Petit moment de détente

[HRP : Cet rp se déroule tout de suite après le 1er cours de Gabryël /HRP]


Cela faisait maintenant 3 heures déjà que le cours de Monsieur Charron était terminé et qu'il leur avait donné le sujet du devoir. Jonas avait rejoint sa chambre tout de suite et tenté de se changer les idées avec son violoncelle, mais rien à faire : les quelques questions simples que le professeur leur avait posé ne le lâchaient pas. Après de vaines tentatives pour reprendre sa concentration, il avait lâché l'archet et rangé son instrument. Le temps de faire les milles pas dans sa chambre sans vraiment pouvoir faire quoi que ce soit de constructif et il était parti pour faire un tour dans les couloirs du château. Il avait entendu parler d'une assez importante bibliothèque au sein de ces bâtiments et c'était peut-être temps de les trouver... et par là un moyen de distraction de ces fichues questions !

Ce fut donc habillé de sa chemise blanche quelque peu moulante et de son jean noir que Jonas se mit en quête de ce temple du savoir que pouvait constituer une bibliothèque. Il ne rencontra personne dans les longs couloirs à qui il aurait bien pu demander son chemin, il avait juste son petit plan comme seule aide. Après avoir erré durant quelques petites minutes, il finit par trouver la grande porte à double battants sur laquelle trônait l'inscription 'Bibliothèque'. Il ouvra lentement l'un des battants pour ne pas déranger d'éventuels visiteurs, mais ces craintes étaient infondées : il se trouvait seul entre les hautes étagères, ou du moins, il le croyait. Jonas n'avait rien de spécifique en vue, il aurait certes bien aimé trouver un livre en allemand, mais bon, il ne fallait pas non plus rêver.

Et c'est après avoir survolé du regard [HRP : pas en se servant de ses ailes, hein /HRP] les dos des livres des trois premières étagères qu'il trouva ce qu'il lui fallait ! Ce n'était ni du Nietzsche, ni du Schoppenhauer ou un autre collègue philosophe français, mais tout bêtement un numéro du 'National Geographic' sur la France. La couverture promettait donc beaucoup de photos avec du texte, mais qui sera peut-être un peu moins recherché que le tome des 'Fleurs du Mal' d'un certain 'Beaudelaire' dont Jonas ignorait hélas encore l'existence.

Il prit donc ce magazine et s'installa sur l'une des tables face aux fenêtres, dos à la salle et commença à feuilleter. Il s'attarda sur les photos et essaya même de lire et de comprendre quelques uns des textes. Il était donc fort concentré sur sa tâche et n'entendit pas qu'il n'était plus seul dans la salle...

Miyu s'arrêta devant l'immense encadrement des portes qui donnaient à la bibliothèque... D'immenses rangés d'étagères se dressaient de part et d'autre de la salle.
C'était bien là.
Elle s'avança vers un des rayons à sa gauche, parcourant du regard avec effarement les lignées de bouquins. Il y avait tout un panel de couvertures, dont certaines, finement ouvragées, tendaient à captiver l'œil du lecteur.
La jeune fille déploya avec envie un bras vers l'un deux quand elle entendit un bruissement dans l'air... A ce son, Miyu réprima une sorte de frisson.
Sa mémoire venait de lui envoyer une image furtive mais qui cogna à sa rétine, comme le ferai un flash : ….Un piaf.
Miyu secoua la tête, comme pour chasser cette vision. Déconcertée, elle comprit bien vite de quelle partie de sa mémoire cette image provenait.
Elle avait déjà entendu ce genre de bruit sourd il y avait quelques heures de cela, pendant le cours de philosophie. Trop épuisée, elle n'y avait que très peu prêtée attention mais ...

