Enola

Le ronronnement du moteur de la voiture, le gravier sous les roues, le grissement des freins... Enola ouvrit enfin les yeux. Elle s'était laissée porter par ses sens depuis qu'elle était montée dans le véhicule de cet inconnu, sur le bord de la route. Il avait bien essayé un instant de faire la conversation mais la jeune demoiselle n'était guère bavarde. Son regard triste en disait long sur la peine qu'elle ressentait lorsqu'elle lui indiqua brièvement sa destination aussi, n'insista-t-il pas et la conduisit-il en silence. Il venait tout juste de s'arrêter devant un grand portail qui laissait entrevoir une allée bordée de plantes. Sans un bruit, il attendit que sa curieuse rencontre descende, ce que ne tarda pas de faire Enola. Elle le remercia timidement, mettant ainsi fin au malaise qu'elle ressentait à être en présence d'un inconnu et referma la portière. Elle soupira un instant, de soulagement d'avoir réussi à maîtriser ses émotions... Elle avait eu tellement peur d'un "incident".

Elle posa doucement son sac de voyage à ses côtés et regarda le véhicule s'éloigner. C'est seulement alors qu'elle se retourna pour voir le lieu de toutes ses espérances. La bâtisse semblait calme, sereine et majestueuse mais la jeune fille ressentait en elle un énorme poids. Que ferait-elle si elle n'était pas acceptée ? Le calme qui régnait l'oppressait tandis qu'elle pensait à la lettre qui attendait ses parents sur le lit qui était encore sien quelques jours auparavent. Un moment hagarde, elle sentit le bout de ses doigts chauffer doucement alors qu'elle pensait au doux visage de sa petite soeur. Elle se laissa aller quelques secondes, se prenant à espérer de ne point être partie... mais l'odeur d'une feuille brûlée l'interpela, lui faisant brutalement reprendre conscience de la réalité.

Il n'était plus l'heure de ressasser le passé, ni même de penser à faire demi-tour non, ce n'était plus possible. Une boule au creux de l'estomac, elle fît ses premiers pas dans l'allée. Seuls le bruit de ses pas et celui du vent soufflant dans les arbres se faisait entendre. La journée touchait à sa fin et il lui fallait faire vite. Peut être pourrait-elle passer la nuit là si elle n'était pas acceptée mais elle n'en était pas sûre, il fallait être prévoyante. Elle poussa la grande porte d'entrée, sans un bruit et se retrouva dans un hall dont la fraîcheur lui frappa le visage. Pas un chat à l'horizon mais le bruit des doigts sur le clavier d'un ordinateur.

Enola chercha un moment, puis remarqua la secrétaire derrière son écran. Elle s'avança mais la femme, qui l'avait sans nul doute entendu arriver, ne lui adressa pas même un regard. La jeune fille sentit de nouveau ses doigts chauffer alors qu'une bouffée de panique s'emparait d'elle. Elle se força à se calmer, restant statique face au bureau, avant d'enfin murmurer, d'un son à peine audible :

"Excusez-moi, bons..."

Mais avant même qu'elle n'ait eu le temps de dire bonsoir, la femme lui tendit une feuille qu'Enola prit dans ses mains. Elle était tellement surprise par le procédé qu'elle en oublia toute vigilence l'espace d'un instant. De ses doigts encore fourmillants du stress qu'elle venait de ressentir, elle vit une étincelle partir... elle n'eut alors que le temps de lâcher la feuille alors qu'elle s'embrasait. Elle recula, reprit le sac qu'elle avait laissé tomber et s'aprêtait à partir lorsque, toujours sans un mot, la secrétaire lui tendit un nouvel exemplaire.

*Elle n'est pas effrayée...*

A cette pensée, Enola sentit le poids, qui ne l'avait pas quitté depuis le début de son voyage, s'alléger. Elle s'installa sur la chaise qui faisait face au bureau et commença à renseigner le document.

Citation :

Nom: Yell

Prénom: Enola

Age: 17 ans

Sexe: Féminin

Statut scolaire: Etudiante

Description physique:
Enola est une jeune fille peu commune dans bien des sens du terme. Pourtant au premier abord, elle paraît être une adolescente tout ce qu'il y a de plus normale. Elancée, assez grande du haut de son mètre soixante dix, elle possède des traits d'une grande douceur. Sa timidité, ou plutôt ce qui semble être telle, se lit sur son visage comme un livre ouvert. Ses cheveux noirs et lissent descendent jusqu'au bas de ses reins du moins, les rares fois où elle ne les attache pas.
Mais ce qui rend atypique cette jeune demoiselle, ce sont ses yeux. Noirs la plupart du temps, ils semblent refléter une lueur rougeâtre par moment. Est-ce une illusion fugitive ou bien l'annonce d'évènements, il est difficile de le savoir. Toujours est-il que cette flamme apparaît lorsqu'Enola ressent une profonde colère en elle. Les traits de son visage se durcissent alors pour montrer une grande détermination et bien souvent une catastrophe en découle... Si vous voyez cette lueur apparaître, prévoyez de l'eau car le feu qui prend possession d'Enola est destructeur et la jeune fille est bien loin de le contrôler !


