possède un corps différent. De ce fait, mon corps est en toute circonstance celui de la personnalité qui domine les autres, selon le contexte.
A l’état « normal », c’est-à-dire correspondant à ma personnalité la plus puissante, je suis « Sérénité », une fille de vingt ans, assez calme. J’ai pu me rendre compte qu’il existait aussi « Colère », un grand garçon assez musclé, à la peau d’ébène, et qui parvient aussi à dominer de temps en temps les autres personnalités. « Gêne » est une petite fille qui est de toute façon trop gênée quand elle apparaît pour devenir une personnalité dominante. Le petit garçon qu’est « Tristesse » n’apparaît pas bien souvent. Peut-être là aussi par manque de confiance en lui : quand on est petit et toujours malheureux, comment parvenir à s’imposer par rapport à des personnalités comme Colère ? Plus récemment, je me suis rendu qu’il y avait aussi au moins une autre personnalité. Je ne la connais pas encore très bien, je ne sais même pas à quel sentiment elle correspond. Il est vrai que je ne lui ai pas demandé et qu’il ne s’est pas présenté… Cependant, sa voix (que j’ai pu entendre lors de « débats intérieurs ») semble correspondre à celle d’un jeune homme. Je n’arrive pas très bien à cerner sa personnalité, mais je pense que cela viendra à plus ou moins brève échéance. Par ailleurs, je ne serais pas étonnée de me découvrir encore un alter ego, voire davantage, à l’avenir. Je ne peux pas dire ce qui provoque leur émergence, s’ils existent déjà ou non, si leur nombre est limité…
Actuellement, je ne maîtrise pas vraiment ma mutation : je sais que si je reste calme, j’arrive plus facilement à rester Sérénité, ce que je préfère dans la plupart des cas… Peut-être parce que je me reconnais davantage en elle, au naturel. Cependant, je dois bien reconnaître qu’au moment où j’écris ces lignes, je suis Sérénité, et que cela influence très probablement ce jugement. De manière générale, si une situation éveille en moi un sentiment qui correspond à une de mes personnalités, celle-ci risque fort de dominer les autres pendant un certain temps : c’est ainsi que des personnalités comme Tristesse ou Gêne ont pu se montrer, je pense…
Je dois dire qu’il m’est arrivé une fois une chose étrange. Je ne sais plus à présent si c’est vraiment arrivé ou si je l’ai seulement rêvé, mais je crois qu’une fois, je me suis retrouvée avec deux corps ne même temps : Sérénité et Colère ont été physiquement existants en même temps. Je ne peux pas non plus dire, si c’est vraiment arrivé, quelle serait la limite de cet aspect de ma mutation. Je crois aussi que mon corps est plus sujet aux transformations lorsque je dors.
Je sais que ce pouvoir peut être dangereux, ne serait-ce qu’à cause de la force du caractère de Colère. Il m’est déjà arrivé plusieurs fois de perdre totalement le contrôle, et que mon corps soit entièrement maîtrisé par Colère. Or, comme je l’ai dit, il est assez fort physiquement aussi, et j’ai déjà pu constater que cela n’était pas une bonne chose pour les personnes autour de moi à ce moment. En tant que Sérénité, je ne me pardonne pas d’avoir envoyé un psychologue à l’hôpital dans un tel état. Je ne connais pas l’opinion de Colère à ce sujet, nous n’en « parlons » pas. Par ailleurs, si M. Charron n’avait pas eu la mutation dont il est affecté, je crains fort qu’il n’ait eu, lui aussi, besoin d’un séjour en soins intensifs… Cet aspect de ma mutation est à lui seul assez terrifiant pour moi pour que je me sente obligée d’apprendre à la maîtriser. Cependant, de manière générale, l’idée que je ne puisse pas être certaine d’être « moi » en toute circonstance me fait, elle aussi, un peu peur. Pour le moment, certes, ma personnalité dominante se voit, puisqu’elle prend corps. Mais je sais qu’elles peuvent toutes avoir une certaine influence sur le comportement de chacune : ainsi, même sous la forme de Colère, j’arrive dans la plupart des cas à tempérer ses ardeurs, et bien qu’énervé, il n’est pas forcément plus invivable que toute personne de mauvaise humeur… Juste très irritable et irrité… Et un danger potentiel… Par ailleurs, ce pouvoir peut se révéler un danger pour moi aussi. En effet, si un corps se blesse, la blessure restera, elle ne disparaît pas au changement de corps. D’ailleurs, je crois avoir remarqué que mon tatouage reste visible quelle que soit mon apparence, même si je n’ai pas vraiment pu vérifier. De cette manière, une personnalité suicidaire, par exemple, pourrait bien me tuer sans que je puisse rien faire. Pour être moins pessimiste, si une personnalité veut du mal à Sérénité, il lui suffit de se blesser quand elle a le contrôle, mais là, il s’agit surtout d’entente avec mes alter ego.

Si je parviens un jour à avoir une maîtrise totale de mon pouvoir, je crois que je pourrais simplement tenter d’adapter mon corps au contexte. De manière générale, je crois que je préfèrerais être Sérénité. Mener une vie normale me semble déjà bien assez difficile de cette manière. En mener plusieurs risque d’être très éprouvant. Cependant, je ne nierai pas que l’idée d’une maîtrise parfaite me laisse songer à des possibilités amusantes. Me dissimuler sous l’apparence d’un autre pour faire des bêtises impunément peut être séduisant. Evidemment, dans la mesure où la communauté mutante, ou au moins une partie de celle-ci, me connaît, je reste malgré tout limitée. Par contre, emprunter le corps de Colère peut être utile, je crois bien, pour apporter de l’aide aux gens à l’occasion : il me semble évident que je n’ai pas la condition physique pour tout, mais devenir un athlète de haut niveau pour aider certaines personnes, ou bien être une petite fille pour me faufiler dans des passages étroits peut se révéler assez utile parfois, je pense. Cela dit, je ne peux pas dire a priori quel sera vraiment l’ampleur de mon pouvoir si je maîtrise parfaitement ma mutation… Si ma théorie des corps séparés s’avère justifiée, cela me permettrait aussi de faire plusieurs choses en même temps, avec des personnalités différentes… Peut-être enfin me libérer de mon état en laissant chacun de mes alter ego vivre sa vie séparément des autres, mais je crois que ce n’est pas la bonne manière de voir les choses : si j’ai cette mutation, il faut que j’arrive à en tirer profit, pas à m’en débarrasser purement et simplement. Pour le moment, elle est certes plus un gros inconvénient qu’autre chose, mais c’est justement à moi de travailler à en faire un atout… Je crois qu’avoir un caractère affirmé et adapté à la situation peut être une force : savoir soutenir une idée avec véhémence, pouvoir écouter calmement, montrer que l’évocation d’un sujet me dérange ou m’attriste, voilà le genre de choses qui pourraient être aisément facilitées par un bon contrôle de mes multiples personnalités…

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Vous l’aurez compris, M. Charron, Sérénité se croit une personnalité très puissante, parce que son corps est celui auquel Yanne est le plus habitué(e)… Cela dit, je ne voudrais pas que vous croyiez à toutes les bêtises qu’elle a pu raconter dans le devoir que j’ai pu lire pendant qu’elle le rédigeait : si elle est aussi forte, c’est aussi parce que ça arrange, pour le moment, ses alter ego, moi compris… Je ne nierai pas qu’elle a une force de caractère assez élevée, mais je peux vous assurer que parmi les personnalités qui se cachent dans l’ombre de son esprit, certaines sont encore plus impressionnantes. Elle ne se trompe pas en supposant que Gêne et Tristesse sont faibles, mais elle n’est dominante que parce que nous le voulons bien. Colère est certes quelqu’un de redoutable : il est encore jeune, mais sa force de caractère a un potentiel assez élevé. Je ne serai pas étonné de le voir un jour prendre le relais de Sérénité. Il a beau être assez prévisible et têtu, il peut se montrer assez intelligent quand il le veut bien. Le problème est bien évidemment qu’on le voit très souvent énervé, un état peu propice à la réflexion… Sérénité est, elle aussi, très intelligente, en fait, mais il lui manque beaucoup de données, bien qu’elle n’en soit pas consciente… Je suis persuadé qu’elle aurait du mal à accepter l’idée que ce devoir ait pu être modifié ainsi par moi. Elle vous l'a dit, elle ne me connaît pas tellement, mais je peux vous assurer, par contre, qu’elle n’a pas autant de secrets pour moi. Peut-être finirai-je par me montrer bientôt, je crois que cela pourrait me servir…
En tout cas, je voulais juste vous avertir… Yanne possède des personnalités assez nombreuses, même si pour le moment, seulement quatre se sont montrées, en plus de moi qui arrive peu à peu. Mais même si vous ne pourrez sûrement pas y changer grand-chose, je voudrais que vous sachiez que Yanne a un immense potentiel… Destructeur, notamment, mais de manière générale, nous pourrions vous étonner plus d’une fois... Colère n’est pas le plus dangereux, il est juste physiquement impressionnant et il possède une bonne force de caractère. Ne croyez pas pour autant qu’il soit le pire… Je vous laisse tout de même la surprise… Vous apprendrez à connaître les autres lorsqu’ils le décideront, je n’ai pas le droit de vous les présenter à leur place.
Au fait, je vous en serais reconnaissant si vous ne faisiez pas remarquer à Sérénité que son devoir a été changé. Elle remplit suffisamment bien son rôle de personnalité pseudo dominante pour ne pas être mise en situation de stress : cela ne serait pas bon pour sa force de caractère. Je préfèrerais qu’elle garde un sommeil tranquille, sans craindre d’être remplacée chaque nuit…

Sérénité n’avait pas très bien dormi : elle avait l’impression que son corps n’avait pas eu autant de sommeil que son esprit, ce qui était pourtant une idée totalement absurde… Pourtant, elle ne se sentait quand même pas fatiguée… Juste un peu engourdie… Réveillée assez tôt, elle en profita pour aller se doucher tout de suite, à une heure où elle serait probablement seule. Après cela, elle pourrait commencer vraiment sa journée…
Au retour de sa douche, Yanne décida d’aller tout de suite rendre son devoir. N’ayant pas pour habitude de relire ses copies au moment de les rendre (ce genre de chose est rarement très bon pour le moral), Sérénité resta ignorante du petit tour que lui avait joué celui qu’elle appelait en elle-même « l’inconnu »… C’est donc une copie bien différente de ce qu’elle croyait qu’elle alla déposer dans le casier de Gabryël, très tôt ce matin-là. Regardant sa montre, Yanne décida de retourner dans sa chambre jusqu’à une heure plus décente… D’ici là, elle avait de quoi passer le temps. Un bon livre, ça peut toujours vous occuper assez longtemps... Elle mit son réveil à sonner de manière à pouvoir sortir de sa chambre et aller prendre son petit-déjeuner à l’heure où le réfectoire serait un peu plus plein que maintenant…

Edwen n'avait pas eu le temps de s'expliquer avec Miyu que déjà approchait l'heure du premier cours. A peine remise de ses émotions,la danseuse avait foncé dans le hall remettre ses chaussures, et accroché rapidement ses chaussons à son sac. C'est donc en courrant que les deux jeunes filles avaient traversé le parc pour atteindre le bâtiment principal de l'école.