*Raah mais qu’est-ce qui z’ont les pigeons à voler aussi près des fenêtres bon sang >_< !!*

Après cette brillante réflexion, la jeune fille attrapa le livre et le feuilleta d’un geste agacé.
Elle avait déjà pourchassée un papillon le jour même sans le vouloir ; enfin, sans volonté… Si, mais… Pas celle qui était ‘humaine’ en fait u_u’. Et c’était bien le problème, elle n’avait pas envie de se retrouver dans ce genre d’état, ou pire, aller jusqu’à la métamorph… Le froissement recommença, étrangement plus net à ses oreilles. ‘Quelque chose’ était dans la pièce.
Il y eut quelque secondes de flottement autour de la jeune fille. Puis l’adolescente s’accroupit lentement, posant doucement l’objet qu’elle tenait au sol. Dans un état second, elle disposa silencieusement ses phalanges sur le parquet, et se déplaça paisiblement à quatre pattes jusqu’à l’angle du meuble.
Il ne devait pas être loin… Une fenêtre ouverte sûrement, qui l’aurait fait entrer… La prédatrice s’approcha d’un endroit meublé. Elle se tapit près d’une table.
La seconde d’après, des plumes entrèrent dans son champ de vision…
Et tout se passa en un éclair.
…
Miyu ne comprenait pas la situation actuelle. L’oiseau aux ailes blanches ne s’était pas envolé, comme toute les fois où elle bondissait par surprise sur une horde de pigeons. De plus, elle s’était enfoncé le ventre dans une chaise, bien que sa mâchoire se soit refermée sur une partie osseuse entourée de plumes… Pourtant, ses bras entouraient quelque chose qui ne semblait pas faire partie de l’anatomie d’un volatile. Ses mains se déplacèrent légèrement sur le devant de l’être qu’elle avait attrapé, pour avoir plus d’informations.
Miyu se raidit aux renseignements qui atteignirent son cerveau.
Elle desserra de stupeur son emprise sur l’aile ; car en effet, c’en était une, pas de doute là-dessus.
La jeune fille eut juste le temps de jeter un coup d’œil de côté à la créature : une épaule, avec une nuque sur laquelle descendaient des cheveux dorés.
Bien que n’ayant toujours pas bien réalisé ce qui se passait, Miyu eut le temps de constater une chose :

*Boulette…*


[Hrp : Mwahahahaha xD !!!!! *Ayé, contente d’avoir faite sa connerie x3*]

Citation :

« Du Mont-Saint-Michel à Penestin, le littoral breton déroule une côte en festons. Un festin pour les yeux. »

* Hmm... aaaaaalors. Voyons ce que cela peut bien vouloir dire... Le début, c'est facile : « Vom Mont St Michel bis... 'Pänästun' » Ca veut dire
quoi ça ? Oh ! Ca doit être une ville... ou un endroit... ou une région... Euh... « das bretonische Litoral... Küste ! Die bretonische Küste ». 'Déroule' ? C'est quoi ça encore... Voyons la suite, peut-être que ça peut aider : « une côte en festons »... Aha... Alors... « eine Seite [HRP : Il comprend 'côté' et non 'côte' /HRP] mit... » 'festons' ??? Ca sonne un peu comme 'Fest' [HRP : frç : fête /HRP]. Donc : Le litoral breton ... un côté avec des fêtes ? ... Hein ? Ils font des fêtes sur la plage là-bas ?
Et ensuite : « Un festin pour les yeux » Une fête pour les yeux... donc c'est joli à voir quoi... *

Voici juste quelques extraits des pensées qui traversaient le cerveau de Jonas en plein exercice de traduction et compréhension du National Geographic qu'il était littéralement en train 'd'éplucher'. Le monde autour de lui n'existait plus et même le murmure du vent traversant le feuillage des arbres qui entrait par la fenêtre que notre allemand avait ouverte ne pouvait le faire revenir dans le monde réel. Difficilement Jonas arrivait à comprendre en très gros le sens de ce qu'il lisait, mais il ratait évidement la majorité de ce qui était écris. Mais cela ne lui importa peu ; il était content de chaque petite victoire qu'il pouvait remporter sur la langue française.

Il y avait certes aussi beaucoup de photos dans ce magazine qui captaient le regard du jeune qui découvrait à travers elles ce pays dont il ne connaissait pas grand chose finalement. La France, c'était pour lui la Tour Eiffel ; du fromage ; des petits cafés parisiens où l'on sert des croissants ; Jean ou Paul (le français typique) qui, vêtu de son berret et la lèvre supérieure cachée par une ridicule moustache, marchait dans la rue une baguette sous le bras. Maintenant, il découvrait la Bretagne, pleine de mystères et de beauté, la Normandie avec ses vaches, le midi et ses champs de lavande à perte de vue, Marseille et son fameux savon, ... Jonas était comblé... concentré et avec un énorme mal de crane, mais il était comblé !