Description du caractère :
Le physique d'Enola est le miroir de son caractère : les trois quarts du temps, elle est la douceur incarnée mais pour le reste, elle est tel un lion en cage. Très émotive, elle ne contrôle pas ses humeurs et bien malheureusement pour elle, son don en découle. S'ensuivent bon nombre de catastrophes qui font que la jeune fille évite au maximum les situations émotionnelles. Elle semble timide mais c'est en fait une protection qu'elle a instauré, d'abord pour préserver son entourage, ensuite pour s'éviter les désillusions lorsque ceux qu'elle pensait être ses amis ont peur d'elle. Solitaire par obligation plus que par choix, elle aime pourtant se retrouver entourée, rire avec les autres... bref, être une adolescente comme les autres. Son don, elle a appris à vivre avec, à défaut de le maîtriser mais elle ne peut s'empêcher de le voir comme une malédiction. Il lui arrive pourtant encore parfois de se révolter contre ce feu qui la ronge. Elle souhaite plus que tout enfin rencontrer des gens qui la comprennent et qui ne fuient pas dès qu'elle a le malheur de ressentir ne serait ce que l'once d'une émotion.

Histoire personnelle :
C'est par une belle matinée d'hiver, dans un village du sud de l'Italie qu'Enola voit le jour. Sa mère, Ariana est une jeune italienne infirmière qui s'est énamourachée de Jean, patissier français venu passer quelques jours de vacances dans cette belle région ensoleillée. Il va sans dire qu'il n'en est jamais reparti ! Le jeune couple, heureux de s'être trouvé, voyage durant des mois sans se soucier de rien. Mais la grossesse d'Ariana leur fait reprendre pied avec la réalité et c'est peu de temps avant la naissance de la fillette qu'ils s'installent dans une maisonnette munie d'un magnifique jardin. Ah ce grand jardin avec ses rosiers, ses arbustes, ses couleurs et ses multiples odeurs... ! Enola en garde les plus beaux souvenirs de sa jeune existence. Elle y apprend à marcher,à jouer, à rire dans les bras de ses parents et ce, jusqu'à l'arrivée de sa petite soeur Millian.

Enola est alors âgée de 6 ans. Et la venue de ce petit paquet de chairs roses qui ne passe son temps qu'à dormir, manger et pleurer, perturbe au plus haut point la fillette. Non pas qu'elle soit jalouse de l'attention que ses parents lui portent... non, ça, ils lui ont bien expliqué et la fillette, éveillée, a parfaitement compris qu'ils l'aiment toujours autant. oui mais voilà, leur maison n'est pas bien grande et Enola doit partager sa chambre avec le nourisson. Les premiers mois se déroulent sans que rien ne vienne perturber la petite famille. Mais à chaque jour qui passe, Enola dort moins bien, devient irritable, rentre dans des colères incroyables. La petite fille, jusque là rieuse et enjouée, subit des sautes d'humeur qu'elle ne semble pouvoir contrôler... comme si un feu la rongeait intérieurement. Son regard change, s'embrasant inexplicablement à chaque colère.

Ariana et Jean, inquiets pour leur fille, l'emmènent alors chez un médecin qui leur conseille de lui aménager une chambre pour elle. Est-ce vraiment là le problème ? Toujours est-il qu'Enola retrouve, en à peine quelques semaines, son caractère enjouée de petite fille curieuse. Elle apprendra bien plus tard que la fatigue accerbe son "don". Les années s'écoulent, dans les rires des deux soeurs qui s'entendent à merveille et rien ne vient perturber cette mécanique bien huilée jusqu'à ce jour de printemps, l'année des 12 ans d'Enola. Oh bien sûr, quelques incidents étranges ont eu lieu mais des explications ont toujours été trouvées. Comme cette fois où Enola n'a pas voulu pas être prise en photo... elle a fait la tête toute la journée et le soir,comme par hasard, la pélicule a brûlé dans l'appareil. Jean a pensé qu'il avait laissé l'objectif trop longtemps au soleil et ne s'en est pas plus inquiété. Pourtant, s'il avait bien regardé Enola ce jour là, il aurait vu une étrange lueur rougeâtre dans ses yeux. Et seule la fillette semble se rendre compte de ce changement.

