3 : La chambre de Gabryël

Maitre de jeu Nombre de messages : 69 Date d'inscription : 05/11/2006

A peine passé le pas de la porte qu'une sensation de fraicheur vous envahit.
Une climatisation spécifique a étée installée dans cette chambre, si bien qu'il y fait toujours frais.
De plus les murs ainsi que le sol et le plafon sont blanc pour réfleter la chaleur lumineuse, chose permettant d'avoir un double vitrage donnant sur l'extérieur dans la chambre.
La fenêtre est recouverte d'un léger voile blanc cassé.
Le mobilier ressort légèrement par sa teinte gris clair et n'est composé que de bois. (le bois étant l'un des rares matériaux ne chauffant pas aisément)
Il est composé d'une amoire ainsi qu'un bureau avec une chaise et quelque étagères ca et la.
Le lit n'est constitué que d'un simple futon au sol, laissant ainsi le maximum d'espace dans la salle.

La salle de bain est quant a elle bien plus petite et n'est composée que d'une baignoire de céramique ainsi que d'un large lavabo sous lequel on trouve un placard pour d'éventuel rangements.
Il y a également un miroir face au lavabo.
Cette salle est d'un blanc impécable.

*A gauche donc.*

Gabryël sortait du bureau de la directrice.

Murmurant un remerciement et un acquiescement pour le dîner de ce soir, le tout à peine audible, il avait refermé doucement la porte. Après s’être passé les mains sur le visage pour calmer son trouble il était de nouveau d’attaque, ou presque.

Se dirigeant vers la gauche dans le couloir il essaya de faire le bilan de cette première rencontre.

*On peu dire que je n’ai pas plus réussi ma sortie que mon entrée, grmph. Mais dans l’ensemble ça c’est pas trop mal passé… je crois*

Il s’arrêta brusquement de marcher et fit deux pas en arrière, il venait de dépasser le numéro 3. Posant la main sur la poignée il l’abaissa tout naturellement comme il l’avait fait avec toutes les autres portes et s’apprêtait à pousser quand il interrompis son geste.

*Qu’est ce qu’elle a dit déjà ? «m’étant personnellement penchée sur l’installation de cette chambre je pense qu’elle vous plaira » ? Hum, c’est gentil ^^ Voyons voir ce que ça donne.*

Et il entra dans la chambre le sourire aux lèvres. Peu importe l’installation, de toutes façons il ne désirait rien de particulier, que la jeune femme s’en soit occupée en personne était vraiment flatteur et l’amenait déjà à l’apprécier.

Une sensation de fraîcheur et de bien être qui le saisis à son entrée. Sa mâchoire inférieure tomba littéralement d’ébahissement.
Il se passa un moment avant qu’il puisse formuler une pensée intelligible, et encore elle fut relativement basique :

*…Cette fille est géniale !*

Fermant la bouche dans un claquement étouffé il s’avança dans la pièce, l’englobant de son regard. Il fit glisser ses doigts sur le bois gris clair des meubles. Il était doux et frais au toucher.

Le simple futon au sol, les meubles en bois, le blanc pur environnant et l’incroyable luminosité de cette pièce, tout cela était vraiment parfait.

Soudain il se sentit sur le point d’éclater de rire.

Lui qui ne souhaitait rien d’autre que de pouvoir simplement communiquer avec quelqu’un il n’y avait pas si longtemps, lui qui était un vagabond perdu… il avait de nouveau un corps, il avait de nouveau un but.
Et en plus de tout cela cette femme lui offrait non seulement un moyen de réaliser son but, puis cette école comme chez-soi, et enfin elle lui faisait aménager cette chambre entièrement dédiée à son bien être.

Il se sentait si plein de reconnaissance, de joie, d’euphorie qu’il avait l’impression d’enfler sous la pression émotionnelle.

Il ne chercha même pas à résister, relâchant son contrôle sur son corps. Ses sens se déformèrent et tout devins flou pendant un instant. Quand sa perception des choses se réajusta différemment, il sentit le déplacement d’air que provoquaient ses habits en tombant au sol.

*Mince… c’était pas prévu ça, je me suis un peu laissé aller. Bah tant qu’à faire, autant en profiter pour visiter les lieux, ça ira beaucoup plus vite comme ça ^o^*

Le courant d’air se mit à tourner un peu dans la pièce.