Citation :

« Sa vaste nef du plus pur style ogival, ses porches présentant d'admirables sculptures du milieu du XII^e siècle, sa chatoyante... »

Et ce fut, le regard capté par une photo de l'intérieur de la cathédrale de Chartres que tout à coup, tout basculait : le calme, la concentration et surtout Jonas et la chaise sur laquelle il était assis. Il n'avait pas entendu les pas légers de la jeune fille sur le sol de la bibliothèque et n'avait pas senti un danger potentiel. Il se voyait un moment arraché de ses pensées et dans le suivant les fesses par terre avec une douleur dans son aile droite, plus ou moins à la même hauteur que la blessure qu'Enkeli lui avait infligé durant sa crise, comme si de petites dents pointues mordillaient sa chair. En même temps, il sentit une main qui le touchait au niveau de sa poitrine (musclée à mort, bien sûr XD).

Jonas réagit de suite par réflexe : Il ferma son poing gauche pour frapper cette créature qui venait de l'attaquer. En attendant, ses ailes avaient évidement commencé à bouger dans tout les sens pour se débattre au mieux et pour se remettre sur pied le plus vite possible. La main droite de Jonas s'agrippa dans la créature, pour la tenir, afin qu'elle ne puisse pas esquiver ce premier 'pain' du jeune allemand. Son poing gauche se mit en mouvement pour se fracasser contre le crane de cette 'chose'. Mais en tournant le regard en direction de sa cible, il ne vit pas de bête poilue avec de petits yeux rouges et des dents acérés, mais le visage d'une jeune fille aux cheveux blonds clairs et au regard bleu outre-mer.

* Gné ? *

Après cette remarque intérieure, certes très lourde de sens, Jonas eut encore tout juste le temps d'arrêter son coup de poing fatal sur le si doux visage de son attaquante. Mais hélas, il était encore un peu trop élancé et toucha tout de même légèrement le nez de la gente demoiselle qui s'étalait à moitié sur l'élève d'Outre-Rhin et la chaise renversée. Il était loin de l'avoir frappé à pleine force et le coup n'aurait probablement pas de conséquences durables sur le physique de la fille, mais il était suffisament fort pour qu'elle le sente. Et puis, entre nous, elle l'avait bien cherché aussi...

« Himmel, Arsch und... Mais, qu'est-ce qui arrive ? Je... tu as fait mal ? »

Après un premier début de jurons en sa langue maternelle si douce, Jonas s'avait repris pour savoir comment allait la fille qu'il venait tout de même de frapper à l'instant. Il la fixa de ses grands yeux vert-bleus, toujours un peu essouflé à cause de grands mouvements qu'avaient fait ses ailes...

Les réflexions de la jeune fille furent finalement stoppés nettes dans leur vagabondage crânien…
Tout d'abord par les furieux mouvements d'aile qui la firent lâcher prise, et après quelques baffes, basculer en arrière.
Cependant, au lieu de finir tranquillement sa trajectoire en direction du sol, on l'empoigna vivement avec force, ce qui eut pour effet de stopper brutalement sa chute et de lui couper partiellement la respiration.
Et sans d'ailleurs tarder, quelque chose de très compact vint rapidement et assez violemment entrer en contact avec le plein centre de son minois.
Miyu s'étala donc par terre comme prévu, mais avec une douleur bien prononcé au niveau de son nez, dont elle se serait bien passée.
Grommelant un juron dont la longueur est typiquement française, la jeune fille se recroquevilla sur elle-même, tenant dans ses mains son nez qui tournait au rouge vif.
Elle lança un regard empli de ressentiments en direction de l’odieux personnage qui venait de lui balancer son poing dans la figure. Elle essaya de distinguer les traits de son « agresseur » à travers les larmes qui lui montait aux yeux.

