Arrivée dans un couloir sombre

Lise venait de passer un certain temps à écrire une fiche aussi détaillée que possible. Cela lui semblait plus complet que nécessaire, mais tant pis, cela ne la dérangeait pas. Au moins, il y avait peu de chances qu'on lui demande plus de précisions, elle en était probablement quitte avec cette fiche, à présent. Prenant une vue d’ensemble afin de voir vite fait si tout allait bien, Lise se releva pour aller rendre le papier à la secrétaire. Celle-ci n’attendit pas que Lise ait fini de tendre le bras pour attraper la fiche. La jeune fille fut très surprise de comprendre qu’elle avait déjà fini de lire son histoire, en l’entendant dire, moins de cinq minutes plus tard, une clé à la main :
" Chambre 10. A droite en sortant.
- Merci bien, Madame, au revoir. "
La secrétaire regarda cette jeune fille sortir du bureau. Elle en avait vu quelques-uns, des mutants, mais elle devait admettre que le don de celle-ci pouvait facilement devenir un véritable danger. C’était sûrement pour cette raison qu’elle l’avait placée juste à côté de Mlle Mandarot, peut-être la plus à même de gérer un tel problème.
De son côté, Lise, inconsciente des inquiétudes de la secrétaire, suivait la direction indiquée, en tirant toujours sa valise. Arrivant enfin devant la porte de la chambre 10, pour autant qu’elle pût en juger dans la pénombre, elle tenta de faire rentrer la clé dans la serrure… sans succès… Mince, il devait y avoir un problème. De deux choses l’une : ou bien la clé n’était pas la bonne, ou alors c’était la porte qui ne correspondait pas. Au fond, cela pouvait aussi être un peu des deux, mais bon, il ne fallait pas pousser. Relevant la tête, Lise comprit qu’elle n’arriverait pas facilement à lire un quelconque numéro dans les ténèbres de ce couloir. Oui, d’accord, " ténèbres ", c’était un peu exagéré, mais quand c’est pas éclairé parce qu’on a pas fait gaffe à l’interrupteur à l’entrée du couloir et qu’on voit qu’avec un œil, ben très vite, c’est pas évident de bien tout distinguer.
Passant donc la main contre sa porte, Lise tenta de reconnaître un numéro qui pourrait être gravé dessus. Elle repéra bien un relief, mais forcément, la poignée de la porte ne comportait pas de numéro. Apparemment, Lise était un peu trop petite pour atteindre un numéro, si tant était qu’il y en ait un. En tout cas, même en sautant bruyamment contre la porte, elle n’avait eu l’impression de sentir une plaque sous sa main. Elle chercha donc, au cas où, à lire un numéro sur la clé que la secrétaire lui avait confiée...
C’est à ce moment-là qu’elle eut l’impression d’être aveuglée. Et oui ! Voilà ce qui arrive quand on cherche à voir un petit détail dans le noir et que de la lumière vous arrive subitement dans les… enfin, dans l’œil, en l’occurrence.
Lise se retourna alors pour voir quoi, ou plutôt qui, en fait, venait de laisser de la lumière entrer dans le couloir… Encore mal habituée à la luminosité, elle gardait cependant son œil gauche plissé et protégé derrière sa main tendue…

[HRP] Réservé à Jonas dans un premier temps... Des intéressés éventuels pourront tout de même venir après lui... Very Happy

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Le soleil s'était déjà levé depuis un bon bout de temps et les premiers rayons atteignirent enfin le jeune corps à moitié nu qui était allongé sur le lit de la chambre numéro 13. Le calme le plus absolu régnait dans la pièce et l'on ne pouvait qu'entendre le lointain chant des oiseaux perchés sur les arbres du jardin sur lequel donnait la large baie vitrée de la chambre. Le jeune homme ailé qui dormait si paisiblement bougea un peu, se tournant sur le côté. La scène était presque surnaturelle : un ange dormant sur les draps blancs dans une chambre de plus en plus illuminée par le soleil de midi. On aurait pu se l'imaginer dans la forêt, allongé sur la mousse fraiche d'une clairière, quelques feuilles mortes volant autour dans l'air et les rayons de la pleine lune sublimant le tout.

Jonas était arrivé tard dans la nuit au château après un long voyage. Il avait enfin pu quitter l'Allemagne et plus important : sa mère afin d'enfin retrouver la X-School et ses amis mutants. Les vacances d'été avaient heureusement passées assez vite, même s'il avait bien évidemment voulu passer bien plus de temps avec son frère à qui il avait rendu visite à Dublin pour un mois. Ils avaient passé de très bons moments ensemble, surtout dans ce petit pub avec quelques verres de Guiness... c'était en ces moments qu'il était content de ses origines irlandaises et de ce magnifique accent quand il parlait sa langue maternelle, montrant aux autochtones qu'il était des leurs et non l'un de ces nombreux touristes étrangers. Ce fait adoucissait quelque peu les moeurs de ceux qui étaient en face de lui, même si la méfiance et les regards portés sur ses ailes étaient toujours les mêmes que Jonas avait connu depuis toujours. Il n'avait plus l'habitude d'affronter les regards dédaigneux des non-mutants. A la X-School, plus ou moins tout le monde le traitait avec respect et les regards qu'on portait sur lui n'était pas emplis de méfiance, mais plutôt de curiosité.

Après un mois passé en Irlande auprès de son père et de son frère, ce fut le tour de sa mère à vouloir voir son fils en Allemagne du nord. Voilà sa réelle 'maison', ici, Jonas se sentait vraiment chez lui : près de la mer du nord, dans les anciennes villes de la Hanse. Il avait retrouvé ses amis d'enfance, même s'il n'en restaient que très peu qui avaient gardé le contact depuis qu'il était parti pour la France. Tant mieux, cela éviterait à Jonas de devoir passer trop de temps avec des 'copains' et il pouvait se concentrer sur ses 'vrais' amis. Il était bien évidemment le héros de tout son cercle de connaissances : il savait parler français maintenant et ça, c'est un vrai point positif pour les filles allemandes... Il va de soi que Jonas avait bien avancé dans sa maîtrise de la langue de Molière, mais il était encore très loin d'être bilingue, son accent allemand n'allait pas le quitter de si tôt, mais aux oreilles allemandes non habituées aux sonorités françaises, même son franco-allemand sonnait merveilleusement bien. Ce mois passait bien plus vite que ce qu'avait prévu Jonas au début : il pensait s'ennuyer comme un rat mort auprès de sa mère, qui n'arrêtait pas de l'interroger sur ce qui se passait dans cette école dans laquelle elle l'avait inscrit. Jonas lui disait bien évidemment toujours à quel point c'était idyllique et merveilleux, qu'il était copain avec tout le monde et qu'il y avait d'autres mutants... Il passait bien évidemment certains incidents sous silence, comme par exemple l'épisode 'Enkeli' ou encore certains mutants aux pouvoir plus... 'actifs' que Jonas, comme notamment Enola. Il va de soi, que la directrice fut aussi décrite comme une personne tout à fait stable mentalement et sérieuse... bien que cela fit sourire Jonas en le disant.

Bref, ce mois en Allemagne passa aussi bien vite et le voilà reparti pour la France et la X-School. Il dut donc, comme déjà auparavant entamer le long voyage à travers la moitié de l'Allemagne et une bonne partie de la France, en passant par la Belgique. Encore heureux qu'il n'y avait pas de grève pour une fois à la SNCF ! Il fallait donc faire des changements à Cologne, Bruxelles, Paris (métro inclus bien évidemment... et n'oublions pas que Jonas a dû se trimbaler son violoncelle entre autres), ... Il va donc de soi, que le pauvre petit était quelque peu fatigué en arrivant hier tard dans la nuit en taxi au château. Il se souvenait heureusement des codes d'entrée pour ouvrir le grand portail et n'avait donc pas eu à déranger la secrétaire pour le laisser entrer. Jonas voulait tout simplement aller dormir et n'avait plus la force pour chercher la secrétaire pour lui dire qu'il était bien rentré... cela allait devoir attendre demain. Puis, il faut dire aussi que l'allemand avait une certaine appréhension à réveiller 'Mlle Ordi' comme il l'avait nommé pour lui-même : elle qui était toujours si stricte et froide, il fallait mieux éviter de se la mettre sur le dos. Bien des bruits courraient sur elle et le plus grand mystère de cette demoiselle était encore son nom : personne ne le connaissait et il était gardé comme un secret d'état. Une sorte de jeu de devinette était entre-temps à la mode entre les élèves de la X-School : 'Comment s'appelle la secrétaire ?' On s'était entre temps mis d'accord sur un prénom germanique des plus démodés... En ce qui concerne Jonas, il la voyait bien en 'Ingeborg' ou encore en 'Berta' ou autres 'Odettes' germaniques. Il faut dire que ce jeu était bien moins méchant que cela pouvait l'avoir en un premier abord : la secrétaire était assez respectée par les élèves et en ce qui concerne Jonas, il la trouvait d'un certain point de vue presque sympathique. Il se disait qu'elle devait éprouver bien plus de sentiments pour les élèves qu'elle voulait s'en donner l'air. Elle ne faisait que travailler pour l'école et donc, d'un certain point de vue aussi pour les élèves. Jonas était peut-être un peu naïf sur les bords, mais il avait toujours confiance qu'en chaque être humain se cachent toujours les deux côtés et que personne ne peut être que 'méchante' ou que 'gentille'. Peut-être que l'avenir allait lui donner tord, qui savait ?