Edwen avait ensuite monté les marches 4 par 4 jusqu'aux chambres pour aller se changer. Mieux vallait bien présenter pour son tout premier cours. Après un changement éclair et un coup de brosse rapide dans les cheveux, Edwen était fin prête.
Un dernier regard dans la glace, une dernière vérification à son sac...Il fallait maintenant y aller....
C'est avec une grosse boule à l'estomac que la danseuse se rendit en direction des salles de cours. Elle allait maintenant rencontrer son nouveau professeur, mais aussi et surtout les autres élèves.... Seraient-ils tous aussi gentils que Miyu?

Sur le chemin, Edwen repensait à son « expérience » avec Miyu. Si la jeune adolescente le voulait bien, elles en discuteraient plus tard...

Arrivée enfin dans le couloir où se trouvait la salle de philosophie, Edwen ralentit le pas. La porte ouverte laissait entendre des bruits de voix, les autres élèves étaient déjà installés. Elle commençait fort, elle arrivait la dernière à son tout premier cours...
Après une grande inspiration, Edwen entra à son tour dans la salle. Ne jetant qu'un coup d'oeil rapide sans la pièce, la jeune élève cherchait en priorité une place libre...Et isolée.
Soulagée, elle aperçut une table vide près de la fenêtre, parfait pour elle.

Après un timide et presque impercéptible « bonjour » adressé à la classe, Edwen traversa rapidement la salle, tête baissée, et s'installa à sa place...seule. Une « intrusion », bien que moindre, suffisait pour la journée!

La danseuse commenca donc à sortir quelques affaires. Une trousse, un bloc-note et.... SBLAM !!!

La porte venait de claquer violement, faisant sursauter la jeune fille qui découvrit avec étonnement les manières peu communes de leur professeur qui venait de faire une entrée des plus remarquées.
Edwen scruta le nouveau venu dans le silence soudain qui venait de s'installer. Finalement pas beaucoup plus âgé qu'elle, il s'était placé face à eux, un léger sourire aux lèvres.

Présentations faites, le cours débuta. Un cours...peu commun lui aussi. Le professeur Charon entra dans le vif du sujet, leur expliquant de manière assez directe les raisons pour lesquelles ils étaient tous ici, et comment ils allaient tous devoir apprendre à maîtriser leur « différence ».
Un rapide coup d'oeil dans la salle... Tous semblaient plus ou moins normaux finalement, à part ce jeune garçon avec une paire d'ailes dans le dos qui laissa Edwen bouche bée. *Ben mince alors! Qu'est ce que c'est que çà?! Mais où je suis tombée moi...* Shocked

Le cours passa à une vitesse impressionnante, et déjà le professeur leur donnait leur premier devoir à faire...Et quel devoir! Edwen nota les questions sur son bloc-note, et le cours se termina... Déjà.
La jeune femme prit volontairement son temps pour ranger ses affaires, laissant les autres sortir en premier. Encore un peu chamboulée par les révélations du professeur, elle préférait quitter la salle seule...

De retour dans sa chambre, Edwen se mit immédiatement au travail. Les conditions étaient favorables pour elle à la rédaction de son devoir. Son entrevue avec la jolie Miyu, son pouvoir qui avait légèrement fait des siennes, et les paroles de Gabryël l'avaient plongée directement dans le bain, autant en profiter...

Devant sa feuile vierge, elle écrivait soigneusement les mots tels qu'ils lui venaient, sincèrement...

Edwen a écrit:: Meolar
Edwen

Philosophie

Déjà quel est votre « don », ou « pouvoir » si vous préférez?

Mon « don »...Oui, si l'on peut vraiment appeler çà un don....J'ai du mal à le définir moi-même en fait... C'est difficile à expliquer, mais voilà comment je peux tenter de dire çà:
Disons qu'en approchant les gens vraiment de près, je ressens certaines choses qui émanent d'eux. Leurs peurs, leurs angoisses, leur joie, leur dégoût...Tout ce qu'ils peuvent bien ressentir au fond d'eux. Je ne lis pas dans leur esprit, je ne connais pas leurs pensées, mais je sais ce qu'ils éprouvent à l'instant où je les approche, et plus encore si je les touche. Le pire restant les personnes dont je suis proche affectivement... Enfin, dont "j'étais" proche. Mais le plus ennuyeux, c'est que leurs émotions me touchent à mon tour... C'est comme si je n'étais plus vraiment moi-même. J'ai mes propores pensées, avec leurs sentiments à eux... C'est très étrange comme sensation, et même assez désagréable parfois.

Qu’est-ce que vous pouvez en faire actuellement ?

Bonne question... Si en fait je pouvais m'en débarrasser... Je ne sais pas quoi faire de ce don, parce que je ne sais pas le maîtriser. Ressentir les émotions des autres, voilà tout ce que je peux faire pour l'instant. Je ne peux rien faire pour eux, ni les apaiser quand ils ont de la peine, ni les rassurer quand ils ont peur, je peux juste partager leur joie à la rigueur... C'est très frustrant d'ailleurs.
Et puis pour tout avouer, j'évite,dans la mesure du possible, d'approcher les autres, et plus encore de les toucher, c'est plus simple pour moi....
Donc pour vous répondre, ce que je peux en faire actuellement: l'éviter.

En quoi peut-il êtredangereux ?

Dangeureux?! Et bien... Je ne fais de mal à personne phyiquement, et tant qu'on ignore de quoi je suis « capable », les autres ne se méfient pas de moi.
Je dirai en fait que c'est pour moi qu'il est le plus dangeureux. Parce que quand « ça me prend », je ne contrôle plus rien. Ni mes propres émotions, ni celles de mon entourage qui m'envahissent soudainement. J'ai l'impression d'être complètement perdue, comme si leur coeur sortait de leur corps, pour entrer dans le mien. Seul mon esprit reste à moi, parce que je suis consciente de ce qu'il se passe. Mais ses émotions qui entrent en moi, ce quelque chose des autres que j'ai l'impression de leur voler contre mon gré, ça me terrifie.
Je vis continuellement dans la peur. La peur qu'on m'approche, qu'on me bouscule...
Ce don a été dangeureux pour moi pour l'instant, dans le sens où j'ai perdu mes amis, qu'il m'a forcé à me couper des autres... Ces autres qui ont désormais peur de moi.

Peut-il être masqué ?

Ah et bien là, j'aurais tendance à dire oui et non à la fois. Oui parce que, comme je l'ai expliqué dans la question précédente, tant qu'on m'approche pas, il ne se passe rien, donc on ne ne me diffère d'une autre. Extérieurement, rien n'apparaît.
Je peux voir quelqu'un, lui parler, il faut juste que je me tienne à distance. Et c'est donc là que je dirais également non. Le fait que je recule dès qu'on m'approche, que je reste toujours isolée intrigue.
Particulièrement le fait que j'évite de façon évidente tout contact physique. Serrer la main d'une personne pour la saluer, je peux pas... Alors forcément, quand je rencontre quelqu'un qui me tend la main, et que je ne bouge pas, ça surprend.
Par contre, les quelques fois où je n'ai pas pu éviter le contact, et que mon don a prit possession de moi, je ne peux pas le dissimuler. A mon insue, mon attidude change pour adopter celle de celui ou celle qui est avec
moi...Pas très discret quoi...

Edwen marqua une courte pause, se remémorant une des fois où son « pouvoir » lui était apparu. La surprise de son amie qui avait vu Edwen fondre en larmes avec elle. Celle-ci avait vu son flirt la quitter, et Edwen en avait eu le coeur brisé comme si c'était elle qui venait de le perdre. Au delà de la compassion qu'elle avait éprouvé envers son amie, la danseuse avait ressenti de plein fouet son amour pour le garçon et sa peine qu'il l'ai quittée. Durant quelques minutes, elle n''avait plus vraiment été Edwen... mais son amie délaissée.
Mais Edwen chassa ce souvenir de son esprit, il fallait qu'elle reste concentrée sur son devoir.

Edwen a écrit:: Qu'allez vous faire de votre pouvoir si vous arriver à le maîtriser complètement?

Ce que je vais en faire? Et bien, je n'y avais jamais vraiment réfléchi, puisque je m'étais habituée à éviter de m'en servir. (bien que ce mot ne soit pas approprié. Je m'en sers pas, c'est lui qui vient tout seul sans que je puisse rien faire)

Edwen reflechit un long moment. Cette question amenait à beaucoup de réflexion pour elle. Comment tirer profit de çà?... Elle qui jusque là n'avait eu que des ennuis cause de ce don, difficile pour elle de dire ce qu'elle comptait en faire si on lui apprenait à le maîtriser. Ce n'était pas ce qu'elle espérait le maîtriser...
Ce qu'elle voulait, elle, et espérait secretement en arrivant ici, c'était plutôt s'en débarrasser. Mais puisqu'il fallait répondre...