*Dommage qu’il ait une belle gueule pour un mufle, j’lui aurai bien rendu la pareille sinon è_é !*

Le blond venait de lui parler avec un accent à couper au couteau. Pas difficile pour la jeune fille, malgré son cerveau embrumé par la douleur lancinante, de constater que son ‘nouvel ami’ était germanique.
Elle le fixa d’un œil blasé, sa voix sifflant à travers ses mains :
« Bon sang ! On t’a pas appris chez toi qu’y faut pas frapper les filles ?! Les gens j’vous jure ! Plus aucune éducation ! Aïeuh... »

Le fait de parler aussi vivement accentua l’élancement dans son nez.
La jeune fille tenta donc de se relever d’une main, mais quand elle voulu se redresser, et sentit son sang pulser dans ses tempes.
Une sorte de vertige la prit. Miyu retomba sur ses genoux, se maintenant tant bien que mal appuyée sur son bras gauche.
Les pulsations de son cœur s’accéléraient de nouveau anormalement. Elle sentait les afflux de sang palpiter sourdement à ses oreilles. Résignée, bien que tentant de résister à nouveau, elle essaya de reprendre le contrôle de ce corps qu’elle perdait inexorablement chaque secondes.

*Et ça r’commence T___T’ …*

[Petit n’MJiiiiies j’ai encore besoin de tes dés ^o^]

Jonas était pétrifié. Deux mots tournaient dans son crâne :

* Fille... frappé... Fille... frappé... Je viens de foutre un coup de poing à une fille... *

Ses ailes s'étaient arrêté de battre dans l'air et tandis que le nez de Miyu tournait au rouge sang, son visage à lui tournait au rouge tomate. Il aurait bien aimé pouvoir se transformer en souris [HRP : Même si ce n'est pas une bonne idée dans une école de félines... /HRP] pour pouvoir se cacher au fin fond d'un petit trou ou alors tomber raide mort sur le champ. Par toutes les règles qu'il s'était imposé soi-même depuis qu'il avait commencé à se défendre 'physiquement', celle de ne jamais frapper une fille ou plus faible en était la plus importante à ses yeux. La situation lui avait complètement échappé et il s'était fié à ses instincts. Il avait été agressé (ne l'oublions pas, hein...), donc le premier réflexe était de se défendre.

Jonas lâcha prise pour que la jeune fille puisse se remettre sur ses jambes. Elle se tenait le nez et commença à lancer un flux de paroles en direction de son 'agresseur' que celui-ci ne comprenait pas. Il continua à balbutier des excuses moitié en français, moitié en allemand :

« Je ne veux... schlagen... Ich... euh... désolé... »

Déjà qu'en état 'normal' il avait du mal à communiquer en français, mais là, cela ne valait plus la peine. Il ajouta à mi-voix :

« Warum muss immer mir so was passieren ? » [HRP : Pourquoi est-ce que ce genre de choses arrive toujours à moi ? /HRP]

Il commença à chercher dans ses poches pour au moins trouver un mouchoir pour le nez de la fille. Il n'en trouva pas évidement et se voyait déjà enlever sa chemise pour pouvoir retenir un peu le sang. Perdu dans ses pensées plus ou moins paniquées, avouons-le, il entendit tout d'un coup un bruit peu rassurant, comme si on venait de marcher sur la queue d'un chat et qu'il n'était pas content. Il leva les yeux et vit avec horreur le changement qui s'opérait en Miyu, tant au niveau mental que physique : Ses yeux devenaient rapidement des fentes verticales et son corps pris de plus en plus la forme d'un félin qui, heureusement pour les nerfs du jeune allemand, rétrécissait pour laisser place à un chat. Jonas était certes bien conscient qu'il était dans une école de mutants, mais on ne peut pas dire que dans pareille situation, on arrive vraiment à penser de façon 'logique'.