Jonas allait quand même devoir repasser par le secrétariat dans la journée pour prévenir l'administration qu'il était bien rentré à la X-School pour cette année, vu qu'il était rentré bien trop tard hier soir pour encore oser aller déranger 'Mlle Ordi' pour si peu, de toute façon, l'appel du lit était bien trop fort. Il avait donc rejoint sa chambre au plus vite. Une fois entré, il avait tout simplement posé sa valise et son violoncelle au beau milieu de sa chambre, s'était déshabillé et finalement allongé sur le lit pour aussitôt atterrir dans les bras de Morphée.

Il dormait donc paisiblement dans son lit, rêvant de paysages irlandais sous la brume qu'il survolait, accompagné d'une douce musique jouée par trois harpistes asiatiques ( lien ) quand il entendit au loin, comme quelqu'un ou quelque chose qui frôlait bruyamment une porte. La seule réaction qu'eut ce bruit sur l'allemand ailé était une sorte de léger grognement et que son corps se basculait sur le côté, pour mieux pouvoir enfuir son visage dans l'oreiller. Il revit devant son oeil intérieur ce petit trio de harpes jouer gaiement dans un joli salon... jusqu'à ce qu'un hippopotame traversa le tout, fracassant les harpes et chassant les trois harpistes, annonçant par la même une horde d'éléphants en furie qui tentaient de mettre la maison entière en pièce dans laquelle se trouvait le salon encore si bien rangé il y a une seconde.

La tête de Jonas émergeait lentement de son oreiller et il ouvrit son oeil gauche... tout était si horriblement clair dans sa chambre... Ah... pourquoi est-ce qu'il ne pouvait pas pleuvoir ou au moins faire gris dehors ? Jilian aurait pu faire un effort quand même ! Il referma l'oeil et tenta encore une fois de plonger dans son oreiller... rien à faire, le bruit persistait... Qu'est-ce que s'était que ça encore ? Un petit nouveau qui se transforme en marteau piqueur quand il sent que quelqu'un dort dans son entourage ? Ces jeunes de nos jours... plus de respect pour le sommeil des autres... Il était midi passé, et alors ? C'est pas une raison quand même !

La tête encore dans le pâté, Jonas se releva de son lit pour bien évidemment se cogner le gros orteil dans sa valise qui trônait en plein milieu de sa chambre, action qui eut pour effet un « Verdammte Scheisse » bien sonore et un écartement d'ailes qui mit fin à la vie paisible de la plante verte qui était posée sur le bureau. Décidément, les ailes du jeune allemand avaient bien poussé depuis qu'il était arrivé à l'école : la chambre qui lui semblait si spacieuse à sa première arrivée semblait rétrécir de plus en plus. Il faut dire aussi qu'entre les 3 mètres d'envergure de l'année passée et de ses 6,5 mètres de maintenant, il y avait de la marge...

Une fois arrivée à la porte de sa chambre, il l'ouvrit lentement en commençant sa phrase en anglais, la continuant en allemand, pour la finir enfin en français, oui, à force de passer sa vie à voyager, on ne sait plus par quelle langue commencer :

« Bloody hell... Was ist denn... Qu'est-ce qui se passe ? »

Il va de soi, que l'accent allemand de la fin de cette jolie phrase trilingue était plus que perceptible. Jonas se gratta l'arrière de son crane et plissa un peu les yeux, ne voyant pas trop ce qui se passait dans la pénombre du couloir. Petit-à-petit les contours d'une fille apparaissaient devant ses yeux fatigués qui semblait avoir un peu de mal avec la porte juste en face de celle de Jonas, la numéro 12, celle d'Edwen. Tout en essayant de mieux distinguer les traits du visage de la jeune femme en face de lui, Jonas tâtonna à côté de l'encadrement de sa porte pour trouver l'interrupteur de lumière pour le couloir, ne se rendant bien évidemment pas encore tout à fait compte qu'il se tenait là, en face d'une parfaite inconnue uniquement vêtu d'un shorty rouge-vif bien moulant ! Il ne manquait plus que la directrice...

Joey pour sa part avait choisis de rester à l'école durant les grandes vacances. Revoir sa famille ne l'avait pas enchanté et il avait préféré de loin rester dans son atelier d'artiste.
Néanmoins ce choix n'avait pas été pris par la plupart de ses amis et le jeune artiste ce sentais parfois bien seul.
Sur nombre de ses dessins on aurait pu contempler le souvenir d'un ange ailé volant gracieusement parmi les nuages.
C'était peut être pour cela qu'il refusait à quiconque de voir ses œuvres et lorsqu'il jouait de la musique il s'enfonçait bien souvent loin dans le bosquet pour ne la partager qu'avec la nature.

Voilà un an à présent que Joey avait rencontrer Jonas et bien que les débuts aient été assez difficile ils étaient à présent amis bien que la communication ne soit pas spécialement aisée.
Il ressentait toujours ce doux sentiment en le voyant et bien qu'il avait essayé de nombreuses fois de lui faire comprendre ou de savoir ce que l'ange pouvait bien ressentir mais en vainc.
Soit le jeune allemand n'avait réellement pas compris soit il l'ignorait pour que leur amitié subsiste... et avec le temps Joey commençait à croire de plus en plus en la seconde solution.
Néanmoins plus il apprenait à connaître Jonas plus ses sentiments se réveillaient forts... Allez savoir pourquoi ce qui semble si inaccessible n'en est que plus beau.

L'été avait été si long, on ne comptait plus le nombre de soupire qu'il avait poussé guettant le ciel surveillant les oiseaux... Après tout qu'importe si Jonas ignorait ce doux amour, il se conterait de le voir de loin en attendant qu'un jour peut être...

Regardant son calendrier au petit matin il constata dans un sourire que la rentrée des classes approchait à grand pas.
Il s'habilla d'une large chemise blanche entrouverte comme à son habitude avec un jean bien serré. Il coiffa rapidement ses cheveux en bataille attrapa son violon dans son étui et sortit.
Au programme un petit déjeuné rapide, une promenade en foret et de nouvelles partition à travailler.

Il marchait donc négligemment dans le couloir en direction du réfectoire, son esprit papillonnant dans son imaginaire sans fin.
Quand tout à coup, il recula d'un pas...puis deux, les yeux écarquillés laissant tombé au sol son violon dans un bruyant fracas.

Devant lui il ne vît même pas la demoiselle, seul la vision de l'ange à demi nu enveloppé dans un drap tel un dieu grec le laissait sans voix (déjà que d'habitude il n'en a pas beaucoup Razz

)
Il eut envie de se jeter dans ses bras tant le bonheur l'envahissait et déjà il se voyait peindre et dépeindre cette scène dans ses rêves et sur ses toiles.
Tout était si... parfait.
Il avança d'un pas, mais déjà il sentait sa jambe trembler...
En y réfléchissant, un contact physique n'aurait pas été très intelligent compte tenu de son propre pouvoir.
Ce dernier n'était pas évident à contrôler bien que peu dangereux il restait néanmoins assez... désagréable.

Il se contenta donc de sourire assez bêtement il faut dire avec les yeux presque humide d'émotion de revoir son ami.

Comme elle s’en doutait déjà avant de se retourner, la lumière qui avait ébloui Lise n’était pas venue de nulle part. Encore que… la vision à laquelle elle avait droit la laissa ébahie. N’ayant aucune raison, selon elle, d’être victime d’une hallucination, elle se rendit à l’évidence : elle se trouvait en face d’un ange, qui baignait dans sa lumière… Enfin, elle serait sûrement arrivée à cette conclusion si ledit ange n’avait pas juré au cours de son apparition. Lise n’avait pas besoin d’être particulièrement à l’aise en langues étrangères pour comprendre ce " Bloody hell ", même si la suite lui sembla un peu plus obscure. Finalement, elle n’imaginait pas un véritable ange apparaître en posant une telle question pour engager la conversion. Même si elle ne connaissait pas la Bible par cœur, loin de là, elle ne croyait pas que l’archange Gabriel se soit présenté à Marie en lui demandant ce qui se passait avec un accent pas possible… Au moins un point sur lequel elle pouvait être rassurée : normalement, Lise n’allait pas être enceinte dans les prochains mois. A 16 ans, arrivant à peine dans un endroit inconnu, Lise aurait été bien embêtée si elle avait dû porter un nouveau Messie.