Mais ce dimanche de printemps...
Deux copines d'Enola sont venues la chercher pour aller à la fête du village. Elles sont toutes les trois si contentes d'y aller... Elles se discutent, se chamaillent gentillement, le long du chemin qui mène à la grande place et voilà qu'Enrico et Marco les rejoignent. Ah ces deux-là, toujours à chercher des noises à tout le monde. Et ce jour-là ne fait pas exception. Ils veulent que les trois filles les suivent, elles ne veulent pas, le ton monte. Marco attrape alors le bras d'Enola et tente de la faire venir. La jeune fille ressent alors une colère l'envahir, ses doigts la picotent alors qu'ils se mettent à chauffer et brusquement Marco la lâche en hurlant. Les garçons fuient alors, terrifiés tandis qu'Enola, contente de s'en être débarrassée se tourne vers ses amies. Oui mais voilà, elles ont tout vu elles aussi et au lieu d'être ravies... Enola s'avance vers elles, elles reculent, peu rassurées...

Depuis ce temps, Enola est devenue une jeune fille réservée. De la fillette rieuse, il ne reste presque plus rien. Elle affiche un visage timide et reste solitaire le plus souvent. Son "don", elle le maudit souvent, le tenant responsable de la perte de ses amis, de l'éloignement imperceptible qu'elle ressent d'avec sa famille, jour après jour. Chaque émotion trop forte lui fait jaillir des sortes d'étincelles du bout des doigts et tout s'embrase autour d'elle. Maladroite, elle a peur de provoquer des accidents graves et s'enferme chaque jour un peu plus dans ses angoisses. Elle a très vite arrêtée d'aller à l'école, lassée de voir les regards fuyants de ceux qui étaient ses camarades, ses amis même. Elle a suivi alors des cours par correspondance, s'enfermant des heures entières dans sa chambre, son seul refuge.

Mais est-ce sa solitude qui a déclenché en elle une sorte de paranoia ou est-ce vraiment réel, le résultat est le même : depuis quelques temps, elle sent la peur de ses parents et de sa soeur lorsqu'ils la regardent. Eux aussi, elle en est sûre, la considèrent comme un monstre. Aussi, c'est le coeur déchiré qu'elle a fait ses bagages et qu'elle s'est mis en tête de rejoindre une école, x-school, dans laquelle elle espère pouvoir trouver un foyer. Elle a rédigé une courte lettre à l'attention de ses parents, l'a posé sur son lit et est partien espérant trouvé une bonne âme qui l'emmenerait à destination...

Famille : Sa mère Ariana, infirmière italienne. Son père, Jean, pâtissier français. Et enfin, sa petite soeur Millian, âgée de 11 ans.

Don : Maîtrise du feu (enfin maîtrise oui... elle se fait maîtriser par le feu en fonction de ses émotions)

Niveau 1 : Fourmillement dans les doigts annonciateurs d'une étincelle. Il peut arriver qu'elle brûle les matériaux facilement inflammables tel que le papier mais le fait bien involontairement et peut provoquer des brûlures superficielles de la peau.
Niveau 2 : Enflamme les matériaux de base (papier, paille, cartons, etc... ) volontairement. Embrase parfois le bois et les matériaux plus lourds si les objets sont petits.
Niveau 3 : Des flammes apparaissent au bout de ses doigts. Elle peut allumer et éteindre des feux sur de grandes surfaces (une maison par exemple), brûlure de la peau au 2ème degré.
Niveau 4 : Brûlure de la peau au 3ème degré. Peut réchauffe l'atmosphère par sa seule présence.
Niveau 5 : Asséchement, chaleur étouffante, elle provoque un vrai "désert" autour d'elle lorsqu'elle le souhaite.

Signe spécifique : Un léger accent italien qui lui fait rouler les "r"

Possessions : Son sac avec quelques vêtements.. mais peu de choses vu la soudaineté de son départ.

Remplir la fiche prit une bonne quinzaine de minutes à Enola. Elle marqua le point final de sa présentation et tendit la feuille vers la secrétaire. Elle se leva et attendit une réponse, tentant de faire le vide en elle pour rester maître de ses émotions...

[HRP]
* Applaudit à deux mains
Superbe magnifique! ^^ Fiche acceptée sans réserve
Très jolie description
Tu peux commencer à jouer et essayer de relancer un peu l'ambiance d'x-school si le coeur t'en dis.
(vous en faites donc pas je reviens en septembre et je vais vous bousculer tout ca moa ^^)
Pour l'instant dut au fait que j'écris de mon travail je ne peux valider cette fiche dans les normes.
Si un gentil petiot MJ pouvais passer par la...

En attendant bon jeu *
[/HRP]

[Désolé, le "petiot MJ" il n'a pas de tête en ce moment.
J'ai oublié de te valider Enola alors que s'est moi qui t'ai demandé de venir ^^'
Mea culpa

Donc vala validée.]