Edwen a écrit:: Mais si je devais en faire quelque chose... Disons que je m'en servirais pour aider les autres. Si je n'étais pas envahie par leurs émotions, je pourrai réagir en fonction de ce qu'ils ressentent. Je pourrais réconforter quelqu'un qui a de la peine, rassurer quelqu'un qui a peur, ou encore apaiser une personne en proie à une violente colère. Connaître exactement les sentiments de l'autre aide à savoir comment réagir, enfin je suppose. Parce que si au fond de moi, c'est ce que je me dis, le fait de ressentir la même chose qu'eux me fait perdre mon objectivité...
Cela pourrait être utile aussi face à quelqu'un de renfermé, qui n'exprime rien et garde tout au plus profond de lui. Certaines personnes n'expriment pas leurs émotions, et finalement, souffrent de l'intérieur. C'est probablement ces personnes là que j'aimerai le plus aider....Je pourrais, moi, savoir ce qu'ils ressentent réellement, pourquoi ils souffrent autant, et peut-être les soulager...
Voià ce que j'en ferais, si je le pouvais...

Et voilà, son premier devoir, et elle y avait mit tout son coeur... trop même peut-être finalement. Pour la première fois depuis longtemps, elle n'avait pas ressenti
les émotions des autres, c'était elle qui venait de partager les siennes. Une bien curieuse sensation...
Mais étrangement, Edwen se sentait soulagée. Soulagée d'avoir mis à nu ses sentiments à elle, sa frustration, sa peine, sa solitude. Toutes ses choses qui lui gâchent la vie depuis trop de temps. Toutes ces choses qu'elle gardait pour elle, tout comme ceux qu'elle venait de citer, ceux qu'elle voulait aider, peut-être un peu pour s'aider elle-même.. Parce qui mieux qu'elle était bien placé pour les comprendre?...

[HRP : Je suis désolé d'avoir d^poster en 3 fois, mais le forum me disait que mon message était trop long... même après l'avoir coupé une première fois en deux... Embarassed

Désolé, je vais essayer de veiller à ce que cela ne se reproduise plus... Pour toute réclamation, les MeuhJeux savent où et quand me contacter, vu que je suis toujours sans internet. /HRP]

[HRP : Comment ça, à vos plumes ? Nan mé ho ! Pas touche au pauvre Jonas ! ;p \HRP]

Jonas sentait toujours ce léger mal être que le cours de philosophie lui avait laissé. Les paroles du professeur Charron résonnaient toujours dans sa tête : « Ceux qui, comme vous, ont un don qui ne peut être ignoré et parfois impossible à masquer… ». Jonas s'était directement senti visé par ces mots. Il était le seul pour l'instant à avoir une mutation aussi voyante, même sans qu'elle se déclare. On pouvait voir à l'oeil nu et de loin qu'il n'était pas 'normal'. Il avait l'impression que tous les regards de ses camarades de classe l'avaient fixé pour un court instant et notre jeune allemand aurait bien aimé trouver un trou de souris pour pouvoir se cacher dedans. Il savait très bien qu'il n'était pas jugé ici, qu'on ne le voyait pas comme un 'monstre', comme le faisait même sa propre mère, mais quand même : Même ici, entre les spéciaux, il était spécial... Il ne pourrait jamais se fondre dans la masse anonyme, même en contrôlant parfaitement son pouvoir, ses ailes seront toujours là !

Durant toute l'après-midi, il essaya de se changer les idées : il joua un peu de musique, bouquina un peu, traîna avec Sam... mais il n'arriva pas à se concentrer sur quoi que ce soit, les questions du professeur Charron, aussi bêtes et simples qu'elles pouvaient sembler au premier abord, elles le tourmentaient et après une nuit sans beaucoup de sommeil, il s'assit face à une feuille blanche et commença à écrire en vrac tout se qui lui venait à l'esprit. Ce n'était qu'un brouillon, il en était bien conscient et il fallait encore mettre un peu d'ordre dans tout cela pour le rendre présentable... sans évidemment oublier de le traduire en français, vu qu'il écrivait tout en allemand en un premier temps. Beaucoup de souvenirs lui revenaient, de son enfance et puis de la découverte de sa mutation. Tout trouvait une place sur son brouillon et il le laissa posé bien en évidence sur son bureau pendant encore une semaine pour y griffonner des idées qui lui venaient en tête par hasard.

Quel est votre 'don' ou 'pouvoir' ?

* Un 'don' ? Je ne pense pas que ce soit un don... vu ce que cette fichue paire d'ailes m'a apportée pour l'instant ! Tout le monde me regarde, même ici, où pourtant nous sommes tous différents des 'humains normaux' à l'extérieur ! Même ma propre mère m'a rejeté à cause de ces plumes... Mais... elles m'ont aussi permis de venir jusqu'ici. J'ai fait quelques connaissances et avoir des amis est tout de même une chose qui vaut bien la peine de passer des épreuves... Et puis... je dois avouer que cela me plaît aussi un peu en quelque sorte. Je peux, en tout cas ici à l'école, nouer plus facilement contact avec les autres, parce que l'on voit mon 'don' à 10 km à la ronde ! ... Bon... je vais plutôt appeler ça une 'mutation' dans mon devoir, ça me semble bien plus neutre comme terme. *

Qu'est-ce que vous pouvez en faire actuellement ?

* Je me le demande bien ! Pour l'instant, je sais surtout ce que je ne peux pas en faire : rien que le fait de rentrer dans une cabine de douche m'est dès à présent une tâche insurmontable. En général, en observant la nature et les animaux, l'on tente d'en venir à la conclusion que les ailes sont en général faites pour voler... je me souviens d'une chute assez douloureuse du toit de le maison familiale, donc, c'est qu'à priori je ne peux pas m'en servir pour voler en quelque sorte que ce soit.

Peut-être qu'il faudrait que je me mette à la calligraphie, avec une paire d'ailes dans le dos, je ne risque pas de tomber en panne de plumes pour écrire. Je suis donc plutôt tenté de dire que pour l'instant, elles ne me servent qu'à me gêner ou les gens dans mon entourage, leur faire peur (comme c'était le cas avec Enkeli), attirer tous les regards sur moi (ce que je ne considère pas toujours comme positif) et à m'obliger à trouer tous mes t-shirts afin de pouvoir faire passer mes ailes à travers !

Quand je me compare aux autres, je me sens surtout inutile. Leur mutation semblent plus 'pratiques' que la mienne, ils peuvent les utiliser dans la vie de tous les jours ou, en cas de besoin, se défendre avec. Leurs mutations sont certes plus dangereuses que la mienne, je n'ose même pas imaginer ce qui se passerait si jamais Samael par exemple perdrait le contrôle de la sienne ! Mais voilà, il peut s'en servir pour des choses quotidiennes aussi, comme par exemple pour coller ses posters au mur. Mes ailes par contre sont juste une charge. Elles sont belles à voir, oui, mais voilà... c'est un peu tout ce que j'en tire pour l'instant. J'ai l'impression d'être un boulet que cette école se traîne. Les autres sont gentils et sympathiques, mais de les voir utiliser leurs mutations 'actives' me fait toujours un peu mal... *

En quoi peut-il être dangereux ?

* Il suffit de repenser à Enkeli... Je ne voulais pas lui faire peur d'une manière ou d'une autre ! Je voulais juste paraître poli et bien éduqué quand j'ai écarté un peu mes ailes... mais vu ce que cela a entraîné... Je considère ma mutation bien comme 'dangereuse'. Certes; pas de la même manière que par exemple le contrôle du feu, de l'eau, de la météo ou d'autres mutations 'actives', car la mienne est plutôt dangereuse pour autrui quand je ne l'utilise pas. Elle devient un danger pour moi quand je m'en sers, ou plutôt quand je pense pouvoir m'en servir; alors qu'en fait je ne la contrôle pas du tout. J'aimerai bien pouvoir voler, mais pour l'instant, je suis plutôt pessimiste sur ce point, même si je dois décevoir Samael par là, qui voulait que je l'emmène 'faire un petit tour'.

En plus, ces fichues ailes m'empêchent de nager. C'est pas faute d'avoir essayé, mais je n'arrive pas à coordonner le mouvement de mes jambes et de mes bras avec celui de mes ailes. Je peux rester la tête hors de l'eau, mais c'est un peu tout ; je n'arrive pas à avancer. *

Peut-il être masqué ?

* Voyons... une grand paire d'ailes blanches d'une envergure d'un mètre et demi, est-ce que cela se cache facilement ? Je ne pense pas que ce soit possible. J'avais déjà essayé de le faire, mais voilà... c'était au début, quand elles étaient encore assez petites pour pouvoir se cacher sous un pull, mais comme elles grandissaient à la vitesse grand V, cette façon de les cacher m'a très vite valu le surnom de 'bossu de Notre Dame'. Très vite, elles devenaient beaucoup trop grandes pour les camoufler de cette façon, nous avons donc décidés de ne plus les cacher... je ne vous raconte même pas les difficultés qu'avaient mes parents pour expliquer tous cela à mes profs... Et eux à leur tour d'expliquer cela aux élèves !

Je ne pense pas qu'il soit encore possible des les cacher d'une façon ou d'une autre, mes ailes sont bien trop grandes à l'heure qu'il est. Donc à moins de disposer d'un dispositif d'hologramme ou d'une machine d'invisibilité comme dans tous les bandes dessinées que l'on peut lire par ci et là, je vais devoir vivre avec ces plumes dans le dos et des trous dans mes chemises. *

Qu'allez-vous faire de votre pouvoir si vous parvenez à le maîtriser totalement ?