S’habituant aussi peu à peu à la luminosité, elle se rendit compte aussi que le nouveau venu n’était pas tout de blanc vêtu, mais portait un simple petit boxer rouge, assez moulant pour remarquer que l’ange n’était pas asexué. Mais bon, comme elle croyait déjà avoir compris qu’il n’était pas un envoyé de Dieu, elle n’en fut pas plus étonnée que ça. Cela dit, elle voyait une autre explication. Avec sa grande sœur Solène, elle aimait bien regarder la série télévisée Kaamelott, qui proposait une version moins grandiloquente et plus délurée des aventures des chevaliers de la Table Ronde. Au fond, qu’est-ce qui prouvait, de la même manière, que les anges étaient bien tels qu’on se les représentait ? Si l’organisation Là-Haut était semblable à celle proposée par Alexandre Astier, il était tout à fait possible, en fait, que la jeune mutante ait bel et bien affaire à un ange, même si ce " Qu’est-ce qui se passe ? " lui semblait un peu étrange. Face à ce phénomène, Lise ne savait pas du tout comment réagir, elle resta un moment interdite, bouche bée, les bras ballants…

Il fallut un certain temps à la mutante pour imaginer une autre hypothèse : en arrivant dans une école de mutants, il y avait tout de même certaines chances, il fallait bien l’avouer, pour qu’elle rencontre d’autres mutants. Elle en avait parlé avec Solène et elle savait qu’il existait de nombreuses sortes de mutations : elle-même avait un œil maudit, mais il était possible que des ailes entrent aussi dans la liste des étrangetés observables. Ce qui signifiait… que le fameux ange n’était peut-être qu’un jeune homme qui venait d’émerger de son lit et qui se demandait qui était cette nouvelle qui l’attendait devant sa chambre…

Comprenant sa probable méprise, Lise s’apprêta à répondre lorsqu’elle entendit un bruit sur le côté. Tournant la tête, elle put voir un autre jeune homme qui arrivait, l’air un peu débraillé, mais frais et habillé, au moins. Ce qui surprit la jeune fille fut l’air émerveillé sur son visage débordant de joie, comme s’il venait d’avoir une apparition divine et s’il jouait la comédie, il était vraiment très doué. Pourtant, vu son allure, celui-là ne devait pas être nouveau ici, il n’aurait pas été vêtu aussi à son aise dans cette école. Or, dans ce cas, il devait déjà connaître les autres habitants de l’école : s’il restait stupéfait devant l’homme ailé, semblant croire lui aussi à un miracle, cela signifiait donc qu’il était nouveau… Mais dans ce cas, comment expliquer qu’il semble sortir d’une chambre où il avait visiblement dormi ? Non, pour Lise, cela ne tenait pas debout. Elle se trouvait en face d’un ange, un messager de Dieu.

Tombant à genoux, ouvrant les bras, Lise tâcha cependant de rester assez digne pour ne pas pleurer. Attentive à tout ce qui pouvait se passer, elle était prête à recevoir la mission divine qu’elle devrait accomplir.

* ... *

Un long moment de silence s'installa, tant dans la tête de Jonas qu'entre le petit trio du couloir. Le moment propice pour qu'un grillon se mette à chanter ou un enfant à pleurer, perdu au fin fond d'une énorme salle. Jonas avait suspendu le mouvement de sa main droite qui cherchait ce fichu interrupteur de lumière.

Il y avait de cela encore un instant, l'allemand examinait le visage de la jeune adolescente qui se dessinait de plus en plus clairement devant ses yeux : des cheveux violets dont retombait une longue mèche, cachant ainsi presque la moitié de son visage de porcelaine. La première idée qui venait à Jonas en ce moment fut un souvenir de ses vacances passées en Allemagne : elle était peut-être aussi l'une de ces 'Emos'... de jeunes 'rebellz' prépubaires et boutonneux qui, afin de se démarquer du lot, s'habille en 'gothique' ou en 'punk' ou tout autre type d'habillement, sans pour autant souscrire aux idées représentées par ce même groupe. Cela donnait du coup une sorte de mélange d styles plutôt horrible voir, allègrement agrémenté de têtes de mort en tout genre, de paillettes et bien évidemment de motifs à carreaux noirs et roses. La dépression nerveuse était avec eux devenu un accessoire de mode très en vogue et leur signe de reconnaissance était justement cette coiffure 'j'ai-tenté-de-cacher-mes-boutons-avec-mes-cheveux-mais-comme-il-y-en-a-trop-et-que-
je-n'ai-pas-assez-de-cheveux-et-que-j'ai-déjà-acheté-du-gel-je-fais-mine-d'en-faire-un-style'. Cependant, pour pouvoir faire partie de ce groupuscule de mode, il aurait fallu encore deux ou trois pots de gels dans les cheveux à Lise, histoire de pouvoir bien coller sa chevelure entière contre son crane... à la fin, cela aurait donné l'impression comme si sa coiffure était l'une de ces perruques en plastique que l'on mettait à ses petit bonhommes de Lego quand on était encore petit... Bien que fatigué, cette idée prit bien évidemment moins d'une seconde, chose quelque peu difficile à décrire si rapidement par écrit...

Bref, détaillant donc le visage de Lise il y avait deux secondes, la voilà qui se jette à terre tout en écartant ses bras ! Il est évident que Moïse était fort d'avoir partagé la mer en deux, mais même lui devait se trouver en face de la mer pour accomplir une telle prouesse... Encore que, peut-être qu'il était un petit joueur, Moïse, et que cette gente fille venait tout juste de causer beaucoup d'ennuis aux pêcher du port breton de Roscoff en créant un large passage allant du littoral jusqu'à l'île de Batz et ruinant par la même l'entreprise qui avait pour but (très lucratif d'ailleurs) de transporter les touristes via bateau sur cette même île... Perdu dans ses pensées délirantes, l'esprit de Jonas émergeait lentement des vapes dans lesquelles il avait passé la nuit. Rejoignant donc la tête plutôt bide pour l'instant de notre ailé, il produit une première pensée, pleine de sens et de perspicacité :

* Gné ? *

Oui, ne demandons pas non plus la lune, hein ! Jonas inclina un peu la tête et se gratta la nuque de sa main gauche, la droite s'accrochant toujours désespérément à l'encadrement de la porte, près de l'interrupteur. Faisant ce mouvement, pour mieux réfléchir après en relevant la tête, il eut un rapide aperçu de la tenue dans laquelle il avait ouvert la porte... et tout à coup, les choses s'accéléraient comme par magie dans sa petite cervelle de piaf et un petit bonhomme se mit à sonner les cloches d'alarme : Nuit, levé, shorty rouge, couloir sombre, jeune fille inconnue ? ... !!! Aussi lentement qu'était le premier mouvement de la tête vers le bas, aussi rapide fut sa montée. Il fit rapidement un pas en arrière avant de fermer rapidement la porte, sans pour autant la claquer bruyamment. Que faire ? Que faire ? Ses yeux cherchaient un quelconque habit qu'il aurait pu enfiler en vitesse, un peignoir, un manteau, ... un bonnet ? Non... un bonnet aurait été une mauvaise idée... Respiration ! Il fallait se calmer et retrouver des idées à peu près claires... et de préférence dans la seconde à suivre ! Le peignoir aurait certes été ce qu'il y avait de meilleur, mais voilà, il était dans la valise, encore bien fermée et elle était... elle était où d'ailleurs ? Bref, ce n'était pas important là tout de suite... Le lit ? La couverture ? Les draps !

Jonas fit les trois pas en direction de son lit et se rappela à la même occasion de par cette nouvelle douleur qu'il sentit dans son orteil que sa valise était toujours à terre, bien au centre de la pièce. Il lança la couverture dans le coin de sa chambre et arracha rapidement les draps de son lit, dans lesquels il s'enveloppa aussitôt, tentant tant bien que mal de 's'habiller'. Il se retourna vers la porte maintenant et prit juste le temps d'expirer un bon coup avant de la rouvrir.

* Il ne me manque plus qu'une couronne de lierre et me voilà Apollon, tiens... Encore heureux que l'érection matinale habituelle normalement manquait à l'appel aujourd'hui ! *

La jeune fille n'avait pas le temps de bouger d'un cil, tant la 'transformation' de Jonas fut rapide : elle était toujours là, agenouillée par terre. Bien qu'aussi rouge que son shorty, Jonas tenta de parler d'une voix aussi sereine que possible :

« Excusez-moi, je ne voulais pas... Euh... Tu ? ... Qu'est-ce que tu f... ? »

Jonas s'interrompit, voyant du coin de l'oeil un mouvement dans la pénombre du couloir. Il tourna légèrement la tête et vit son ami musicien Joey nageant dans une large chemise blanche. Jonas lui fit un grand sourire, que de surprises ce matin !

« Joey ! Quel plaisir de te revoir ! »

Il avança en disant cette phrase sa main droite en direction du muet, sa gauche étant occupée à tenir le drap plus ou moins en position 'décente'. Jonas ne pensait plus à la mutation de Joey, il voulait tout simplement signaler à son ami qu'il était heureux de le revoir et faute de pouvoir le serrer dans ses bras, vu que l'un d'eux tentait de sauver la pudeur de l'allemand, il lui serra la main, comme il avait repris l'habitude pendant les vacances d'été. Le moment même où il se saisit de la main blanche de Joey, il se rendit compte de ce qu'il venait de faire...