Son visage rouge vif devint pâle tout d'un coup et ses yeux exprimaient plus d'horreur que n'importe quel acteur de film d'épouvante aurait pu transmettre aux spectateurs de cinéma. Ce fut maintenant au tour des instincts quelque peu 'animal' de Jonas à reprendre la dessus. Il poussa un cri d'horreur [HRP : Que quelqu'un a d'ailleurs pu entendre en dehors de la bibliothèque... (aidez-moi XD) /HRP] et bondit sur ses pieds, ses ailes ayant repris leur mouvement. Il regarda autour de lui : Par où est-ce qu'il aurait bien pu s'échapper ? La fenêtre était grande ouverte, mais le chat lui bloquait le chemin. Les étagères, elles étaient certes assez haut pour que le chat ne puisse plus l'y atteindre. Sans réfléchir, Jonas fléchit ses jambes et ses ailes entamaient un mouvement rapide, certes, mais régulier, afin de pouvoir s'élever dans les airs et se poser en sécurité
sur le haut de l'une des grandes étagères de la bibliothèque.

[HRP : Je demande un roulement de tambours s'il vous plaît : Je vais, pour la toute première fois dans ma vie de rpgiste lancer les dés !

Je demande dons à un (gentil, évidemment) MJ de bien vouloir lancer les dés afin de déterminer si Jonas va donc pouvoir 'sauter' sur l'étagère (il faudra d'ailleurs déterminer si elle supporte le poids de Jojo, mouahaha) ou s'il va tout simplement faire un petit vol plané et se casser la figure contre cette même étagère. D'ailleurs, s'il se casse sa (belle XD) gueule, il faudrait aussi déterminer si l'étagère se renverse ou non.../HRP]

[HRP : Il ne va pas faire long feu, Jonas... /HRP]

Jonas fit un saut et... vola ! Il en était tout étourdit mais tout à coup, il remarqua qu'il volait... comment dire : un peu trop vite vers le haut dans une pièce fermée ? Il eut tout juste le temps de lever la tête vers le haut quand il vit déjà le plafond s'approcher dangereusement de son visage. Il avait encore tout juste le temps de lever les mains pour se protéger, vu qu'en deux battements d'ailes, il avait déjà atteint les poutres. Jonas réussit tant bien que mal d'amortir sa... montée et ce ne fut pas sa tête qui heurta le plafond, mais son épaule droite et par la même son aile déjà blessée. Son vol ainsi arrêté, ce fut donc de nouveau la force d'attraction terrestre qui reprit le dessus, entraînant notre jeune ailé dans sa chute vers le sol, tout compte fait très éloigné de sa position actuelle.

Tout ceci se passa évidemment en des fractions de seconde, pas comme s'il avait eu le temps de faire de grandes pensées philosophiques. Son coeur battait à toute allure et il chercha tout en se heurtant de quoi pouvoir s'agripper pour ne pas retomber comme un sac à pommes de terre et s'écraser sur le sol, ce qui aurait encore fait un peu plus mal que la rencontre avec le plafond. Il vit l'une des poutres aparentes de la bibliothèque : il y avait tout juste assez d'espace entre la poutre et le plafond pour s'y agripper, ce que Jonas fit donc au plus vite. Ses doigts plongèrent dans cet espace et s'écorchèrent par la même, vu que le plafond était de facture plutôt ancienne donc pas franchement lisse. Son corps retomba direction sol, mais Jonas put retenir sa chute et se retrouva donc là, accroché à une poutre au beau milieu de la bibliothèque de son école. Quelle chance qu'il avait fait un peu d'exercice physique durant son adolescence...

Il jeta un regard autour de lui, mais ne vit malheureusement pas de quoi se réjouir : il avait encore au moins 2 mètres de chute jusqu'à l'étagère qui se situait maintenant droit sous lui. Une belle étagère ancienne de style Louis XIV [HRP : A ce que la dirlo m'a dit... /HRP] et qui semblait tout de même, malgré ses maintes décorations et arabesques plutôt de facture solide... peut-être assez pour éviter à un jeune volatil allemand à ne pas se casser lamentablement la gueule par terre ? De toute façon, Jonas n'allait pas pouvoir rester en suspend comme ça durant une éternité. Il déploya donc ses ailes à nouveau pour faire un peu 'parachute' et peut-être ralentir un peu sa chute vers l'étagère. Il expira un bon coup, puis lâcha prise.