* Il faudrait peut-être déjà savoir comment ma mutation va évoluer. Pour l'instant, mes ailes n'ont fait que grandir, mais qui sait, peut-être que d'autres paires d'ailes vont se mettre à pousser et que je vais me retrouver avec 3 paires comme les chérubins. Cela donnera peut-être l'idée à l'église catholique de me faire construire une cathédrale et de me vouer un culte spécial... qui sait ! Ils vont me vénérer en tant que messager de Dieu ou de je ne sais qui. Je me rappelle ce pauvre fou qui m'avait interpellé dans les rues de Cologne lors d'un voyage de classe et qui criait que Dieu avait envoyé son messager et que le 'Cercle de Cristal' serait prêt. Mes profs étaient vite là pour l'écarter du groupe d'élèves et nous avions continué notre visite de la ville ; cet incident nous avait plutôt fait rire...

Une autre possibilité serait évidemment que mes ailes continuent à grandir et que, peut-être, un jour je pourrai vraiment m'en servir pour voler de moi-même. Cela serait vraiment le cas idéal (aussi pour Samael d'ailleurs). *

Jonas avait vraiment essayé de se creuser un peu la cervelle [de piaf] et son brouillon s'était bien rempli durant cette semaine. Il essaya de mettre un peu d'ordre dans le tout et commença à rédiger son devoir de philosophie. Il le fit en allemand en un premier temps et pensa le traduire en français, une fois le tout fini. Il voulait d'abord s'assurer d'avoir bien fait le tour de la question, avant de passer en langue étrangère et en plus, il ne souhaitait pas non plus mettre tout ce qui lui était revenu dans son devoir. Le professeur Charron n'avait certainement pas l'air trop 'méchant', mais Jonas ne le connaissait pas encore assez pour lui faire des confidences trop personnelles.

Voici donc à quoi ressemblait ce premier devoir en allemand [HRP : N'ayez pas peur, je vais tout traduire ! ;-) /HRP]

Citation :: Vor einigen Tagen jetzt schon haben Sie, Herr Professor Charron uns einige Fragen gestellt, die ich hier noch einmal auflisten möchte : Was haben Sie für eine 'Gabe' oder 'Kraft' ? Was können Sie momentan damit bewerkstelligen ? Inwiefern kann sie gefährlich sein ? Kann man sie verstecken ? Wie wollen Sie Ihre Kraft gebrauchen, wenn Sie sie vollständig beherrschen ?

Diese Fragen scheinen auf den ersten Blick recht einfach zu beantworten, doch haben sie mir einiges an Kopfzerbrechen bereitet. Schon alleine Ihre Wortwahl hat mich gestört, da ich mir nicht sicher bin, ob man von einer 'Gabe' sprechen kann, da diese ja meist von einer Gottheit, oder zumindest von einer höheren Instanz vergeben werden. Nun könnte man natürlich die Natur als Abstraktum als eine Art Gottheit verehren, doch glaube ich nicht, dass es mir in dieser Arbeit zusteht diese 'göttliche Problematik' zu diskutieren. Auch bin ich mir nicht wirklich sicher, ob man das Wort 'Kraft' gebrauchen kann, da dieses doch zumeist mit dem okkulten Milieu in Verbindung gebracht wird, oder an einen Comic denken lässt, in dem wir uns ja nun schlussendlich nicht befinden, wie Sie es selbst in Ihrem Unterricht ja bereits unterstrichen haben. Ich werde mich in meiner Arbeit daher lieber des neutralen Terminus 'Mutation' bedienen, da dies ja das ist, was uns allen in dieser Schule widerfahren ist. Wir sind 'normale' (also Nicht-Mutierte in diesem Kontext) Menschen, deren Erbgut mutiert hat, aus welchen Gründen auch immer. Die Wissenschaft wird vielleicht eines Tages eine Erklärung dafür finden und wir, also die 'Mutierten' können nur hoffen, dass diese Erkenntnisse nicht in irgendeiner Weise missbraucht werden. Es ist aber auch nicht das Ziel dieser Arbeit dies zu diskutieren, sondern zu versuchen eine Antwort auf die von Ihnen gestellten Fragen zu finden.

Ich beginne also mit der ersten Frage : Was habe ich für eine 'Mutation' ?

Meine Mutation hat mich mit Flügeln 'gesegnet' (wenn ich mir erlauben kann, mich wieder einmal des religösen Vokabulars zu bedienen), auch wenn ich nun nicht wirklich von einem 'Segen' sprechen kann, doch dazu komme ich noch im Verlauf meiner Arbeit. Ein grosses Paar Flügel ist aua meinem Rücken gewachsen, um etwas genauer zu sein : aus meinen Schulterblättern. Sie sind weiss, wie die eines Schwans, einer Gans oder einer Taube. Ihre Spannweite beträgt 1,50 Meter. Diese Flügel haben mir so manchen Spitznamen eingebracht : für einige wenige war ich 'der Engel', andere nannten mich 'das Vögelchen' (was meist auf recht ironische Weise ausgesprochen wurde).

Diese kurze Beschreibung bringt mich zu Ihrer zweiten Frage, Herr Professor Charron : Wie kann ich meine Mutation verwenden ?

Wie aus der Beschreibung zu entnehmen, habe ich Flügel. Die Beobachtung der Natur und spezieller : der Vogelarten, der Insekten und auch einiger weniger Säugetiere zeigt uns, dass Flügel grösstenteils dazu dienen zu fliegen, also sich aus eigener Kraft in die Lüfte zu erheben, oder wenigstens zu gleiten. Ich habe natürlich versucht dieses Benehmen zu imitieren und konnte, nach ein paar Monaten Training die Bewegungen meiner Flügel koordinieren und gezielt kontrollieren, doch reicht dies noch lange nicht aus, um mich 'frei wie ein Vogel' in den Äther zu erheben. Ich habe es immer und immer wieder versucht, doch es erscheint mir leider unmöglich aus eigener Kraft zu fliegen, selbst das einfache durch die Luft Gleiten erscheint mir unmöglich : Als ich noch etwas jünger war, habe ich versucht von dem Dach eines Hauses zu gleiten, doch ich wachte nach diesem Versuch im Krankenhaus auf. Meine Mutation ist leider nicht 'aktiv' glaube ich. Die meisten anderen Schüler und Professoren haben 'aktive' Mutationen, also sie können, 'damit etwas machen', um es einfach auszudrücken. Samael beispielsweise (ich nehme Samael als Beispiel, da ich ihn von allen am besten kenne, ich hoffe er verzeiht mir dass ich ihn auf diese Art und Weise 'benutze') : er kann seine Mutation zur Selbstverteidigung benutzen, falls er angegriffen wird, aber auch im Alltag ist seine Mutation eher von praktischer Natur (falls er sie denn kontrolieren kann), wenn er z.B. seine Poster an die Wand kleben will, kann er sich seiner Mutation bedienen. Ich kann leider keinen Nutzen in meiner Mutation sehen, ausser vielleicht, dass sie mich in fast allen alltäglichen Dingen behindert, um ein Bespiel zu nennen : am zweiten Tag nach meiner Ankunft hier in der Schule, habe ich versucht zu duschen... und ich kann Ihnen versichern, dass die Duschkabinen für mich sehr eng sind, daher musste ich also in den 'offenen' Bereich gehen und dort 3 Duschen blokieren : eine für mich und jeweils eine für meine Flügel. Ausserdem ziehen diese Flügel meist alle Blicke auf mich, was zwar hier in der Schule nicht sehr schlimm ist, aber so bald wie ich nach draussen gehe, können mich alle Menschen als Mutierten erkennen... um es anders auszudrücken, als 'Monster'. Ich habe halt leider das Unglück eine 'äussere' Mutation zu haben.

Ihre nächste Frage war, ob unsere Mutation eine Gefahr darstellen kann.

Wie bereits erwähnt, habe ich eine 'andere' Mutation als die meisten meiner Kamaraden, die selbst dann auffällt, wenn sie nicht aktiv ist, dies bedeutet natürlich auch, dass sie andere Risiken birgt. Die grösste Gefahr ist eigentlich die Reaktion der anderen, wenn sie mich ansehen, oder sagen wir eher, wenn sie meine Flügel sehen, da die wenigsten mich wirklich sehen... Viele haben Angst, oder reagieren mit Agressivität, weil sie sehen, dass ich 'anders' bin. Hinzu kommt auch noch, dass ich grösstenteils recht ungeschickt bin. Vielleicht haben Sie ja von dem ersten Zwischenfall mit Enkeli erfahren : Ich wollte lediglich höflich erscheinen und breitete meine Flügel ein wenig aus, als ich mich ihr vorstellte. Dies hat bei ihr leider eine Krise ausgelöst, sie musste sich wieder ihre Droge spritzen, um sich zu beruhigen und den Rest des Zwischenfalls in der Kanine kennen Sie ja selbst... Auch in anderen alltäglichen Situationen ist meine Mutation eine Gefahr : auch hier fällt mir wieder eine Episode aus meiner Kindheit ein : Ich war mit meiner Mutter in einem Porzelanladen und musste leider niesen... dies hatte zur Folge, dass sich meine Flügel unkontrolliert bewegten und... etwas Schaden um mich herum anrichteten, da ich leider gerade neben einem Regal mit Meissner Porzellan stand (das mit das teuerste deutsche Porzellan überhaupt ist). Meine Mutter war nicht wirklich erfreut, wenn man es so ausdrücken kann und ich bekam recht lange Zeit kein Taschengeld mehr... Wenn ich meine Mutation allerdings benutze (oder zumindest denke, sie benutzen zu können) stellt sie eine sehr grosse Gefahr für mich selbst dar, wie ja die schon vorher erwähnte Episode mit meinem Sprung vom Dach darstellt. Ausserdem habe ich grosse Probleme mit diesen Flügeln zu schwimmen, da sie mich ständig behindern in meinen Bewegungen. Ich kann mich zwar über Wasser halten, doch leider kann ich mich nicht fortbewegen.