Joey réalisa (enfin...) la présence de la demoiselle, agenouillée devant Jonas... et de son point de vue cela donnait quelque chose d'assez explicite...
Son cœur se fissura n'imaginant même pas que ce genre de chose ne se faisait pas dans les couloirs habituellement...
Il s'apprêtait à courir dans le sens inverse dégouté de jalousie quand son petit ange se retourna vers lui avec l'engin belle et bien vêtu.

*ouf...*

Il regarda avec étonnement la jeune fille agenouillée au sol comme priant une divinité paillarde. D'ailleurs cette attitude semblait quelque peu troubler également notre cher allemand.

*Ha les femmes...*

Mais cet épisode fut rapidement oublié face au sourire éblouissant de Jonas.
Le pauvre Joey se sentit fondre devant la douceur de ce dernier, sans parler de cette main chaude accueillant la sienne. Il se sentit rougir jusqu'aux oreilles, le problème c'est qu'à présent une sensation trop familière commençait à l'envahir...

*Arf... non pas maintenant... concentre toi....*

Ses yeux se plissèrent et sa seconde main se posa sur sa tempe pour tenter de mieux maitriser la douleurs frappant son crâne.

Maitre de jeu Nombre de messages : 69 Date d'inscription : 05/11/2006

[HRP]

Voila que le muet devient ultra voyant :p
Compte tenu de son pouvoir, je ne vois pas comment je pourrais lancer un dés pour le niveau 1 ou 2... Alors on va faire les deux :p en commençant par le plus dur bien sur.

Niveau de pouvoir : 2
Chance de réussite : 25%
Résultat de dés : 02

Réussite critique : Joey subit une vision lointaine de l'enfance de Jonas et la vie très intensément, si intensément qu'il finira complètement essoufflé et sur les rotules.
La vision dure pendant 2 minutes.
Je vous laisse voir entre vos personnages pour définir le sujet de la vision.

[/HRP]

Citation :: Un jeune homme d'une douzaine d'année sort de l'école, rien de particulier, il marche paisiblement sur le trottoir, en y regardant de plus près il est vrai que ce jeune garçon est plutôt mignon, d'ailleurs il rappelle bien là Jonas en bien moins musclé et plus petit.
Quelques garçons le suivent, et sans prévenir commence à bousculer le jeune homme. La suite de la vision est extrêmement violente, les coups tombent par volées et le garçon reste à terre ensanglanté.
Le groupe d'agresseur s'enfuit en tout sens voyant que leur cible ne bouge plus.

*Pourquoi... Pourquoi !*

Citation :: A l'hôpital il est recouvert de bandages divers, une jeune fille de son âge est venue le voir avec un pale sourire. Apparemment son super héros n'avait pas été à la hauteur et elle le laissait seul pour retourner auprès de son champion de karaté. De toute évidence la belle gueule de Jonas n'était plus si belle une fois toute gonflée d'hématome...

La vision a été incroyablement violente, Joey est vidé de son énergie ses jambes s'écroulent sous son poids et la conscience le quitte doucement.
De très légères traces d'hématome apparaissent sur son visage, un goût métallique de sang lui irrite le palais tandis que quelques goutes s'écoulent au sol.
Ses paupières se ferment, il a juste le temps de sentir quelqu'un qui l'empêche de tomber au sol avant que son esprit sombre.

Lise étant restée un peu abasourdie, elle avait à peine eu le temps de remarquer que l’ange avait changé de tenue. De là où elle se trouvait, encore un peu éblouie et en contrebas, il lui était impossible de remarquer une quelconque gêne de la part de l’émissaire céleste, il semblait à son aise… Du moins, jusqu’à ce qu’il prenne la parole :

« Excusez-moi, je ne voulais pas... Euh... Tu ? ... Qu'est-ce que tu f... ? »

A l’évidence, ce bref discours d’entrée en matière ne respirait pas à proprement parler l’assurance d’un orateur confirmé. Au fond, s’il s’agissait de sa première mission divine, cela ne semblait peut-être pas si surprenant qu’il ait le trac, si ? Même les plus grands artistes, les plus célèbres, avouent parfois qu’ils ont toujours le trac, alors pour un ange, qui n’a droit qu’à une représentation tous les… longtemps, imaginez donc !

Cependant, il semblait que l’ange ne s’était pas interrompu pour rien. Tournant la tête vers l’autre débraillé, il sembla heureux de l’apercevoir… Qu’est-ce que cela signifiait ? S’était-il d’abord trompé de personne, avait-il mal calculé ses coordonnées d’approche terrestre en arrivant d’abord à proximité de Lise, alors que le véritable Elu n’était autre que ce jeune homme ? Ses dires semblèrent en tout cas confirmer cette hypothèse :

« Joey ! Quel plaisir de te revoir ! »

Lise ne manqua pas de remarquer que ce « revoir » impliquait que l’envoyé divin connaissait déjà l’autre adolescent. De deux choses l’une : ou bien il l’avait espionné depuis Là-Haut afin de savoir à qui il allait avoir affaire, ou bien, plus probablement, ils s’étaient déjà rencontrés. L’air béat de l’autre pouvait donc s’expliquer encore plus facilement, puisqu’il était absolument certain (et pour cause) d’avoir affaire à un messager de Dieu, qui venait le voir.

En tout cas, l’être ailé sembla résolument ignorer Lise, à présent, et s’avança directement vers ce… Joey, à qui il serra la main comme à quelqu’un que l’on connaît bien. En tout cas, il n’avait nullement cherché à faire la bise à Lise, ça, elle en était certaine, il se préoccupait donc bel et bien davantage du béat que d’elle.

Cependant, c’est justement à cet instant qu’il se produisit quelque chose que Lise n’attendait pas du tout. L’ado cool sembla prendre peur lorsque l’ange prit sa main dans la sienne. En fait, non seulement il avait peur, mais il avait l’air d’avoir aussi assez mal, il se tenait la tempe, comme pour essayer de gérer une terrible migraine… Stupéfaite, la jeune mutante vit des hématomes apparaître sur son visage. Elle n’en crut pas son œil au moment où quelques gouttes de sang tombèrent sur le sol. Cela s’arrêta au bout de quelques secondes, lorsque le jeune homme tomba, comme inconscient… Même si l’éphèbe ailé prit soin de le rattraper, Lise, n’ayant pas fait attention à sa réaction au cours de cette scène, comprit une chose : il venait, sinon de tuer, au moins de faire quelque chose de dangereux et douloureux à ce pauvre Joey qui n’avait rien demandé à personne !

Effrayée, Lise ne voyait pas comment elle aurait pu venir en aide à la malheureuse victime de l’ange déchu, mais elle savait au moins une chose : elle avait intérêt à faire très attention si elle ne voulait pas qu’il lui arrive la même chose. Elle n’avait encore jamais imaginé s’en servir de cette manière jusqu’ici, mais l’idée lui vint naturellement, comme un réflexe instinctif de défense.

Se redressant en une fraction de seconde, elle se campa sur ses appuis, prête à faire face. Dans le même temps, elle passa sa main droite sous son bandeau : il suffisait d’un simple geste, à présent, pour qu’elle l’enlève. Elle s’efforça ensuite de prendre sa voix la plus menaçante possible, bien qu’elle ne soit pas du tout habituée à ce genre de situation :

« Surtout, ne t’approche pas de moi ! Maintenant, je ne sais pas ce que tu lui as fait, mais je te conseille de faire ce qu’il faut pour le soigner ! Et j’espère pour toi que c’est possible ! Sinon, tu risques de le regretter ! »

Pour être honnête, Lise n’était vraiment pas aussi sûre d’elle qu’elle ne cherchait à le faire croire. N’ayant jamais « utilisé » son œil de son plein gré, elle ne savait pas du tout ce qui risquait de se passer. Après tout, elle avait certes déjà provoqué des paralysies, dont celle beaucoup trop longue de sa sœur Solène, mais il était aussi tout à fait possible que cela ne fasse rien de plus qu’une petite crampe. Par ailleurs, si elle avait bien affaire à une créature infernale, peut-être celle-ci était-elle aussi immunisée à ce genre d’aléas… Mais sa conscience lui imposait de prendre ce risque pour aider ce pauvre inconnu.

