Douce rêverie d'un fin de soirée...

Déliodia lisait depuis un moment déjà quand elle se décida à enfin sortir le nez de sa chambre. Cornant doucement un des coins supérieur d'une page et referma le livre qu'elle laissa sur le lit. La russe se releva, s'étira un peu et avança vers la fenêtre. Elle regarda un moment la vue qu'elle avait, le parc de l'école, la forêt et enfin ces monts enneigés... Elle aimerait tellement pouvoir aller jusqu'à eux et toucher ce doux manteau blanc mais elle ne le pouvait point.

Détournant son regard de la fenêtre, la jeune le porta sur sa chambre. Cette piéce lui convenait parfaitement, la ressemblance était troublante avec ses propres goûts personnels et son fort intérieur... Visiblement la secrétaire ou qui que se soit d'autre avait bien cerné la jeune fille. Enfin, Déliodia se décida à quitter la piéce.

La jeune fille sortit en prenant soin de refermer sa chambre derrière elle et s'engagea dans les escaliers qu'elle avait pris auparavant. Elle parcoura tranquillement le couloir, libre du boulet qu'elle trainait précédemment et finit par prendre la porte d'entrée pour se retrouver de nouveu dans le parc.

Le ciel commençait à se teinter des couleurs du soleil couchant. Du rose, du orange et du rouge habillait le ciel bleu clair à bleu foncé lui donnant un air mystérieux. L'air commençait à être frais pour certains tandis que la jeune fille trouvait qu'il devenait tout juste agréable. Déliolia s'avança légérement dans le parc, respira profondément l'air frais et "pur" avant d'aller s'installer sur un banc.

Déliodia profita du calme et de l'absence d'éléves dans le parc pour s'allonger sur le banc et observer le ciel qui changeait au fur et à mesure que le temps passait. La jeune fille ne tarda pas à se perdre dans sa rêverie, si bien qu'elle n'entendit pas la personne qui venait à sa recontre.

Il commençait à se faire tard, le ciel prit déjà les couleurs du coucher de soleil quand Jonas sortit de l'école en direction du parc en ayant son violoncelle sur le dos et une petite pille de partitions sous le bras. Il avait envie de jouer un peu sur son instrument, mais ne voulait point déranger les autres élèves par cette heure, qui invitait toujours à chercher le calme. Il avait donc prit la décision d'aller faire ses exercices dans le parc du château, loin des autres chambres.

L'air se rafraîchissait un peu, mais comme les journées devenaient de plus en plus chaudes à cause de l'été qui approchait à grands pas maintenant, le mot 'rafraîchir' était assez relatif. Jonas avait mis un simple T-shirt rouge accompagné d'un jean bleu. Il avait retiré ses tongues pour marcher pieds-nus dans l'herbe du parc. Le jeune allemand voulait s'éloigner un peu de l'école pour que les sons que son instrument allait émettre ne dérangent pas trop ses camarades et s'approcha donc à pas lents du jardin à l'anglaise du parc, où les jardiniers avaient laissé la liberté à la nature de faire pousser les arbres comme bon lui semble. Le feuillage était assez dense et l'on pouvait presque parler d'une petite forêt, tellement les arbres étaient rapprochés les uns des autres. Jonas avait repéré une petite clairière dans cette partie du parc sur laquelle se trouvait une table de pic-nique et un banc, donc un support parfait pour ses partitions et de quoi s'asseoir ! En plus, comme il s'agissait d'une clairière, il pouvait encore profiter des dernières lueurs du soleil pour lire les notes, puisque jouer à une telle heure sous les arbres n'était pas aisé tout-de-même par le peu de lumière que les feuilles laissent passer. Jonas aurait donc eu du mal à distinguer clairement les notes dans la pénombre, malgré le fait que sa vue soit assez bonne.