Auf die Frage 'Kann man meine Mutation verstecken', kann ich nur mit einem klaren 'Nein' antworten. Es ist nicht wirklich einfach ein Paar Flügel von einer Spannweite von 1,50 Metern zu verstecken. Als sie noch nicht so gross waren, hatten meine Eltern immer wieder versucht sie unter meinem Pullover zu verstecken, doch dies handelte mir, da die Flügel ja immer grösser wurden, recht bald den Spitznamen 'Glöckner von Notre Dame' ein, da die Flügel unter meinem Pullover wie ein Buckel aussahen. Ausserdem wuchsen meine Flügel ja immer weiter und sie passten bald nicht mehr unter den Pullover, daher mussten meine Eltern den Lehrern und der Direktion der Schule mein 'Problem' erklären... und diese mussten eine passable Erklärung für die anderen Schüler finden. Was meine Flügel jetzt betrifft, so glaube ich, dass es unmöglich ist sie zu verstecken, es sei denn Sie hätten eine Art Hollogramm, oder eine Maschine, die den Körper eines Menschen teilweise unsichtbar macht, aber das erscheint mir doch eher als Science-Fiction.

Ihre letzte Frage war : Was würde ich machen, falls ich eines Tages meine Mutation komplett kontrollieren könnte ?

Ich müsste zuerst einmal wissen wie meine Mutation sich weiterentwickeln wird, falls überhaupt. Werden meine Flügel weiterwachsen ? Wächst mir ein Schnabel, damit ich vollständig zum Vogel werde oder gar weitere Flügel, damit ich wie ein Cherub aussehe und mich so alle für einen Boten Gottes oder dergleichen halten. Bestenfalls kann ich ja vielleicht eines Tages fliegen... das wäre wirklich schön, auch wenn ich immer weniger daran glaube. Ich könnte so einfach wegfliegen wann immer ich will oder hoch zu den Wolken fliegen ! Vielleicht könnte ich ja dann sogar mein Versprechen gegenüber Samael halten und ihn wirklich einmal mitnehmen.

Meine Mutation ist, wie in dieser Arbeit beschrieben eher passiver Natur : das Paar weisse Flügel auf meinem Rücken sieht momentan leider einfach nur schön aus, hat aber leider keinen praktischen Nutzen. Sie stellen keine direkte Gefahr für andere Menschen dar, aber können durch die Reaktionen, die sie hervorrufen problematisch sein. Für mich sind sie keine Gefahr sondern eher ein Hindernis, ausser natürlich falls ich von einem Dach springe und sie mir den Dient verweigern. Vielleicht kann ich ja eines fernen Tages wirklich damit fliegen, doch bis dahin wird wohl noch recht viel Zeit vergehen.

Ich hoffe, dass ich in dieser Arbeit Antworten auf ihre Fragen gefunden habe Herr Professor Charron und auch entschuldige ich mich für mein äusserst schlechtes Französisch.

Jonas était assez fièr de son devoir. Il trouvait que son écrit était plutôt réussi, mais voilà : il était entièrement rédigé en allemand. Il fallait donc passer maintenant en la langue de Voltaire. Deux jours plus tard, Jonas passait donc à la bibliothèque de l'école et se penchait durant les jours suivants sur les dictionnaires et ce n'était pas chose facile ! Il avait d'abord essayé de traduire avec un logiciel de traduction, mais voilà, nous savons tous très bien ce que cela donne à la fin et même Jonas comprit que ce que l'ordinateur lui avait sorti était à la limite du compréhensible. Il fallait donc en revenir aux méthodes plus traditionnelles : le bon vieux dictionnaire bilingue. Et voici donc, ce que Jonas réussit à traduire de son devoir 'orginel' (fautes comprises) :

Citation :: Il y a quelque jour, monsieur professeur Charron, vous nous avez poser un nombre de questions que je fais encore une fois la liste : Quel est votre 'don' ou 'pouvoir' ? Qu'est-ce que vous pouvez en faire actuellement ? En quoi peut-il être dangereux ? Peut-il être masqué ? Qu'allez-vous faire de votre pouvoir si vous arrivez à le maîtriser totallement ?

Les questions semble sur le premier regard très facile à répondre, mais Vous avez me fait beaucoup de mal à la tête. Déjà tout tout seul Votre choix des mots me a incommodé, car je ne me suis pas sûr, si on peut parler de un 'don', car celle-là est donner par un divinité, ou du moins de une instanz au dessus. Maintenant on pourrait naturellement révérer la natur comme une chose abstrait comme une sorte dieu, mais je ne croix pas que il me revient dans cette devoir de discuter cette 'divine problématique'. Aussi je ne me suis pas sûr, si on peut utiliser le mot 'pouvoir', car cela est cependant avec le milieu occulte mis en relation, ou laisse penser à un comic, dans lequel nous nous finallement ne pas trouvons, comme Vous avez Vous-même dans Votre cours déjà souligné. Je vais me dans cet devoir pour ça de préférance utiliser du terme plus neutre 'mutation', car c'est ça qui nous tous est arriver dans cet école. Nous sommes des 'normal' (alors 'pas muter' dans cet context) humains desquels le patrimoine héréditaire a muter, en en dehors de quel cause que ça soit. La science va peut-être un jour trouver une explication pour ça et nous, alors les muté pouvons seulement espérer que cet connaissance ne va pas être mal utilisé dans une façon ou une autre. Mais ça ne est pas la but de cet devoir de discutter ça, mais de essayer de trouver une réponse sur les questions que Vous avez poser.

Je débute alors avec la premier question : Quel est mon 'don' ou 'pouvoir' ?

Ma mutation me a 'béni' (si je peux me donner la permission de me utiliser encore unefois le vocables religieu) même si je peut pas vraiment parler de un bénédiction, mais à ça, je vais venir plus tard dans le cours de ma devoir. Ce est une grande paire de ailes, qui a poussé en dehors de mon dos, pour être un peu plus exact : de mes omoplates. Elles sont blanc comme ceux de un cygne, une oie ou une pigeon. Leur envergure fait 1,5 mètre. Cet ailes me ont rentrer si certain sobriquet : pour quelques uns peu je ai été 'le ange', de autres me ont appelé 'le petite oiseau' (ce qui a été dit de manière droit ironique).

Cet court description ma amène à Votre deuxième question, monsieur professeur Charron : Qu'est-ce que je peux en faire actuellement ?

Comme on peut le prendre de cet description, ai je des ailes. La observation de la natur et plus spécial : les sorte de oiseaus, insectes et aussi quelque peu de mammifères nous montre, que les ailes pour la plupart pour ça servent de voler, alors de se élever dans la air, ou au moins de glisser. Je ai naturellement essayé de imiter cet comportement et je ai réussi après plusieur mois de entraînement de coordinner la mouvement de mes ailes et de la contrôler, mais ça ne suffit long pas pour me élever 'libre comme un oiseau' dans le éther. Je le ai essayé toujours et toujours encore, mais ça me semble malheureusement impossible de voler en dehors de ma propre force, même le simple 'glisser à travers la air' me semble impossible : Quand je ai été encore plus jeun, ai je essayé de glisser de un toit de une maison, mais je me ai réveillé après cet essai dans hôpital. Ma mutation ne est malheureusement pas 'active' je croix. La plus grand nombre de autre élèves et professeurs ont mutations 'actives', alors ils peuvent ' faire quelque chose avec' pour exprimer ça facilement. Samael pour exemple (je prend Samael comme exemple, car je le connais de tous le mieux, je espère que il me pardonne que je le 'utilise' de cette façon et manière) : il peut utiliser sa mutation pour légitime défense dans le cas dans lequel il devient attaquer, mais aussi dans le vie quotidienne sa mutation est plutôt de natur pratique (dans le cas dans lequel il la alors peut contrôler), quand il veut par exemple coller ses posters à la mur, il peut se utiliser de sa mutation. Je peut malheureusement ne pas voir aucun utilité dans ma mutation, sauf peut-être, que elle me gène dans tout mes chos quotidiens, pour appeler un exemple : au deuxième jour après ma arrivée ici dans le école, je ai essayé de prendre une douche... et je peux Vous assurer, que les cabine de douche sont très étroit pour moi, de là je ai du aller dans le partie 'ouvert' et là bloquer 3 douches : une pour moi et chaque fois une pour mes ailes. En plus ses ailes attire la plupart du temps tout les regards sur moi, ce qui ne est pas si grave dans la école, mais si tôt que je vais au dehors, tout les humains peuvent me identifier comme un 'muté'... pour le dire autrement; comme un 'monstre'. Je ai eh bien le malchance avoir une mutation 'extérieur'.

Votre prochain question était si ma mutation peut être dangereux.

Comme déjà dit, je ai une mutation 'différente' que le plupart de mes camarades, qui même se faire remarquer, quand elle ne est pas actif, ça signifie naturellement aussi que elle cache de autre risque. La plus grande danger est véritable la réaction des autre, quand ils me regardent, ou disons plus tôt, quand ils voient mes ailes, car les moindre me voient vraiment... Beaucoups ont peur, ou réagissent avec agressivité, car ils voient, que je suis 'différent'. A ça vient aussi que je suis la majeure partie assez maladroit. Peut-être que Vous avez entendu du premier incident avec Enkeli : Je voullais juste sembler poli et étendre mes ailes un peu , quand je me lui suis présenter. Ça a malheureusement déclenché une crise, elle devait encore une fois se injecter sa drogue, pour se calmer et le reste du incident dans la cantine Vous conaissez... Aussi dans de autre situation quotidien ma mutation est une danger : aussi ici me revient une épisode de ma enfance : Je ai été avec ma mère dans une magasin de porcellaine et je ai du malheureusement éternuer. Ça a eu comme conséquence que mes ailes se sont bougé de façon pas contrôlé et... et causé quelque dégât dans mes alentours, car je ai été à côté de un étagère de porcellaine de Meissen [HRP : La porcelaine la plus chère que l'on peut acheter en Allemagne /HRP]. Ma mère ne a pas été vraiment réjouit, quand on peut le dire comme ça et je ne ai plus eu de argent de poche pour assez longtemps... Mais quand je utilise ma mutation par contre (ou pense, pouvoir la utiliser) elle représente une grand danger pour moi-même, comme le montre la épisode avec le saut du toit déjà dit avant. En plus je ai de grandes problèmes de nager avec ses ailes, car ils me gènent toujours dans mes mouvement. Je peut me tenir au dessus de le eau, mais malheureusement pas me déplacer.