Prête à soulever son bandeau et ses cheveux au moindre mouvement suspect de l’ange déchu, Lise était clairement sur la défensive… Elle laissait à présent une chance à son vis-à-vis de se racheter en s’expliquant et en sauvant le jeune homme, elle espérait qu’il ne la gâcherait pas, tant pour lui que pour elle…

La réaction de Joey ne se fit pas attendre : il avait le regard dans le vide et sa main gauche s'approcha rapidement de sa tempe. Qu'est-ce qu'il fallait faire ? Jonas n'en avait pas la moindre idée. Il savait pourtant qu'il ne fallait pas toucher Joey directement ! Comment avait-il pu oublier ? Il s'en voulait déjà assez d'avoir fait subir une vision à son ami, mais voilà que des hématomes commencèrent à faire apparition sur son visage et qu'il se mit à saigner. Qu'est-ce qu'il avait bien pu voir dans le passé de Jonas pour enclencher une telle réaction ?

L'esprit de Jonas se vida quand il vit que Joey alla tomber. Ses lèvres n'eurent que le temps de prononcer encore une fois le prénom du jeune voyant, avant que, comme par réflexe, il tente de rattraper Joey. Il n'était pas bien lourd heureusement et ce fut somme toute assez facile de ralentir la chute du jeune homme pour doucement le coucher au sol, sur l'une des ailes, sa tête sur les genoux de l'allemand. En ces mouvements, le drap qui enveloppait Jonas était bien évidemment tombé par terre et, tenant de sa main gauche la tête de Joey en place sur ses jambes, de sa main droite, Jonas tenta d'attraper plus ou moins le drap.

Il n'avait aucunement prêté attention à Lise qui commençait à s'activer de son côté et ce fut tout de même une grande surprise que d'entendre tout à coup quelqu'un crier dans son dos (bien que la raison en soit, somme toute, assez compréhensible). Il avait bien entendu les mots qu'avait prononcé Lise, mais n'arriva pas à faire le lien logique avec ses gestes : Elle avait approché sa main du bandeau qui lui cachait l'oeil droit sous sa longue mèche. Qu'est-ce qu'elle voulait bien faire ? Le sang de Jonas ne fit qu'un tour : il était après tout dans une école de mutants et vu les effets divers et variés que pouvait provoquer la mutation, la prudence était de mise. Si ça se trouve, son oeil lançait peut-être des rayons laser ou quelque chose dans le genre... Ou alors elle était tout simplement en train de devenir un peu maboule... après tout : elle venait de voir un homme ailé et un garçon qui se mit à saigner sans raison apparente. Imaginez-vous donc dans sa situation ; il y avait de quoi perdre un neurone ou deux.

Il continua donc de s'affairer avec ce fichu drap qui se trouvait maintenant à moitié sous Joey, tout en essayant de calmer cette drôle de fille. La situation 'légèrement' tendue empêcha d'ailleurs Jonas de trouver les mots justes dans la langue de Voltaire, qu'il n'avait plus pratiqué durant les mois de l'été :

« C'est il seul qui a fait ça. C'est son mutation qui a vu une chose dans mon passé. C'est difficile... Je ne peux pas reguérir ses blessures, il faut lui aider pour courir à la... euh... hôpital... non, infirmerie ! »

Est-ce que Lise avait compris ce presque charabia que l'allemand avait rapidement dit, il n'en avait pas la moindre idée. En plus, il avait parlé en lui tournant le dos et tout en essayant de dégager ce fichu drap. Il avait maintenant réussi à le retirer de dessous Joey et il en enveloppa tant bien que mal le voyant, pour éviter tout autre contact physique qui aurait peut-être risqué de déclencher une autre vision. Il prit son 'paquet' dans les bras et serra Joey contre son torse pour pouvoir le transporter à l'infirmerie. Il se tourna vers Lise et lui lança juste un rapide (et un peu sec) « Met en route la lumière. » avant de se diriger d'un pas pressé vers le couloir sombre qui menait au hall d'entrée.

Attentive à tous les gestes du jeune homme ailé, Lise s’étonna de le voir s’amuser avec le drap qui l’avait habillé jusqu’ici. Comme s’il voulait éviter tout contact avec sa victime… Pourquoi ? Ne supportait-il pas lui-même de toucher à nouveau celui qu’il venait de blesser si grièvement ? Elle ne comprenait décidément pas ce qui se passait. Et elle eut aussi du mal à comprendre ce qu’il venait de dire… Décidément, cet accent ne lui facilitait pas la tâche ! Franchement, à quoi ils pensaient, ceux du Paradis ou de l’Enfer, pour envoyer des types pareils sur Terre ? Un messager, normalement, ça doit délivrer un message, non ? Pour ça, il faut bien qu’on puisse le COM-PREN-DRE ! Bordel, c’est pourtant pas si compliqué que ça d’envoyer un mec qui parle correctement ! Ce que Lise avait pu percevoir et reconstituer lui sembla tout d’abord assez obscur :

« C'est […] fait […] son mutation […] une […] passé […] difficile […] »

Jusque là, ces paroles ne rassurèrent pas vraiment Lise. La créature devait être en train de se délecter de la satisfaction du travail accompli, tout en se rappelant les raisons qui l’avaient menée à devoir le faire… En tout cas, c’était comme ça Lise le percevait. Heureusement, la suite lui sembla moins inquiétante…

« reguérir […] blessures […] aider […] hôpital […] infirmerie ! »

Lise se décontracta un peu… Apparemment, tout espoir n’était pas perdu, l’espèce d’ange à la noix avec son accent de pacotille devait avoir changé d’avis. Même si… elle avait du mal à comprendre ce qui avait dû se passer. Pourquoi un tel retournement de veste, en un laps de temps aussi court ? Elle préféra en tout cas garder sa main droite dans la même position, au cas où…
Lise n’eut pas le temps de réfléchir davantage à la rationalité de ce qui était en train de se passer, l’éphèbe emplumé venait de soulever sa victime enveloppée dans le drap. Essayant de ne pas penser à une image de mort dans son linceul, Lise s’écarta un peu, voyant qu’elle était apparemment sur le chemin qu’il allait prendre.

« Mets en route la lumière. »

Sans y penser, Lise voulut obéir, pour faciliter la tâche de l’ange… En y pensant, par contre, elle n’avait pas la moindre idée de l’endroit où elle pouvait trouver un interrupteur : elle n’en avait pas vu dans ce couloir. Tout en cherchant un petit carré clair contre un mur, Lise commença à avancer… Bien sûr, avec toute cette agitation, elle avait totalement oublié ses bagages, qu’elle avait déposés là en arrivant. Bien entendu, en trébuchant, Lise eut le réflexe de se rattraper sur le mur devant elle… Et bien entendu, elle arracha involontairement son bandeau au passage, puisqu’elle avait gardé sa main dedans, au cas où… Bandeau qui se cassa et vola au loin, sinon c’est pas encore assez drôle… La bonne nouvelle, par contre, c’est qu’elle parvint à ne pas tomber.
Consciente que la barrière formée par ses cheveux avait souvent été insuffisante, Lise plaqua aussitôt sa main droite sur son œil… Elle préféra s’avouer en difficulté que risquer une autre catastrophe…

« Je sais pas où c’est, la lumière… Fais juste attention à mes bagages, sinon, vas-y, je te suis… »

Lise restait un peu méfiante, mais le montrait beaucoup moins, à présent : son principal souci était la santé du jeune blessé… De plus, son bandeau ayant lâché, elle n’était sûrement pas celle qui était le plus en danger, à présent. Mais elle préférait s’assurer que tout se passerait bien comme annoncé par l’ange… Il serait toujours temps d’essayer d’éclaircir les choses plus tard…

Cette fois-ci, Jonas avait réussi à passer les bagages semés par terre sans dommages collatéraux. Il avança dans le noir et cette drôle de fille ne sembla pas pouvoir se décider d'allumer la lumière, fait dont l'explication ne se fit point attendre : elle ne savait pas où se trouvait l'interrupteur. Elle n'avait donc vraiment pas fait attention aux alentours de la porte de Jonas et apparemment fixé son regard sur l'allemand. Ben bravo, voilà de quoi faire rougir l'allemand en temps normaux. Encore heureux que lui n'était pas un nouvel arrivant et pour avoir parcouru ce couloir au moins 4 fois par jour pendant l'année passée, le connaissait par coeur. Le prochain interrupteur se trouvait à droite, juste à côté de la porte d'entrée du bureau de la directrice. Un rapide coup de point de sa main droite, pour ne pas risquer de faire tomber Joey, convainquit la lumière de bien vouloir s'allumer... et par la même, l'interrupteur à rendre l'âme, accompagné d'un grand 'BOUM' bien audible dans le couloir.

La lumière se fit au premier instant un peu aveuglante, mais ne ralentit en rien la course folle de l'ange. Est-ce que la fille arrivait à suivre ? Jonas n'en avait cure pour l'instant : il fallait rejoindre au plus vite l'infirmerie. Il aurait bien aimé faire un petit vol plané, mais le couloir était bien trop étroit pour pouvoir déployer ses ailes.

En courant, Jonas se posa mille et une questions, qu'est-ce qui aurait bien pu enclencher une telle réaction dans son passé, au point à ce que Joey s'en retrouve inconscient... et... recouvert d'héma...