Les ailes 'parachutes' ne marchaient pas vraiment aussi bien que Jonas avait espéré, mais au moins, elles n'avaient pas dévié sa chute. C'est donc avec fracas que Jonas traversa la dernière planche de cette belle étagère, puis la deuxième brisa comme une baguette sèche, envoyant des livres dans tous les sens. La troisième mit un petit instant avant de lâcher et c'est donc au 4ème étage en partant du haut que la chute de Jonas s'arrêta. Il se retrouvait donc le popotin dans des livres, des feuilles et des plumes volaient dans toute la pièce et ne parlons même pas du vacarme que tout cela avait fait.

Une drôle d'image s'offrait là à qui allait entrer dans la bibliothèque : une étagère à moitié défoncée avec à son sommet un jeune homme ailé, les doigts ensanglantés et toute la pièce remplie de quelques feuilles volantes, de plumes et d'un léger voile de poussière... Jonas ne voulait pas vraiment bouger par peur de casser encore plus l'étagère qui devait être absolument hors de prix et par la même finir sa chute jusqu'à terre où l'attendait le petit chaton qui allait certainement le dévorer...

La féline effarouchée n’avait pas faite long feu.
Elle n’émit d’ailleurs plus un son quand le volatile qui, rappelons-le avait des ailes de 3 mètres d’envergures, prit son envol dans un vacarme assourdissant.
Enfin.. Assourdissant…En tout cas du point de vue du chat qui, les yeux ronds comme des soucoupes, le regardait s’élever dans les airs.
Toute colère s’envola promptement du petit corps, et celui-ci tenta désespérément d’entrer dans la composition du parquet pendant que l’ange accomplissait son ascension vers le plafond.
La boule de poil resta ainsi, volontairement aplatie contre le sol, pendant des secondes qui lui parurent une éternité, ne sachant ce qui se tramait au dessus de sa tête.
Et comme en réponse à ses craintes, une explosion secoua l’air ; un horrible concert de bois qui éclate, de chute de livres et de bruit en tout genres poussèrent le petit animal au comble de la terreur.
Alors, dans un élan, non de courage, mais bien d’instinct de survie, Miyu partit à toute vitesse se réfugier loin de cet enfer cacophonique… Et fonça donc vers l’abri que faisaient, dans un coin, des pots de plantes, poursuivie dans sa fuite par des feuilles volantes.

On pourra d’ailleurs observer ,plus tard, les dégâts d’une telle échappée : dans son sillage, elle avait faite tomber un grand nombre de feuilles, auparavant sur les arbustes, ainsi que de faire se reprendre une grande partie du terreau sur le beau parquet ciré... Bref les bibliothécaires allaient a-do-rer.

Le cœur du petit fauve battait à tout rompre. L’animal émit un faible miaulement craintif, tandis qu’il tremblait de tout ses membres. Mais cependant, il ne semblait que ce ne soit pas seulement de la peur ; car la menue créature, apeurée, s’avérait être plutôt encline à laisser sa place à une plus grande…

[Roll Roll Roll..A vous les n’Mjies !! *se dit qu’ils sont beaucoup solicités pour ce RP * (Siouplait, faite la échouer pour que ça dure encore, sinon c’est pas drôle xP !)
Ah et P.S : j’ai rajoutée des plantes dans la biblio, si ça gène je modifie ^^. Je rends d’ailleurs hommage pour cette inspiration à une certaine boule de poil noire qui, il y avait quelques temps, a dégueulassé le salon parental de la même manière xD. Donc vala *en a enfin fini avec ses blablatages *. ]

Le ‘voyage’ dans le sens inverse fut beaucoup plus bref que 'l’aller' dans son déroulement.
L'esprit humanoïde de Miyu se réappropria peu à peu le contrôle son enveloppe charnelle tandis que celle-ci finissait de reprendre forme humaine.
Son corps redevenu humain, la jeune fille sentit pendant quelques secondes encore la présence du félin, à présent réfugié dans les abysses de sa conscience, s’apaiser et s’assoupir enfin. Après s’être recentrée intérieurement, ses yeux se rouvrirent lentement , reprenant contact avec son environnement.

*Brr… ‘Fait froid ici*

L’adolescente se recroquevilla sur elle-même, et c’est en voulant se frictionner les avant-bras qu’elle prit conscience qu’en effet, il y avait de quoi avoir froid... Puisqu’elle était de toute évidence nue comme un ver.