Sur la question 'Peut-on cacher ma mutation', je peut que répondre avec un clair 'Non'. Ça ne est pas vraiment facil cacher une paire de ailes de une envergure de 1,5 mètre. Quand ils ne a pas encore été aussi grand, mes parents ont essayé de les cacher sous un pullover, mais ça me échangeait contre, car mes ailes sont devenu plus grands, assez rapidement le sobriquet de 'Bossu de Notre Dame', car les ailes sous mon pullover ont ressemblé à un bosse. En outre les ailes ont poussé toujours plus loin et ils ne ont bientôt plus allé bien sous le pullover, pour ça, mes parents ont du expliquer mon 'problème' aux instituteurs et à la direction de la école... et ceux-là on du trouver une explication passable pour les autres élèves. Ca qui concerne mes ailes maintenant, je ne croix, que il es impossible les cacher, au moins il sera que Vous avez une sorte hologramme, ou une machine, qui fait une partie du corps invisible, mais ça me semble plus être Science Fiction.

Votre dernière question est : Que allez-vous faire de votre pouvoir une fois que vous parvenez à le maîtriser totalement ?

Je dois d'abord savoir comment ma mutation va se évoluer, si de une façon générale. Mes ailes vont pousser encore plus loin ? Un bec va me pousser, pour que je devient totalement à un oiseau ou de autres ailes, pour que je semble être un chérubin et tout le gens me croient pour un messager de Dieu ou une chose comme ça ? Au meilleur, je peux peut-être un jour vraiment voler... ça va être vraiment joli, même si je en croix toujours moins. Je peux comme ça voler loin de ici quand je veux ou simplement voler vers les nuages ! Peut-être que je vais comme ça même garder ma promesse vis-à-vis de Samael et vraiment le emmener une fois.

Ma mutation est, comme décrit dans cet devoir plutot de natur passif : la paire blanches ailes sur mon dos se voit pour l'instant malheureusement que joliment, mais a malheureusement pas utilité pratique. Elle ne met pas de danger directe pour autres humains, mais peuvent être à cause de réaction que elles provoquent être problématique. Pour moi elles ne sont pas une danger mais plutot un empêchement, sauf naturellement si je saute de un toit et que elles me refusent le service. Peut-être que un jour loin je vais vraiment pouvoir voler avec elles, mais jusque là beaucoup de temps va encore se passer.

Je espère que je ai trouvé des réponse à Vos question, Monsieur Professeur Charron et aussi je me excuse pour mon français très mauvais.

Jonas Löfström

[HRP : Petite info : je vais (évidemment) poster une traduction compréhensible du devoir de Jojo, je n'ai juste pas encore eu le temps de la faire. Elle est prévue pour le fin de la semaine, vu que là, je dois faire une traduc rémunérée, qui a un peu la priorité Premier cours de Gabryël Icon_wink

/HRP]

L'impossible était accompli ! Jonas avait enfin réussi à traduire tout son devoir en la langue de Molière. Le pauvre avait passé des journées entières dans la bibliothèque, la tête plongée dans les dictionnaires, les encyclopédies et les tables de conjugation. Il était bien conscient que son français était à la limite du compréhensible, vu qu'il n'avait pas du tout réussi à trouver toutes les tournures idiomatiques qu'il avait employé dans les dictionnaires, mais tant pis, il ne voulait pas perdre un bout de ce qu'il avait écrit en allemand, car la philosophie était tout de même en général une discipline où le mot et plus précisément le choix des mots est des plus cruciaux !

Néanmoins, la honte de son mauvais français l'emporta en une nuit sur la fierté d'avoir accompli cette lourde tâche pour notre petit allemand préféré. Il avait peur de devoir affronter le professeur Charron en face à face et préférait donc glisser son devoir traduit accompagné de son devoir en allemand dans le casier du professeur avec le nom qui le fit penser à la mythologie grecque... Le face à face allait forcément avoir lieu, mais ainsi, Jonas avait un petit sursis avant de voir les foudres de son professeur de philosophie s'abattre sur lui, vu sa mauvaise maîtrise du français.

[HRP : Info pour nos amis professeurs : je vais, si cela vous intéresse vous envoyer un petit mp avec les fautes les plus fréquentes de Jonas (eh oui... il y a bien une sorte de système derrière ses fautes Premier cours de Gabryël Icon_wink

) pour que vous n'ayez pas à vraiment 'corriger' cette petite perle. /HRP]

Un premier cours le jour même où elle débarquait. Comme si elle aurait pu le savoir... Bon d’accord, en jetant un coup d’œil au panneau d’affichage en entrant, certes...Mais pourquoi la directrice n’avait-elle pas mise un panneau avec des machins rouges et jaunes qui clignotaient de partout pour le spécifier ? Hein ? C’aurait été plus voyant comme ça nan ? Aaah quelle galère... Pourvu qu’elle arrive à l’heure !

Voilà en vrac les pensées qui traversaient l’esprit de Miyu, tandis qu’elle fonçait dans les couloirs, un plan à la main, à la recherche d’une salle de cours.

Quelques instants plus tôt, la jeune fille avait appris l’existence d’une heure de philosophie par le biais de son amie Edwen, qui à ce rappel, avait quittée le gymnase en trombe. Miyu avait donc précédée sa camarade dans sa course, mais celle-ci devait passer en coup de vent dans sa chambre sous peine de suivre le cours en tenue de danseuse.
Ainsi Miyu prenait de l’avance en se dirigeant d’emblée vers la salle d’enseignement, maudissant en silence sa fatigue qui lui faisait subir des points de côtés.

Une glissade indiqua que la jeune fille devait être arrivée à bon port, car cette dernière avisait à présent une feuille placardée sur la porte, signalant d’une élégante écriture :

“ La porte est ouverte, veuillez vous installer à votre aise en attendant le professeur.
Votre directrice, Kyana Mandarot”

*Bien aimable Mam’selle la directrice ^^. En espérant que le prof ne se soit pas déjà installé à son aise lui aussi…*

L’adolescente retint un bref instant son souffle tandis qu’elle tournait la poignée et une légère prière se formula dans son esprit avant qu’elle n’ouvre brusquement la porte, coupant court aux paroles qui s’échangeait dans la pièce. Un coup d’œil au bureau : personne. Elle s’autorisa enfin à respirer, tandis que les conversations reprenaient peu à peu.
Laissant la porte ouverte pour l’arrivée d’Edwen, la jeune fille vint s’affaler sur la première chaise à sa portée, laissant enfin à son corps tout le répit nécessaire pour se ressourcer. Elle vit passer Edwen avec un certain soulagement ; d’une manière ou d’une autre, un retard aurait de toute évidence mal démarré l’année.

Une moue songeuse se peignit sur le visage de Miyu alors qu’elle regardait distraitement du coin de l’œil la jeune danseuse s’isoler dans un recoin de la classe. Elle se remémora la conversation qu’elles avaient eues au gymnase, plusieurs questions étaient restées en suspens autour d’Edwen ; la jeune fille avait tentée de lui révéler quelque chose, ou tout du moins de lui faire comprendre... Mais faute de temps le dialogue avait tourné court et Miyu se retrouvait avec une curiosité accrue pour la jeune fille... Boarf, elles avaient toute l’année pour réengager le sujet, les occasions ne manqueraient pas...

Le bruit sec d’un claquement de porte la fit revenir brusquement à la réalité. Miyu jaugea l'importun avec surprise.
*Voici donc notre professeur de Philo ? ... Moi qui m’attendais à un vieux croûton dans le genre Docteur Freud...*

Un sourire légèrement moqueur devant les élèves médusés par son entrée pour la moins fracassante, le professeur Charron n’avait en effet rien d’un vieux déplumé : la trentaine à en juger par sa barbe courte et son visage encore jeune, l’homme se présenta sous le nom du professeur Gabryël Charron, et enchaînait déjà fort en annonçant avec flegme qu’il se fichait de la façon dont les élèves le nommeraient.
*Décidément… Cette école est assez spéciale pour avoir sous la main ce genre d’énergumène dans le corps enseignant... Bon point ça ^o^ !*

La jeune fille suivit le cours dune oreille assez distraite pourtant, car n’étant pas au meilleur de sa forme à présent, elle était plus occupée à penser à sa couette qu’au pourquoi du comment de leur mutation.