Il pensait plus qu'à enfin pouvoir frotter les cordes de son violoncelle en toute tranquillité et ne fit donc pas vraiment attention à ce qui l'entourait. C'est donc ainsi qu'il ne vit pas la jeune fille qui était allongée sur l'un des bancs devant l'entrée de la 'petite forêt', comme Jonas avait baptisé pour soi-même cette partie du parc. Juste quand il était assez près du banc, il vit quelque chose bouger du coin de l'oeil. Il s'arrêta et pris donc le temps de regarder le tout d'un peu plus près.

* Mais... il y a quelqu'un... T'es vraiment pas possible Jonas ! Rêveur vas! J'en suis arrivé au point à ne plus voir les gens qui m'entourent. * Un large sourire étira ses lèvres et il s'amusait de soi-même. * Bon ben... puisque je suis tout juste à côté d'elle, autant dire quelque chose... *

L'allemand s'arrêta et adressa la parole à la fille allongée sur le banc d'un ton doux pour ne point la surprendre. Malheureusement, son 'horrible accent allemand', comme il disait toujours, n'adoucissait pas vraiment le son de sa voix, c'est du moins l'impression qu'avait Jonas :

« Euh... excusez-moi. Je ne t'ai pas vu... Et désolé de te... » * 'stören' (frç : déranger)... Ah.. c'est quoi déjà en français ? ... ... troubler ? Non ! ... ... Gêner ! * il continua donc après un petit moment d'hésitation : « ...de te gêner, mais je voullu faire... de la Musik dans le parc. Si tu ne veux pas... gêné par moi, je peux aller... plus loin. »

Jonas se prépara mentalement à devoir se trouver un autre endroit pour faire ses répétitions...

Déliodia était toujours allongé sur le banc, observant le ciel qui changeait peu à peu, tout en écoutant le bruit des feuilles des arbres. Tellemant perdue dans sa rêverie, elle ne fit plus attention au monde qui l'entourait. Ne faisant plus attention au temps qui passe, aux gens qui pouvaient aller et venir... Rien ne la perturbée pour l'instant dans son moment d'évasion... Un ravissant sourire était dessiné sur son visage, signe du bien être qu'elle éprouvait à être ainsi dehors, à observer le ciel...

Soudain, une voix à l'étrange accent la tira de sa rêverie en la faisant légérement sursauter. Cependant, Déliodia resta allongée sur le banc, s'amusant de ce sursaut et du drôle d'acent du jeune homme qui lui parlait... Elle réalisa même qu'il s'exprimait pas particuliérement bien en français mais elle ne fit pas de remarque, elle même ayant eu du mal quand elle eut commencé à apprendre le français. Souriant toujours, la jeune fille délaissa son observation du ciel pour se redresser et se tourner vers le jeune homme en question... ainsi il voulait jouer de la musique et ne voulait point déranger la jeune fille, une bien délicat attention pensa la jeune russe.

Déliodia qui toujours assise sur le banc faisait désormais face au jeune homme, l'observa de haut en bas. Il était plutôt grand, avec de beaux yeux vert/bleu et des cheveux blonds. Ce jeune homme avait un certain charme il ne fallait pas en douter mais ce qui retient l'attention de la rousse était la sublime paire d'ailes qu'il possédait. Plongeant finalement son regard dans celui du jeune, Déliodia se décida à rompre enfin le silence.

"Bonsoir... Euh, ne t'en fais pas, tu ne me déranges pas..." dit-elle doucement avec son doux accent russe.

Elle lui sourit tendrement (ou doucement) tout en observant l'instrument en question avant d'ajouter:

"La musique adoucit les moeurs à ce qu'on dit... Puis, ça doit être sympa de rêver en contemplant le ciel sur un fond musical... Tu peux donc jouer en ma présence, ça ne me dérange pas du tout...

Hum... Par contre si ma présence te géne pour jouer sereinement, je peux m'en rtourner dans le batiment... Mis il est vrai que ayant été enfermée une bonne partie de la journée dans un avion puis dans un taxi, je savoure d'enfin pouvoir être à l'air libre... Et surtout d'être dans un endroit légérement plus frais..."