*Qu’est-ce que j’ai fait de mon sac de voyage au juste moi ? Il n’est pas là, je ne l’avais pas dans le bureau de Kyana… En fait je ne l’avais pas dans le couloir non plus, je l’ai oublié dans les toilettes >>. De toutes façon j’aurais eu du mal à m’installer dans cet état là, je le ferai plus tard, ce n’est pas si grave : il n’y a personne.*

Pensant avoir fais le tour des soucis qui auraient pu se présenter, il se décida à parcourir le château dans ses moindre recoins.

Il avait complètement oublié la proposition de la directrice de la voir au dîner.

Un courant d’air claqua la porte de la chambre vide, les vêtements tombés en tas au sol seuls témoins du passage de Gabryël.

[Hrp:Pas de lancé de dé pour cette fois: Gaby n'a pas cherché à résister, il s'est juste désintégré]

Un jour de rentrée comme les autres. Rien de plus rien de moins.
Un jour de rentrée ordinaire dans une école extraordinaire.

Le Pr. Charron parcourait à grand pas un couloir de ladite école. Il semblait nerveux, ce qui était facile à déterminer à la légère trainée de vapeur qu'il laissait derrière lui.
Un jour ordinaire qui pour lui commençait ordinairement : il était à la bourre.

Tellement obnubilé par la pensée qu'un professeur arrivant en retard au premier cours de l'année ne faisait pas du tout bon genre, il ne remarquait pas le silence surnaturel qui régnait dans les couloirs. L'écho de ses pas semblait se répercuter à l'infini comme dans une antique cathédrale. L'atmosphère que cela créait était écrasante, comme une incitation au silence et au recueillement, mais le professeur n'en remarquait rien.

Il ne sembla pas non plus perturbé quand un chœur lointain emplit soudain l'air d'une mélodie sombre et chargée de tristesse. Tout ce qui lui importait c'est que le chemin jusqu'à sa salle de classe lui semblait beaucoup plus long que d'habitude.
En fait il lui semblait marcher dans ce couloir depuis des heures, apercevant la porte de la salle au bout mais ne parvenant pas, malgré tous ses efforts, à s'en rapprocher. Au contraire, plus Gabryël marchait, plus il lui semblait que la porte s'éloignait.

« Vous êtes en retard Mr. Charron, dois-je une fois de plus vous rappeler que les horaires sont autant valables pour les enseignants que pour les élèves ? Même le jour de rentrée vous êtes incapable de faire l'effort d'arriver à l'heure ! »

Cette sèche diatribe le pris complètement par surprise. Il se retourna si vivement que sa vue se brouilla un instant et quand elle se réajusta ce fut pour lui montrer le dos de la directrice s'éloignant à grands pas... affublée d'une nuisette rose bonbon et de ses fameux chaussons à tête de lapin...
Un moment éberlué il cligna des yeux, mais lorsqu'il les rouvrit elle n'était plus là.

Choqué, le professeur de philo resta planté là comme un peuplier jusqu'à ce qu'une petite main le fasse réagir en lui tirant sur la manche. Il baissa alors les yeux sur un petit panda coiffé d'une casquette de baseball qui le regardait avec de grands yeux noirs kaway et un air interrogateur (pour ce qu'on peut juger de l'air d'un panda).

« Dis msieur, dis msieur, pourquoi elle portait pas de culotte la madame ? »

Bon... alors là notre Gabryël commençait à avoir un peu mal au crâne. Cherchant à fuir ce petit panda qui parle et qui regarde sous les nuisettes des filles, il se retourna de nouveau pour se retrouver face à la porte de la salle de classe.
Sans se poser de question sur le pourquoi du comment elle avait atterrit ici alors qu'elle était encore à l'autre bout du couloir la seconde d'avant, il tourna vivement la poignée et entra.

A l'intérieur une odeur de moisis et de renfermé lui sauta aux narines, la salle était plongée dans l'obscurité, il tâtonna pour trouver l'interrupteur. Il rencontra plusieurs toiles d'araignées avant de réussir à allumer la lumière. Et ce qu'il vit lui fit aussitôt regretter son geste.
Ses élèves étaient tous là, sagement assis sur leurs chaises, l'attendant patiemment. Il y avait ici Edwen, Samael, Déliodia, Enola, Jonas, Sid... ils étaient tous là. Et à en juger par leurs dents délabrées, leurs mains décharnées et leur figure ravagées par les rides, ils devaient attendre là depuis un bon siècle.