Alors que le cours semblait toucher à sa fin, elle entendit dans son état semi-absent que Monsieur Charron leur demandait de faire “ un petit effort ” en répondant à quelques questions qu’il s’empressait de marquer au tableau. Miyu tapota les côtés de sa chaise un bon moment avant de réaliser l’inutilité de la chose :
“ Flûûûteeuh… ”

Faute d’être passé dans sa chambre, elle se retrouvait sans sac, et donc, qui dit pas de sac, dit bien embêté quand on doit écrire. Par chance, elle gardait toujours un stylo dans une de ces poches.
*Bon ben, on va faire avec les moyens du bord hein… *

Elle écrivit donc les questions au dos de son plan de l’école, chose qui lui permis d’échapper de justesse au savonnage intensif auquel elle aurait eu recours si elle s’était tentée à s’écrire sur les mains.
*En plus je fais de l’économie de papier, bon point pour moi non ?*

Sur ces pensées elle regagna sa chambre, afin de plonger sur son lit dans un sommeil réparateur.
~~~~~~~~
Quelques jours s’étaient écoulés depuis l’annonce du devoir, et Miyu avait eu le temps de remplir son bureau de multiples feuilles, ou plutôt de morceaux de feuilles noircies de part et d’autres dirons-nous, enfin bref de choses qui portaient avec justesse le nom de “ brouillon ”.
La jeune fille avait longtemps hésité à livrer ainsi ses opinions sur un sujet personnel, la méfiance envers le corps enseignant persistant toujours malgré la bonne impression que lui avait donné ce professeur. Finalement, elle envoya valdinguer ce genre de principe en se disant que de un, son devoir ne ferait pas le tour de l’école, et de deux, il était plus facile de trouver l’inspiration dans ses propres doutes que lorsqu’on gardait pour soit ces propres opinions.

Pas trop mécontente de ses écrits, la jeune fille avait finit de le rédiger au propre et relisait à présent sa copie tout en mâchouillant un malheureux crayon qui n’avait rien demandé.

Voici ce que n’importe qui aurait pu lire par dessus son épaule à cet instant :

Citation :: Miyu Thender

Devoir de Philosophie

Questions :

Déjà quel est votre “ don ”, ou “ pouvoir ” si vous préférez ?

Mon don, ou pouvoir, car je ne saurais de toute façon trouver le mot adéquat pour désigner ce changement qui s’opère en moi, consiste à me changer en félin ; en chat domestique pour être plus précise. Ces mutations répétées naissent, d’après ce que j’ai pu en constater, d’émotions fortes tel que la peur, soit une grande surprise ou un stress intense par exemple ...Et peut-être, d’un état de fureur, ce dernier point étant plus sous forme d’hypothèse qu’autre chose...

Qu’est-ce que vous pouvez en faire actuellement ?

Grande question que celle-ci ! A part m’amuser à chasser des pigeons, et courir après des mulots… Plus sérieusement, je ne pense pas qu’il existe une quelconque utilité dans mes métamorphoses intempestives. Je ne peux rien créer de spécial, et tout ce que je peux espérer est de ne pas faire trop de bêtises sous ma forme animale. Quand je me transforme, je crois que je perds temporairement mon « humanité », enfin plus précisément la faculté de raisonner de façon « humaine»... C’est assez difficile à expliquer, car je ne me base plus que sur des sensations quand je ‘’ mute ‘’, je pense « chat » et moins « humain »... A vrai dire, il me faut un certain temps avant que ma mémoire qui précède ma métamorphose ne me revienne à l’esprit. Actuellement, je ne peux donc faire que ce que mes instincts de félin me dictent quand je suis sous cette forme.

En quoi peut-il être dangereux ?

Pour être honnête, je pense qu’il est loin d’être dangereux sous la forme actuelle où je me transforme, c’est plus embarrassant qu’autres choses en fait. En ce qui me concerne, je ne pense pas qu’il soit dangereux pour moi-même, malgré les ennuis qu’il pourrait, et qu’il m’a déjà apporté.
Mais il saurait en effet devenir une menace pour autrui si ce pouvoir évoluait sous une autre forme et, surtout, si je n’apprends pas à le maîtriser.
Quelque part, c’est comme si l’on m’avait donné un outil sans son mode d’emploi : si je n’apprends pas à le maîtriser, cela pourrait engendrer des bévues...Et pas des moindres.
... J’ai eu le malheur de m’être un jour laissée emporter par mes émotions, et j’ignore encore ce qu’il s’est réellement passé ce jour-là… Mais ce dont je peux vous assurez c’est que mon pouvoir semble être assez dangereux pour envoyer quelqu’un à l’hôpital...
Si je ne parvenais pas à maîtriser ce “ don ”, qui sait si ce genre d’événements ne risque pas de se renouveler ? C’est pour cela qu’il m’est primordial d’apprivoiser ce ‘pouvoir’ dont vous me parlez... Je le sens comme une présence dormant au fond de moi, et pour l’instant, j’ai à chaque fois peur qu’elle se réveille et revienne tout à fait à la surface.

Peut-il être masqué ?

Normalement oui... Et parfois non. Il n’est pas visible quand il n’est pas ‘actif’, et quand il l’est, il n’y a pas de quoi me masquer, ne me souciant pas sous cette forme de me cacher, d’abord pour le fait que je ne contrôle pas mes ‘raisonnements félins’ comme dis plus haut, et surtout, si j’apprenais à recouvrer plus rapidement mon raisonnement ‘humain’, cela ne me serait d’aucune utilité ; à quoi bon se tapir dans un coin en attendant que ça passe ? Ce n’est pas en ayant ce genre de comportement que j’apprendrais à me contrôler.
Malheureusement, et c’est bien les choses que je trouve les plus incommodes par rapport à mon ‘don’, ce sont ce que j’appelle les ‘ratés’. Des transformations avortées face à l’effort et la volonté de non-transformation, voilà ce que sont les ratés. Je me suis donc déjà retrouvée affublée d’oreilles en pointes, de moustaches et autres joyeusetés de ce genre tout en gardant une allure humaine.
Quand ce genre de désagréments arrive, certains peuvent être camouflés sous divers habits, mais certains ratés, comme le rallongement d’une colonne vertébrale, ont parfois du mal à se faire discrets, même sous de nombreuses couches de vêtements ! Cette astuce est par ailleurs impossible à réaliser en été comme vous pouvez vous en doutez.

Qu’allez-vous faire de votre pouvoir si vous parvenez à le maîtriser totalement ?

Si j’arrivais enfin à contrôler tout cela totalement ? Ce serait déjà un grand soulagement, croyez le bien.
Mais, même si cette hypothèse devenait réalisable, je ne pense pas être une grande aide envers les autres. J’userais volontiers de mon ‘don’ à bon escient, si seulement il était d’une quelconque utilité...
En admettant que je puisse, pourquoi pas, communiquer avec d’autres félins, peut-être pourrais-je raisonner les chats du quartier en leur demandant d’arrêter de chanter sous la fenêtre de M .Untel, ou encore aider le chaton de la vieille du coin à descendre de l’arbre sur lequel il reste perché ?
Quoiqu’il en soit, je ne me vois pas faire de grande chose avec mon ‘don’, tout du moins pas avec la connaissance que j’en ai actuellement.

Miyu poussa un soupir quand elle eut finit, sentant les bienfaits d’un devoir terminé teinter son humeur d’une claire gaieté. Elle rangea donc sa copie dans son sac, qu’elle aviserait évidemment d’apporter au prochain cours, cette fois-ci :p.

[Hrp]
Merci à tous ceux qui ont posté leur devoir. Peut-importe ce que vous avez répondu, ça fait plaisir de voir que vous réagissez ^^

Alors pour les résultats nous avons pris en compte vos devoir bien sûr, mais aussi vos tentatives de contrôle de votre pouvoir (vos lancés de dés quoi). Bah oui, comment voulez vous progresser si vous ne pratiquez pas ? ^^

Arya : Pas de lancé de dé. Devoir trop succin hrp et rp parlant. Il va falloir s'impliquer plus dans le contexte du forum. Le pouvoir aussi serait à recadrer, ton devoir reflète un manque de cloisonnement de tes niveaux. Il n'est pas normal qu'Arya face de la télékinésie au niveau 1.
Pas de point pour cette fois, on attend des efforts de ta part.

Deliodia : Un lancé de dé. Un bon devoir répondant bien aux attentes du professeur. Beaucoup de questions posées dans la réflexion. Continues comme ça ^^
1 point et demipour toi demoiselle (je me comprend)

Enola : Un lancé de dé. Un devoir plutôt rebelle, mais y faut ^^
Continue comme ça ^^
1 point pour la torche ambulante. On verra si Gabryël parviens à lui ouvrir l'esprit.

Koghiba : Tellement de lancés de dés qu'on ne les compte plus. Très bon devoir. Ton perso pratique beaucoup, continu comme ça mais dépasse pas les prof stp Razz

2 point

Edwen : Un lancé de dé. Devoir correct. Continues comme ça (J'ai l'impression de me répéter, c'est ça être prof ?). Je cherche une piste pour bosculer la petite Edwen.
1 point

Jonas : Aucun lancé de dé... paaaas bien. Par contre un excellent devoir.
Il faut que tu fasse bouger un peu Jonas, tes plumes vont rouiller.
Va falloir faire des lancés de dés ^^
Les cours de maitrise vont te permettre ça, et peut-être un cours particulier.
1 point (édit : En fait vu le temps que tu as mis sur ton devoir 1 point et demi ça me parait mieux, même si ton perso n'a rien foutu d ses plumes ^^) donc 1 pointet demi (de nouveau je me comprend)

Miyu : Un lancé de dé. Un bon devoir. Continues continues...
1 point

Et ralez pas si je ne vous ai pas corrigés en détails un par un, vous imaginez le boulot ? Et puis Gaby ne note pas de toutes façons, il lit et pis c'est tout na (Un gros feignant quoi...)
En revanche toutes ces réponses offrent des possibilités à Gaby d'aborder vos personnage pour les faire réagir. Pas toujours de manière très orthodoxe, mais c'est justement le plus efficace.
La première cible étant la petite rebelle d'Enola, je vous conseille à tous de vous balader avec des extincteurs les prochaines semaines.
[/Hrp]

[HRP : Trop con aussi cet allemand de ne pas avoir lancé de dés... Pff... drunken

. Méheuuu : il a quand même essayé d'entrer, ailes incluses dans une cabine de douche... c'est difficil ça ! Razz

Bref... en tout cas : merci pour le point et demi. /HRP]

Voici donc (enfin) la version française 'compréhensible' du devoir de Jonas ! Very Happy