Ses paroles chantaient sous son délicieux petit accent russe et ses yeux pétillaient doucement de la bonne humeur qui l'habitait... Déliodia laissa un nouveau silence s'installer, moment pendant lequel elle reporta rapidement son regard sur le ciel... Puis comme si elle venait de réaliser son oubli, elle rompit assez violament le silence qu'elle avait laissé s'installer.

"Au fait, je manque à toutes les régles, je me nomme Déliodia mais, pour faire plus simple, tu peux m'appeler Délio ou Lio Wink

" dit-elle en rigolant légérement de son oubli.

Jonas resta un petit moment perplexe. Il avait toujours du mal à suivre quand quelqu'un parlait le français à une allure 'normale' et il lui fallait un petit temps de réflexion (et surtout de traduction) avant de comprendre ce qui s'était dit. Ensuite venait s'ajouter à cela de nouveau un petit instant de silence pour la traduction de la réponse à donner... Il va de soi, que ces coupures gênaient énormément Jonas, que l'on devait prendre pour un écervelé à force de mettre autant de temps à 'fabriquer' une réponse... c'est du moins ce qu'il se disait.
L'allemand avait donc réussi à comprendre plus ou moins le sens des phrases que Déliodia, comme elle disait s'appeler, venait de prononcer et s'étonna du drôle d'accent qu'avait la jeune fille. Jonas était encore très loin de maîtriser assez bien le français pour vraiment pouvoir faire la distinction entre les différents accents avec lesquels la langue de Voltaire pouvait être prononcée, ainsi donc il lui était impossible de positionner Déliodia géographiquement. Il faudra donc poser la question... certainement... plus tard !

Jonas ne voulait plus attendre : voilà déjà plusieurs jours qu'il n'avait pas touché à son instrument ! Il était impatient de pouvoir enfin jouer à nouveau sur son violoncelle. Evidamment, les règles de la politesse auraient voulu que Jonas se présente dans les règles et débute le 'smalltalk' habituel des premières rencontres : 'D'où viens-tu ?', 'Que fais-tu ?', 'Ah oui ?', 'C'est quoi ton pouvoir ?', 'Oh, wow ! C'est trop cool !', etc. ... mais cela devait attendre ! Le soleil était presque couché et Jonas voulait bien profiter des dernières lueurs du jour. Dans trois quarts d'heure au mieux, il fera trop sombre pour encore bien pouvoir distinguer les notes sur les partitions. Il se décida alors de faire une très brève présentation avant de partir :

« Bonjour Lio. Je suis Jonas. Excusez-moi... je dois aller pour jouer... Parce que le soleil sinon va se être couché... et il va être trop sombre pour voir les notes... Nous pouvions parler peut-être... plus une autre fois ? » Il se gratta l'arrière de la tête et fit un petit sourire gêné à la jeune fille, puis reprit :

« Et... euh... je ne vais pas faire un concert... Je vais juste... m'entraîner à jouer... donc il va y avoir des fautes... » La musique pouvait certainement adoucir les moeurs, mais une fausse note sur un instrument à cordes frottées tel le violoncelle ou le violon p. expl. faisait en général assez mal aux dents...

Jonas attendit encore la réaction de Déliodia avant de s'en aller vers la petite clairière.

La jeune fille observa le jeune homme qui parut mettre un moment avant de trouver quoi répondre. Visiblement il ne semblait pas à l’aise avec le français et avait du mal à s’exprimer. Quant enfin il prit la parole, Déliodia l’écouta attentivement et s’amusa silencieusement des petits blancs que le jeune homme laissait lors de ses réflexions. A priori, le jeune homme ne semblait pas disposé à se laisser écouter, sans doute n’aimait-il pas faire entendre ses fausses notes…

Déliodia se leva donc du banc, s’étira à la maniére d’un chat, passa doucement sa main dans sa chevelure comme si elle cherchait à défaire les quelques nœuds qui pourraient s’y trouver et regarda le jeune homme.