Un Jonas au ailes dépouillées de la moitié de leurs plumes tourna des yeux jaunis par les ans vers lui.

« Vous êtes en retaaaaaard professeeeeur ! »

« Non, c'est impossible, je suis désolé, je ne voulais pas... non ! Non ce n'est PAS POSSIBLE !!! NOOON !!! »

Le professeur cette fois-ci sérieusement dérangé s'enfuit en courant à travers ce même couloir qui l'avait amené à cet enfer. Il ne prêta même pas un regard au petit panda qui cria derrière lui :

« Eh msieur ! Pourquoi tu cours comme ça ? Tu rattrape la dame pour lui dire qu'elle a oublié sa culotte ? »

La panique lui nouait les tripes, son cœur battait la chamade alors qu'il tentait de sortir de ce couloir interminable. Comme à l'allée il avait l'impression que plus il avançait plus le couloir s'agrandissait.
Non, c'était même pire que ça, car bientôt Gabryël se rendit compte que le sol était mou et qu'il s'y enfonçait comme dans de la gelée. Bientôt il fut contraint de ralentir, puis d'arrêter sa course. Jusqu'au moment où il n'était plus capable d'avancer ni de faire le moindre geste, s'enfonçant inexorablement dans le sol gélatineux.
Bientôt il fut absorbé jusqu'au cou, puis jusqu'au nez, puis les yeux, puis tout devient noir.

Gabryël reprit peut à peu conscience de son corps. Il prit d'abord conscience de sa forme charnelle, puis il se rendit compte qu'il était maintenu en position debout contre un appuis dur et rêche. En essayant de bouger ses mains il comprit qu'il était attaché. En ouvrant les yeux il vit que non seulement il était attaché à un poteau au milieu du parc de l'école, mais qu'en plus un cercle de jeune fille dansait autour de lui. L'air était emplit du son des tamtams et les danseuse était très légèrement vêtues, des peintures dessinant des tigrures et des cercles sur leur peau luisante de sueur. Parmi elles le professeur reconnus certaines des élèves qu'il avait habituellement en classe, mais elles avaient tout de même un siècle de moins que la dernière fois qu'il les avait vues... leur âge donc.

Avisant Enola qui à la faveur de la danse se rapprochait de lui, il tenta de l'appeler.

« Que se passe-t-il ? Que faites vous ? Pourquoi je suis attaché ? Et pourquoi vous vous promenez dans cette tenues par ce froid ? »

A ce moment juste avant qu'elle ne lui réponde, Gabryël comprit pourquoi il avait ressentit le froid si vivement : on lui avait ôté ses vêtements.

« Oooh, Mais vous ne vous souvenez pas prrrofesseurrr ? C'est le rrrituel voyons, c'est vous qui nous l'avez apprrris ! Huhu, et on dirrrait que cela ne vous laisse pas indiférrrent, prrrofesseurrr. »

C'est enfin à ce moment là que Gabryël essaya de se dématérialiser pour s'échapper... à ses grandes surprise et horreur, il n'y parvint pas.

« Non non non prrrofesseurrr, vous ne pouvez pas parrrtirrr tout de suite, nous n'avons pas finit ! Et ne vous inquiétez pas pourrr le frrroid, huhuhu. »

Elle claqua alors des doigts et un brasier apparut autour de Gabryël, la chaleur était insupportable et la fumée l'étouffait, il se mit à tousser, tousser, tousser...

Toussant tout ce qu'il pouvait le professeur Charron se redressa sur son futon, écartant ses draps trempés de sueurs. Il se leva titubant et se dirigea vers sa salle de bain ou il baigna longuement son visage dans l'eau glacée. Son front était bouillant, suffisamment pour faire cuire quelque chose, rien à voir avec sa température un peu élevée du à son don. Des gouttes de sueurs perlaient dans son dos pour s'évaporer presque immédiatement formant une légère brume autour de sa silhouette.

Il était 5 heures du matin, on était le jour de la rentrée et il n'était pas en retard. Mais il était malade comme un chien avec une fièvre qui aurait terrassé n'importe quel cheval. Des images des rêves délirants qu'il venait de faire dansaient encore devant ses yeux. Incapable de se recoucher, il s'habilla et sortit de sa chambre.

*J'espère que l'infirmière saura trouver un médicament pour un homme courant d'air qui aurait pris froid !*

» 5: Chambre de Will
» ? : Chambre de Sid
» ? : Chambre de May