Mais oui ! Dans la vie de Jonas, un seul épisode avait engendré un séjour à l'hôpital : sa rencontre avec Serge et ses 'amis' du club de Karaté. C'était la seule fois (encore heureux) que Jonas avait subi un sérieux passage à tabac et tout ça à cause de cette Jeanne qui voulait partir vivre au Madagascar avec Jonas. Ce devait être aux alentours de son 13ème anniversaire que les faits s'étaient déroulés. Cela faisait alors déjà quelques mois que Jeanne, une fille de la classe de Jonas lui tournait autour. Il faut dire aussi qu'à l'époque, Jonas était bien moins costaud qu'aujourd'hui, mais qu'il avait apparemment une tête à faire tomber les filles... Le seul problème était donc qu'elle était en même temps déjà en couple avec Serge, la brute épaisse de l'école qui faisait partie du club de Karaté. Sans pour autant exceller dans cet art, il avait certainement assez de muscles pour laisser quelques traces sur Jonas. Il prit donc très mal quand Jeanne, capitaine de l'équipe de volleyball et LA fille de l'école avec qui il fallait sortir pour faire parler de soi, lui annonça qu'elle voulait le laisser tomber pour s'enfuir avec Jonas, le pauvre mec qui faisait vraiment pot de fleur côté popularité dans le bahut. C'était un 'artiste' qui faisait donc forcément des trucs de fillette : genre jouer de la musique et dessiner, comment alors est-ce que Jeanne pouvait laisser tomber le fort et si masculin Serge pour une mauviette pareille ?
Jonas, n'étant pas du tout au courant du 'bonheur' qui l'attendait avec Jeanne au Madagascar, oui, elle voulait partir loin avec son tout nouveau fiancé, parce qu'ici, 'tout est trop, trop pourri'. Elle voulait donc aller dans ce pays exotique et échanger des bananes contre des ananas et avoir une fin de vie tranquille, loin de toute l'agitation du monde moderne. Il va de soi, que dans ce paradis perdu, elle emmènerait bien sûr aussi toutes ses meilleures copines, sa trousse de maquillage et sa télé, sinon ça sera vraiment trop ennuyeux ! Donc le lendemain de la rupture entre Jeanne et Serge, Jonas rentra comme à son habitude à la maison après les cours, mais il se rendit bien vite compte que Serge et quelques-uns de ses copains voulaient lui communiquer leurs meilleurs voeux pour cette nouvelle vie qui l'attendait avec Jeanne, qu'il connaissait à peine et dont il ignorait complètement les projets d'avenir, projets d'avenir dans lesquels il tenait un rôle principal.
Quand Jonas se réveilla 3 jours plus tard dans son lit d'hôpital, il ne put que se souvenir des premiers coups que Serge lui avait donné. Il voyait toujours un peu trouble et plongea rapidement de nouveau dans un sommeil lourd et bienfaiteur. Une dame âgée avait trouvé le corps ensanglanté de Jonas au fond d'une petite ruelle, non loin de l'école. Le croyant d'abord mort, elle cria à l'aide et c'est ainsi que les secours furent appelés et le jeune homme transporté à l'hôpital. Il avait des hémorragies internes, des côtes de cassées, le visage et tout le corps recouverts d'hématomes et de déchirures. Il va donc de soi, qu'à son réveil, Jonas était recouvert de bandages et qu'il ne pétait pas franchement la forme.
Au matin du quatrième jour, le jeune émergea pour de bon de son sommeil comateux. Ses parents étaient en pleurs, tout comme son frère. Ils pensaient l'avoir perdu, mais les médecins se voulaient réconfortants : l'impact sur le corps de Jonas était moindre que ce que laissait entendre le diagnostic. Il n'allait pas porter de séquelles et avec un peu de chance, même pas de cicatrices, pour ce qui en était de la psyché du jeune homme, c'était toute autre chose. Dans l'après-midi, c'était un officier de police qui venait voir Jonas parce qu'il lui fallait le signalement des gens contre lesquels ses parents avaient évidemment porté plainte. Les garçons furent naturellement renvoyés de l'école et leurs parents condamnés à verser une somme assez importante en dédommagement.
La visite suivante éclaircit enfin la lanterne de Jonas sur cette sombre histoire : Jeanne venait au 6ème jour pour lui expliquer ce qu'elle avait voulu faire et qu'elle était triste de voir les conséquences de ses actes... elle ne pensait bien sûr pas à ce qu'avait subi Jonas, mais au fait qu'il lui avait brisé ses rêves en se laissant battre comme ça. Il aurait dû, comme tout bon super-héros, affronter les trois garçons en même temps et les mettre hors état de nuire en moins de deux et après, Jeanne aurait pu tomber dans ses bras et partir avec lui. Elle avait donc tiré un trait sous ses rêves d'avenir avec Jonas pour partir avec Serge en Afrique du Sud, parce que lui au moins, il était un vrai homme qui allait pouvoir subvenir à leurs besoins en tuant des lions (à mains nues bien évidemment) là-bas ! Elle tourna alors les talons, laissant un Jonas quelque peu perplexe dans son lit d'hôpital.

Voilà ce que Joey avait dû voir et revivre avec toutes les conséquences dans le passé de l'allemand ailé. C'était certes l'un des moments les moins joyeux dans la vie de Jonas et la mutation de Joey n'avait pas vraiment fait le bon tri. Au moins, Jonas savait maintenant ce qui lui était arrivé et il allait peut-être pouvoir aider l'infirmière pour administrer les bons soins, au moins ceux qui s'imposent de suite, Jonas ne se rappelait bien évidemment plus le diagnostic complet. La secrétaire allait peut-être pouvoir retrouver l'ancien dossier médical de Jonas ? C'était une idée à suivre...

Jonas tourna à gauche pour arriver enfin au grand escalier qui donnait sur le hall d'entrée, ne se posant nulle question et ayant (peut-être à tort) une foi inébranlable en sa mutation, il prit appui sur ses jambes et s'élança en un puissant saut vers les escaliers, déployant par la même ses ailes.

[HRP : J'aurais donc besoin du MeuJeu pour voir si Jonas réussit à planer jusque dans le hall, évitant par la même la lente descente de l'escalier ou s'il va faire qu'un saut ordinaire finalement et retomber comme un sac à patattes sur le sol. Je laisse du coup les conséquences de ce saut raté au soin du MJ, en sachant que je risque d'entraîner en même temps Joey dans ma chute (au sens littéral, d'ailleurs :p
Puis, je pense que c'est plutôt un pouvoir niveau 1... Il faudrait qu'on pense un jour quand même à redéfinir un peu la mutation de Jonas... Wink

/HRP]

Maitre de jeu Nombre de messages : 69 Date d'inscription : 05/11/2006

[HRP]
ouaaiii j'ai retrouvé mes dés Very Happy

on va enfin pouvoir bosser ^^

dooonc:
Niveau de pouvoir : 1
Taux de réussite : 50%
Résultat des dés :... nan mais c'est pas potible ça xD ... 01 >>
réussite critique!
décidément c'est la série!
Je te laisse donc voir le comment se déroule le premier véritable vol de Jonas Very Happy

[/HRP]

[HRP : Huhu... trois semaines plus tard, voici la réponse ! /HRP]

Le sol se déroba sous les pieds de Jonas et il écarta bien grand ses ailes (d'une envergure de 6 mètres et demie quand même :p). Il serra Joey contre contre son torse : est-ce qu'il avait eu raison d'essayer de voler ? Allait-il réussir ou allait-il de nouveau tomber par terre comme cela lui était arrivé si souvent au cours de ses entraînements ?

Il faut croire que Joey lui donnait des ailes ( XD ) : les marches du long escalier pour descendre dans le hall défilaient à une vitesse folle sous ses pieds, mais Jonas se sentait comme dans un rêve, tellement tout lui semblait se passer lentement. Inconsciemment il avait replié un peu ses ailes, pour, tel le rapace se donnant sur sa proie, gagner en vitesse. L'allemand ne se rendit pas encore bien compte, mais il était en train de voler enfin ! Ce petit vol plané était certes loin d'être le summum, mais c'était une première victoire sur sa mutation et un grand pas en direction de la maîtrise de ses capacités.

Il avait dépassé la fin des escaliers quand il écarta de nouveau les ailes pour 'freiner' en quelque sorte son vol. Lentement, les ailes déployées, [lentement, je le vis tournoyer] il frappa encore 3 fois des ailes pour se poser, tel une plume au milieu du hall. Il devait avoir distancé pour de bon la drôle de demoiselle... quoique, durant son vol, il avait cru apercevoir une silhouette du coin de l'oeil à la droite de l'escalier (il avait d'ailleurs failli de peu la renverser d'un coup d'aile). La jeune fille était alors peut-être une mutante qui savait se téléporter ?

Jonas ne se retourna pas et fonça en direction de l'infirmerie en criant déjà à l'aide pour prévenir l'infirmière.