Bonne lecture à ceux qui en auront le courage.

Citation :

Voilà déjà quelques jours, monsieur Charron, que vous nous avez posé certaines questions que je veux énumérer encore une fois : Quel est votre 'don' ou 'pouvoir' ? Qu'est-ce que vous pouvez en faire actuellement ? En quoi peut-il être dangereux ? Peut-il être masqué ? Qu'allez-vous faire de votre pouvoir si vous parvenez à le maîtriser totalement ?

Il peut sembler au premier abord que trouver réponse à ces questions soit chose facile, mais elles m'ont tout de même tourmentées beaucoup. Rien que votre choix de mots me pose problème, puisque que je n'en suis pas sûr si l'on puisse parler d'un 'don', puisque ces derniers sont, en cas général, offerts par une quelconque divinité, ou au moins par une 'instance supérieure'. L'on pourrait évidement vénérer la nature en tant que chose abstraite comme une sorte de dieu, mais je ne crois pas qu'il soit de mon ressort de débattre dans ce devoir cette 'problématique divine'. Aussi ne suis-je pas convaincu que l'on peut utiliser le mot 'pouvoir', puisque celui-ci est souvent mis en relation avec le milieu occulte ou fait penser à une bande dessinée, dans laquelle, comme vous l'aviez déjà mentionné durant votre cours, nous ne nous trouvons pas. Corollaire, je me permets de ne point utiliser ces mots mais de leur préférer le terme, comme je le trouve, plus neutre de 'mutation', puisque c'est bien cela qui est arrivé à nous tous qui sont admis en cette école : une mutation. Nous sommes des être humains 'normaux' (ou 'non-mutés' en ce contexte) dont l'ADN a subi, pour une raison ou une autre une mutation. La science en trouvera peut-être un jour une explication et nous, i.e. les mutés ne pouvons qu'espérer que ce savoir ne sera pas utilisé à des fins mauvaises. Hélas, discuter ce point n'est pas non plus le but de ce devoir, mais de bien essayer de trouver des réponses à vos questions.

Je commence donc par votre première question : Quelle est ma mutation ?

Ma mutation m'a 'bénie' (si je peux me permettre d'user du vocabulaire religieux) d'ailes, même si je ne peux pas vraiment parler d'une 'bénédiction', mais j'y reviendrai un peu plus tard au cours de mon devoir. Il s'agit bien d'une grande paire d'ailes qui a poussé dans mon dos, pour être plus précis : sur mes omoplates. Elles sont blanches, comme celles d'un cygne, d'une colombe ou d'une oie. Leur envergure est d'un mètre et demi. Ces ailes m'ont valu maints surnoms : pour quelques rares personnes, j'étais l' 'ange', d'autres m'appelaient le 'piaf'.

Cette brève description de ma mutation m'amène à votre prochaine question, monsieur Charron : Qu'est-ce que je peux en faire actuellement ?

Comme l'on peut lire dans la description, j'ai des ailes. L'observation de la nature, et pour être plus précis : des oiseaux, des insectes et même de quelques mammifères, mène à croire qu'en général, les ailes servent à voler. Voler, i.e. s'élever dans les airs de sa propre force et volonté ou de planer au moins. J'ai évidement essayé d'imiter ce comportement et je pouvais, après quelques mois d'entraînement plus ou moins intensif, coordonner et contrôler précisément les mouvements de mes ailes, mais cela était, hélas, encore loin de suffire pour m'élever dans l'éther 'aussi libre qu'un oiseau'. Je l'ai ressayé encore et encore mais il me semble désormais impossible de voler de mes propres forces, même le simple fait de planer me semble difficile : Lorsque j'étais encore plus jeune, j'essayai de planer du toit d'une maison, mais je me suis réveillé plus tard à l'hôpital. Je crains que ma mutation ne soit pas 'active'. La majorité des autres élèves et professeurs ont des mutations 'actives', i.e. ils 'peuvent en faire quelque chose' pour m'exprimer de façon quelque peu simpliste. Prenons par exemple Samael (je me permets de prendre Samael en tant qu'exemple, puisque c'est lui que je connais le mieux de tous les élèves et j'espère qu'il saura me pardonner le fait de l' 'utiliser' de la sorte) : il peut utiliser sa mutation à des fins d'autodéfense, si jamais il se voit attaqué, mais sa mutation peut aussi se révéler utile au quotidien, par exemple s'il cherche à fixer des affiches sur un mur. Je ne peux malheureusement pas voir d'utilité dans la mienne, sauf peut-être qu'elle me gène dans à peu près tous mes faits et gestes quotidiens, pour mentionner un exemple : la deuxième journée après mon arrivée, je voulais prendre une douche... et je peux vous assurer que les cabines de douches sont très étroittes pour moi, voilà pourquoi j'ai dû me rendre dans la partie 'ouverte', pour y bloquer 3 douches : une pour moi et puis deux pour mes ailes. En plus, mes ailes attirent la plupart du temps tous les regards vers moi, ce qui n'est pas si grave que cela au sein de notre école, mais à l'extérieur, cela permet à tout le monde de m'identifier en tant que 'muté'... ou pour l'exprimer autrement, en tant que 'monstre'. J'ai, hélas, la malchance d'avoir une mutation 'extérieure'.

La question suivante était si notre mutation peut être un danger.

Comme j'ai déjà pu le décrire au cours de ce devoir, ma mutation est 'différente' de celle de la plupart de mes camarades, elle est même voyante lorsqu'elle n'est pas active, ce qui veut aussi dire évidement que les risques l'accompagnant sont d'une autre nature. Le plus grand danger consiste en fait en la réaction qu'a autrui en me voyant, ou plutôt en voyant mes ailes, puisque peu de gens me voient réellement... Beaucoup ont peur ou réagissent par de l'agressivité parce qu'ils voient que je suis différent. A cela s'ajoute encore le fait que je suis, pour la plupart du temps plutôt quelqu'un de maladroit. Peut-être avez vous entendu parler de l'incident avec Enkeli ? Je voulais tout simplement paraître poli en écartant légèrement mes ailes quand je me suis présenté à elle. Ce qui a eu pour conséquence de déclencher une crise, elle a à nouveau dû se piquer afin de se calmer et il me semble que vous connaissez la suite de l'incident à la cantine... Ma mutation est aussi assez 'dangereuse' dans d'autres situations quotidiennes, ici aussi, je peux donner un exemple de mon enfance : Ma mère m'avait emmené dans un magasin de porcelaine et j'ai malheureusement dû éternuer, ce qui eut pour conséquence que mes ailes bougeaient de façon incontrôlée et... ont provoqué 'quelques' dégâts dans mes proches alentours, puisque je me trouvais juste à côté d'une étagère avec de la porcelaine de Meissen (qui est la porcelaine allemande la plus chère). Ma mère n'était pas vraiment ravie, si l'on peut l'exprimer de la sorte et je ne reçu plus d'argent de poche durant assez longtemps. Par contre lorsque j'utilise (ou pense en tout cas pouvoir l'utiliser) ma mutation, elle est un grand danger pour moi-même, comme j'ai déjà pu le mentionner plus haut avec l'épisode de mon saut du toit. Je rencontre aussi de grandes difficultés pour nager dans l'eau avec mes ailes, puisqu'elles me gênent tout le temps dans mes mouvements. J'arrive à garder la tête hors de l'eau, mais je ne peux malheureusement pas avancer.

Je ne peux que répondre par la négative à votre prochaine question : 'Est-ce que ma mutation peut être masquée'.

Voilà pas vraiment chose aisée que de cacher des ailes d'une envergure d'un mètre cinquante. Mes parents avaient essayé, lorsqu'elles n'étaient pas encore aussi grandes de les cacher sous mon pull-over, mais cela eut pour seul effet de me valoir le surnom de 'bossu de Notre-Dame', vu que mes ailes sous le pull-over ressemblaient à peu de choses près à une bosse. A cela s'ajoutait évidemment le fait que mes ailes ne cessaient de continuer leur croissance et très bientôt; nous n'arrivions plus à les fourrer sous mes pulls. C'est à cause de ce fait, que mes parents furent bientôt contraints à avouer mon 'problème' à la direction et aux professeurs de mon école, puis la direction de mon école dut trouver une explication pour les élèves. En ce qui concerne mes ailes aujourd'hui, il me semble tout-à-fait impossible de les masquer d'une façon ou d'une autre, à moins évidemment que vous ayez un quelconque dispositif d'hologramme, ou une machine qui rendrait le corps humain partiellement invisible, mais je crains que cela ne relève du domaine de la science-fiction.

La dernière question que vous nous aviez posé était : 'Qu'allez-vous faire de votre mutation si vous parvenez à la maîtriser totalement ?'

Pour être en mesure de vraiment répondre à cette question, il faudrait déjà savoir comment ma mutation va évoluer, si toutefois elle évolue. Mes ailes, continueront-elles a croître ? Est-ce qu'un bec va finir par me pousser, afin de me transformer totalement en oiseau ou est-ce que je vais me retrouver avec plusieurs paires d'ailes pour me faire ressembler à un chérubin et que tous les gens me prendront pour un messager de Dieu ou quelque chose de la sorte ? Au mieux, je vais peut-être vraiment un jour réussir à voler de mes propres forces... Cela serait vraiment le bonheur, même si je n'y crois pas vraiment. Je pourrais m'envoler quand je le souhaite et rejoindre les nuages ! Je pourrais ainsi peut-être même tenir ma promesse envers Samael et l'emmener avec moi.

Ma mutation est, comme j'ai pu le démontrer au cours de ce devoir, plutôt de nature passive : une paire d'ailes blanches dans mon dos, qui pour l'instant n'offre qu'un aspect agréable et non une utilité pratique. Elle n'est pas un danger direct pour autrui, mais peut se révéler problématique de par la réaction qu'elle suscite chez certains. Mes ailes ne sont pas un danger pour moi, mais plutôt un handicap, sauf évidement quand je saute d'un toit et qu'elles me refusent service. Peut-être que je pourrai un jour m'envoler grâce à elles, mais il semblerait que beaucoup de temps doit encore s'écouler jusqu'à ce moment.

J'espère qu'à travers ce devoir, j'ai pu trouver quelques réponses à vos questions Monsieur Charron et je tiens à m'excuser pour mon très mauvais français.

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