« Bien, enchanté Jonas… j’avais bien compris que ce n’était pas un concert enfin bon voilà quoi… De toute façon, je commence à avoir les crocs, je vais rentrer… A plus peut-être. » dit-elle tranquillement en reprenant la direction de l’intérieur du bâtiment.

La jeune fille était presque arrivée devant la porte quand elle se retourna et cria avec son accent russe:

« Tu pourrais me dire où se trouve le réfectoire? Je suis arrivée il y a quelques heures et je ne connais pas encore tout les lieux...»

Et, avant de complétement disparaitre, elle attendit une réponse de la part du jeune homme.

* Elle commence à avoir les... crocs ? ? ? ...Euh... elle se transforme aussi en animal sauvage ? Ou pourquoi est-ce qu'elle dit qu'elle commence à avoir des 'crocs' ? C'est quoi cette remarque ? * De nouveau, Jonas resta perplexe devant l'expression française que Déliodia venait d'employer. La suite de la phrase de la jeune russe éclaira un peu la lanterne de l'allemand. * Peut-être que ça veut tout simplement dire qu'elle a faim... Mais comment en être sûr dans un endroit pareil ; j'ai bien failli me faire arracher les plumes par une fille aux ongles rétractiles, alors ce n'est pas des crocs qui vont me surprendre dès à présent... * Elle voulait donc savoir où se trouve le réfectoire... donc il s'était passé exactement ce que Jonas ne voulait pas : Il avait réussi à chasser la fille, alors qu'en fait, son souhait était tout simplement de ne pas importuner la jeune russe.

Il secoua donc doucement la tête et fit un léger sourire, puis dit (évidemment avec ses éternelles 'coupures de réflexion') : « Oh... je ne pas voulu te chasser ! Juste... je pas voulu déranger ta... relaxement... Mais quand tu veux.... aller au cantine... euh... c'est au... Erdgesch... euh... rez-de...choussè ? » Jonas n'était pas sûr à 100 % du mot qu'il avait utiliser et avait donc accompagné sa prononciation d'un regard interrogateur, il continua sa phrase cependant :

« Si tu es... devant le bureau de... la dame avec le Computer, c'est à droite... tout derrière dans couloir ! Tu ne pas eu plan d'école ? »

Décidément, Jonas n'était pas le seul à ne pas avoir reçu le plan de l'école... cette secrétaire ne pensait vraiment pas aux élèves apparemment, la seule chose qui semblait vraiment pourvoir éveiller un quelconque sentiment de sympathie en elle était son ordinateur à ce qu'il fallait croire...

Jonas attendait avec impatience une réaction de Déliodia (mais pour une raison toute autre que la réponse en elle-même... Les doigts de Jonas empoignèrent de plus en plus fortement les partitions qu'il tenait sous son bras, son impatience était assez visible dès à présent).

Déliodia manqua d’éclater de rire en entendant les paroles du jeune allemand mais évita de le faire cependant pour ne pas l’incommoder. Il avait réellement beaucoup de mal avec le français ce qui pourrait presque le rendre attendrissant mais, elle ne s’attarda pas sur ces pensées, écoutant les dernières paroles du jeune homme.

C’est avec surprise qu’elle apprit l’existence d’un plan de l’établissement… Visiblement, la secrétaire n’avait pas jugé bon de le lui fournir… Déliodia y ferai surement de nouveau un tour le lendemain afin d’essayer de se fournir ce plan à moins qu’elle ne rencontre quelqu’un pouvant l’aider à s’y retrouver dans ce dédale de couloirs.

« Merci bien Jonas ! Et non, tu ne m’as pas fait fuir… En fait, je ne me relaxé pas, pour tout te dire, je profitais simplement de la fraicheur qui commençait à tomber. J’aime guère la chaleur… Enfin bref, la cantine c’est au rez-de-chaussée, à droite après le bureau de la secrétaire ! Merci encore pour l’information » lui cria t-elle avec un sourire aimable.

Se retournant doucement, Déliodia reprit son chemin vers la cantine avant de disparaitre derrière la grande porte du jardin.

» La douce Miria