[HRP : Rendez-vous donc à l'infirmerie : ici /HRP]

[J'essaierai de t'y rejoindre dès que possible, Jonas. ]

Lise suivit l’ange de l’œil, soulagée de constater qu’il était capable, malgré la charge qui pouvait le déséquilibrer légèrement, de ne pas foncer dans son sac, malgré l’obscurité. Obscurité qui ne dura pas, du reste, puisque l’ange tapa sur le mur à peine plus loin pour éclairer un peu tout ça. Derrière lui, Lise ralentit un peu le pas : préférant voir où elle mettait les pieds, la lumière aveuglante l’empêcha un instant de courir, le temps de réhabituer son œil…
Elle ne manqua pas de tourner la tête pour vérifier ce qui avait volé à l’instant et ce qui pouvait bien pendouiller comme ça à l’endroit où le mur avait été frappé… Un morceau de plastique carré ? Elle écarquilla l’œil en comprenant de quoi il s’agissait… Mais c’est pas possible ! Il avait complètement défoncé l’interrupteur, ce malade ! Bon sang, elle avait intérêt à être prudente, s’il venait à avoir un comportement suspect… Elle se sentait beaucoup moins certaine, tout à coup, de pouvoir vraiment ralentir un tel danger public ! Il devait être beaucoup plus résistant que le commun des mortels… Mais c’était une raison de plus pour le suivre : s’il voulait du mal au blessé, elle serait sûrement la seule à pouvoir faire quelque chose… Résolue à l’accompagner coûte que coûte, elle releva la tête pour le voir disparaître à l’angle du couloir…

Puis soudain, elle n’entendit plus son pas… Etait-il donc en train de l’attendre ? Elle n’y comprenait plus rien ! Il fallait au contraire qu’il se dépêche de l’emmener à l’infirmerie ! Il ne devait surt… Ah ben non, tiens, il ne l’attendait pas, il avait tout simplement disparu… Qu’est-ce que ça pouvait bien signifier ? Etait-il instantanément retourné dans son plan d’origine, emmenant le garçon débraillé ? Ou bien… Mais non, voyons ! Qu’est-ce qu’elle pouvait être cruche, quand elle le voulait ! S’il avait voulu rejoindre son plan d’existence en se téléportant ou quelque chose comme ça, il n’aurait pas eu besoin de se cacher pour cela ! Il devait y avoir une autre explication… Après tout, il était assez rapide, alors peut-être qu’il avait tout simplement dévalé l’escalier assez vite pour qu’elle ne puisse déjà plus le voir. Qu’elle n’ait rien entendu devait pouvoir s’expliquer… Oui, au fond, elle n’y avait pas pris garde sur le coup, mais ce bruit de vent n’était pas venu de dehors, non… Et ben voilà, peut-être qu’il s’était envolé pour aller plus vite ! Oui, ce devait être ça, elle pouvait encore apercevoir une plume tomber lentement un peu plus bas… Juste à côté de quelqu’un, qui devait probablement avoir vu ce qui venait de se passer… Un adolescent relativement chétif à première vue, au teint très pâle qui renforçait encore cette impression… Cela dit, avec son maquillage blanc, Lise était mal placée pour dire quelque chose à ce sujet…

N’hésitant plus, elle descendit donc les marches quatre à quatre, tout en criant déjà au jeune garçon qui se trouvait dans l’escalier :

« Dis, un grand mec avec des ailes a dû passer par ici en portant quelqu’un, tu peux me dire vite fait où il est passé ? »

Sans vraiment attendre, Lise continua de courir, espérant juste qu’une réponse pourrait l’aider à faire le bon choix de direction assez rapidement, une fois arrivée en bas… Elle ne savait pas du tout où se trouvait l’infirmerie, après tout…
Malheureusement, elle se rendit compte un peu tard qu’en courant ainsi dans l’escalier, elle avait eu besoin de ses deux bras pour garder un bon équilibre… et que par conséquent, son œil droit n’était plus caché, sa course empêchant bien sûr sa mèche de cheveux de réaliser cette fonction… Il était évident que dans une telle situation, avec le bruit et la question posée, le regarderait dans sa direction… Elle n’avait pas spécialement besoin elle-même de regarder vers lui, elle le sentait…
Lise dût donc ralentir un peu le pas pour ne pas tomber, alors qu’elle plaqua à nouveau sa main droite contre son œil maudit, mais elle craignait toutefois qu’il ne soit trop tard…

[Et voilà ! Première demande de jet de dé pour ma part. De quelle manière mon pouvoir va-t-il affecter ce mystérieux inconnu ?]

Maitre de jeu Nombre de messages : 69 Date d'inscription : 05/11/2006

[HRP]

Niveau de pouvoir : 1
chance de réussite du contrôle : 25%
résultat des dés : 80

Echec total : le pauvre innocent reçoit de plein fouet la malédiction de l'œil

[/HRP]

Pour avoir pu observer assez souvent les effets de son œil sur les gens, Lise n’eut aucun mal à repérer chez ce jeune inconnu le premier signe de faiblesse… Elle était certaine que ses poings n’étaient pas fermés comme ça l’instant d’avant… Elle ne pouvait pas observer ce type de contractions sur tout le corps, en raison des habits, mais pour Lise, aucune raison d’en douter : si le jeune homme semblait si crispé, c’était à cause de sa mutation… Il ne risquait pas de lui répondre tout de suite, si sa mâchoire restait aussi serrée.
Craignant que des crampes ne le fassent chuter dans cet escalier, elle se dépêcha de se placer sous son bras droit, afin de le retenir, au cas où… De plus, en étant de ce côté du jeune homme, elle pouvait se débrouiller pour lui cacher son œil maudit…
Compressée entre le bras droit et le corps du jeune homme, Lise commençait à avoir un peu mal : même s’il n’était pas physiquement très impressionnant, la jeune fille l’était assurément moins encore… Cependant, sachant que cette situation était entièrement de sa faute, elle évita de se plaindre de la douleur : il n’aurait plus manqué que ça !
Elle ne savait pas du tout combien de temps il allait falloir avant qu’il ne puisse se reprendre : parfois, son œil n’agissait que pendant la durée du contact visuel, parfois même peu moins… Mais dans le cas de sa grande sœur Solène, par exemple, le choc avait été particulièrement violent et durable. Lise se sentait en tout cas profondément ridicule : à vouloir en faire trop pour aider ce Joey, voilà qu’elle venait de mettre une autre personne en danger… Pas mal, pour quelqu’un qui était arrivé à peine quelques minutes plus tôt…

« Je suis désolée, je ne voulais pas te faire ça ! C’est complètement de ma faute, je n’ai pas été assez prudente ! »

Peu à peu, Lise sentait que la pression sur ses épaules commençait à se relâcher… Bonne nouvelle, donc… Même s’il avait été touché assez violemment, les contractions ne semblaient pas devoir durer plus de quelques minutes…

« Tu peux bouger un peu, ça va ? Si tu veux bien, je vais t’emmener à l’infirmerie… Attends-moi là, je vais voir si je peux la trouver, je sais pas encore où c’est… »

Abandonnant le jeune garçon assis sur les marches, Lise se dépêcha de descendre les marches qui la séparaient encore du rez-de-chaussée. Cette fois, elle prenait garde à garder sa main sur l’œil droit : une victime, ça lui suffisait pour aujourd’hui … Après, je dis ça, mais je peux pas garantir que moi, ça me suffira aussi, hein…
Lise se précipita vers le bureau de la secrétaire qui l’avait si aimablement accueillie, pour lui demander où se trouvait l’infirmerie qu’elle cherchait, tout en restant évasive sur les raisons de sa question… Une petite migraine, rien de plus, elle avait besoin d’aspirine… Lise n’avait pas vraiment envie d’annoncer à cette femme qu’elle venait déjà de faire quelques bêtises en si peu de temps, d’autant que ce n’était sûrement rien de grave, pour ce qui la concernait… Pour simuler ce problème, Lise gardait les yeux baissés, tout en se tenant la tête, masquant ainsi son œil : la secrétaire n’y verrait que du feu…
Une fois renseignée, Lise se dépêcha de remonter l’escalier pour retrouver le jeune homme dans la position où elle l’avait laissée…

« Viens, je vais t’aider à marcher un peu, je t’emmène à l’infirmerie, maintenant… Et ne discute pas, ça pourra pas te faire de mal… »

Tout en se replaçant sous le bras droit du jeune homme, Lise songea que de toute façon, sa mâchoire devait lui faire encore suffisamment mal pour qu’il n’ait pas plus que ça envie de discuter… Heureusement, il parvenait à marcher un peu, en s’appuyant sur elle, si bien que la tâche restait tout à fait réalisable : il n’était pas bien lourd, le pauvre. Ses deux principaux soucis en ce moment étaient d’éviter de faire tomber sa « victime » et surtout garder son œil droit à l’abri de tout regard : tant qu’elle le portait, elle avait besoin de ses deux bras pour cela, si bien que seule la position de sa tête, qu’elle tournait légèrement vers le bas, à droite, lui permettait de s’assurer de ce… détail.
Au moment de passer devant le bureau de la secrétaire, Lise espéra de toutes ses forces que celle-ci garderait les yeux rivés sur son écran et ne la remarquerait pas… En tout cas, elle se fit la plus silencieuse possible. Pour la vitesse d’exécution, avec un tel poids sur les épaules, elle pouvait repasser, mais au final, ne s’étant pas fait interpeller, la jeune fille se dit qu’elle avait peut-être réussi à ne pas se faire repérer…
Devant la porte de l’infirmerie, Lise hésita : si elle entrait ainsi, elle courrait le risque que quelqu’un à l’intérieur puisse voir son œil… Et l’ange, Joey et sûrement l’infirmière étaient censés se trouver là… Lise décida donc plutôt de toquer à la porte, tout en se plaçant conte le mur, de manière à ce que son œil droit soit collé contre celui-ci : ainsi, si quelqu’un venait lui ouvrir, il n’y aurait pas de danger de ce côté-là. Enfin, c’est ce qu’elle se disait à cet instant, du moins…

« Excusez-moi, est-ce que quelqu’un pourrait m’ouvrir la porte, s’il-vous-plaît ? Je ne peux pas le faire moi-même… »

Sans imaginer l’inquiétude que pouvait provoquer une telle demande à une infirmière qui ne voyait pas la scène, Lise attendit tout en portant le jeune homme, qui semblait avoir les muscles un peu mieux reposés, à présent, et s’appuyait déjà un peu moins sur Lise…

[Suite de la cantine]

Hannibal sortait de la cantoche rassasié par cette plâtrée de nouille, repensant à cette conversation eue plus tôt dans le réfectoire avec une personne plus ou moins étrange. Somme toute sceptique concernant ce bref échange, il regagnait sa chambre.

On n'entendait plus Féculent 1er, toujours aussi occupé à s'enfiler la fin de la moussaka, confortablement installé dans la poche du jeune homme. Le jeune Cassidy allait s'attaquer à l'escalier quand une... fusée manqua de le renverser. Il avait eu à peine le temps de se retourner que le bolide avait disparu au détour d'un couloir, non sans avoir laissé quelques plumes au passage.

"Gné ? C'était quoi cette tempête ? T'as joué à chamboule tout avec ta poche ou quoi ?"

Examinant de plus près une des plumes. "Aucune idée... Un piaf géant à première vue."

"Je te laisse déblatérer des conneries, je retourne grailler moi !"

Il se passait de drôles de choses ici.
Encore pensif, planté en bas de l'escalier, il ne tarda pas à avoir plus d'information sur le volatile fusant. Une jeune fille venait d'agiter sa bouche au pallier supérieur, de ce qu'il avait pu comprendre, l'emplumé était un "mec avec des ailes".
Saloperie de barrière linguistique... Que pouvait bien être un "mec avec des ailes" ? Ne sachant que répondre il opta pour le silence.

Déjà elle courrait dans sa direction, descendant les marches à vive allure, que faire ? Rester là, fuir ? ... non, bizarrement, il avança dans sa direction tout en la regardant dévaler l'escalier, en z'yeutant furtivement sur son visage, maintenant dans la lumière, pour y découvrir son second œil jusqu'à présent caché derrière une mèche.

...

Sensation étrange... Crispation extrême, poings serrés, mâchoire bloquée, vue brouillée, le tout fût suivi d'un abandon de son corps, l'Hannibal aller s'étaler de tout son long, mais il fût maintenu droit par une force inconnue alors qu'il allait tomber en arrière, que se passait il ?

Ses muscles venaient de l'abandonner lâchement. Son cerveau, ce félon, venait lui aussi l'espace de quelques secondes de fuir. Bordel qu'y avait il dans ces nouilles ? Il le savait, il aurait du prendre les chipolatas... Encore groggy, il n'essaya même pas de bouger, son corps se refusait au moindre mouvement, sa caboche quand à elle tournait au ralenti. Il lui semblait entendre des sons, quelqu'un lui parlait visiblement, il n'était pas en mesure de comprendre quoi que se soit ni même d'agiter sa menteuse.

Toujours maintenu debout par il ne savait quel miracle, son corps se décrispa légèrement, permettant à la force qui le tenait jusque là de mettre le pauvre Cassidy en position assise. La force le quitta et une silhouette passa rapidement devant lui avant de quitter son champ de vision flouté.

...

Hannibal était assis sur les marches, encore raide comme un vieux monsieur qui aurait beaucoup d'arthrose. Il était tout patraque qu'il devait déjà rendre des comptes à un Féculent 1er investigateur sortant le nez de son repas.

"Pourquoi qu'on avance plus depuis une bonne minute ?!"

Devant ce qu'on peut appeler un vent il ajouta.

"Hého !! J'te cause l'humain !" Toujours rien... "Hannibal ? Euh... ça va ?"

L'asticot n'eut aucune réponse, le jeune homme était bien incapable de répondre à la prérogative de son lombric de poche et bien incapable aussi de se servir de sa langue pour lui faire dire quoi que se soit...

Le ver de terre boudant, le père Cassidy, passa de longues minutes seul, bloqué en position assise, même si il sentait que son corps reprenait un peu le dessus sur la paralysie sa vue était toujours des plus floues. La silhouette se remanifesta en rentrant dans son champ de vision, il ne tarda pas à comprendre que la force qui le maintenait précédemment et la silhouette ne faisaient qu'un, lorsque cette dernière aida le pauvre bougre à se relever après avoir produit quelques nouveaux sons.

Hannibal se laissa donc docilement, sans pour autant vraiment y mettre beaucoup du sien, trimballer dans une direction inconnue. De nombreuses minutes s'écoulèrent avant que le convoi n'arrive à destination. Le jeune homme était encore un peu raide, toujours soutenu par il ne savait trop quoi sa joue était plaquée contre un mur attenant à une porte... Lorsque la force/silhouette toqua, les coups résonnèrent directement dans sa tronche, sensation désagréable qui eu néanmoins l'avantage de le sortir un peu de ses vapes.

Il dégagea sa tête de contre le mur, se libéra plus ou moins délicatement de cette chaleureuse étreinte avec la silhouette et s'adossa à la porte. On aurait dit un vieil alcoolique qui tenait plus debout, il leva son doigt comme si une idée lumineuse venait de lui traverser l'esprit, avant de porter le dit doigt à ses lèvres pour quémander le silence.

Pas la peine de s'exciter sur la porte, les personnes de l'autre côté, que sa béquille d'un temps souhaitait voir, devaient soit être affairés, soit pioncer, soit milles autres choses ou soit n'étaient pas là ! Un peu tremblant, Hannibal porta le doigt voyageur aux lèvres de la personne/force/silhouette, il s'apprêtait à faire quelque chose qui n'était pas dans ses habitudes... Faire usage de son "don" devant une personne. Lui, si réservé, si secret, il n'avait plus aucune notion de tout cela, le jeune homme avait vraiment la tête dans le coaltar pour faire ce qu'il allait faire...

De son autre main il attrapa Féculent 1er qui mâchouillait encore son gratin de légume. Ce dernier ne rata pas cette occasion pour protester dans la langue des lombrics soit le silence pour un observateur extérieur.

"Hey ! J'ai pas fini !! Toute façon je te fais la tronche..."

"Mon p'tit Féculent, j'aurais besoin de ton aide !"

"Ben tient, tu me mets un vent et après tu voudrais que je t'ai... C'est qui l'autre humaine à côté de toi ?!"

"Hein ? Euh... j'en sais rien... Euh... Me prends pas pour un taré hein ? Mais tu pourrais me la décrire ?"

"Tu vas pas bien toi... Enfin si ça peut te faire plaisir... C'est une fille au visage blanc, elle a des cheveux bleus, elle a l'air essoufflée et je veux pas savoir ce que tu as fait avec elle !"

"Ben... Rien à ce que je me souvienne... C'est la fille de l'escalier, elle a du me mener ici après mon malai..."

"Teut ! J'ai dis que je voulais rien savoir !"

"Dis, je peux te demander un autre service ?"

"De quoi donc ?"

"Tu pourrais passer sous la porte, jeter un œil discret et me rapporter ce que tu y as vu ?"

"Et puis quoi encore ! Tu veux pas non plus que je prenne des photos tant qu'on y est ?! Je vais pas me lancer en territoire inconnu pour tes beaux yeux !"

Hannibal intensifia alors son regard, ouvrant grand ses yeux, espérant faire changer d'avis l'asticot.

[Et voilà, mon premier lancer de dé, Féculent 1er va-t-il résister à cette tentative de corruption par le regard ? Sera-t-il coopératif ?]

Maitre de jeu Nombre de messages : 69 Date d'inscription : 05/11/2006

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Niveau de pouvoir : 1
Chance de réussite : 25%
Résultat de dés : *roule roule* 22...
Si ça c'est pas de la chance pfff >>

Réussite de justesse: le lombric n'a pas le choix il doit obéir a son maîîîîîîître :p

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» Dans les couloirs une aveugle cherche quelqu'un