*Et ch**te… ‘Elle’ a finie par se réveiller u_u. Mais au fait … Qu’est-ce que je fais là moi ?... Tiens, des pots de fleurs…. Et y s’est passé quoi pour que…? Et où sont passés mes vêtements ?...Et quésquejfémaint’nant °_°’ ???*

Une vague de panique monta en elle, mais Miyu expira un grand coup pour remettre ses idées en place. Elle rassembla tout le sang froid dont elle était capable pour faire abstraction des pensées et sentiments qu’il pourrait l’assaillir si elle cédait à la panique, et tenta d’analyser la situation le plus froidement possible.

*Allez ma vieille, souviens-toi, souviens-toi de ce qui s’est passé pour que tu perdes le contrôle, souviens-t…*

Toute à ses réflexions, la jeune fille venait d’appuyer par inadvertance sur son nez en posant sa tête dans ses mains. Une douleur ténue émana alors de cette zone de son visage. Cette douleur, pourtant très faible, lui fit l’effet d’un électrochoc.

*.. Le gus qui m’a explosé le nez )o_o) !*

Ca y est, les souvenirs affluaient à présent dans un chaos confus qu’il lui fallu remettre en ordre. Elle réfléchit à toute vitesse : En effet, elle avait reçu un magnifique direct du gauche en pleine face de la part d’un bel énergumène qu’elle avait prise pour un piaf. Beau mais pas galant pour un sous… En même temps elle l’avait cherchée ; tout être normalement constitué, même avec des ailes, n’allait pas accueillir à bras ouvert une inconnue qui avait failli le mordre quand même…

*Et comment je pouvais savoir moi que y avait des gens qu’avaient des plumes ; o ; ?... Remarque, dans une école de ‘mutants’ j’aurais pu faire gaffe =_=… Hum, ouais, on s’occupera des détails plus tard >_>’… *

Pour l’instant, Miyu avait des problèmes beaucoup plus… gênant à régler.
Le minois de la jeune fille apparut alors de derrière les branchages pour scruter la pièce. La pensée que cela faisait un peu ‘mission commando pour nudiste’ lui fit réprimer un sourire, qui disparu aussi vite que la remarque en question: l’heure était tout de même à des choses plus graves (Tomdom…) .
Première constatation plutôt effarante depuis son poste d’observation : le jeune homme ailé était à présent posé sur une étagère bien entamée, et semblait un peu hébété par ce qui semblait être une chute.
Deuxième constatation plutôt amusante de son point de vue : la bibliothèque bien ordonnée à son arrivée ressemblait plus dans l’instant à un joyeux dépotoir après un déluge sans nom (enfin plutôt si, on pourrait mettre des noms là dessus mais bon, 'va pas chipoter hein..).
Troisième constatation plutôt très-très embêtante : pas de fringues à l’horizon….

C’est alors que dans un coin de la bibliothèque, deux pots de plantes se dirigèrent soudain vers un fatras de livres non loin d’eux, comme si de rien n’était, dissimulant tant bien que mal une silhouette accroupie.
Miyu, espérant que l’allemand n’aurait pas le ‘mauvais’ réflexe de tourner la tête vers l’événement assez louche, attrapa à la hâte un exemplaire des ‘Vallées du Rhône’ qu’elle ouvrit au hasard pour cacher les rondeurs de son buste, puis plaça un large livre relié en dessous de son nombril. Une fois les livres serrés contre elle, la jeune fille se sentit légèrement plus apaisée, bien que pas franchement habillée.

*Bon, c’est très bien tout ça, mais ça vaut pas du tissu >__<…*

Prenant son courage à deux mains (représenté ici par les livres) et essayant de faire abstraction de son apparence, l’adolescente se releva prudemment, puis déclara en direction de l’étagère, dont elle fixait nerveusement le bas :
« Hé l’ange ! Descends de ton nuage, y a plus rien à craindre en bas ! »

*Ah m.... C’est vrai qu'il est allemand -__-’*

Voilà un autre problème qui entrait en ligne de compte ; la barrière des langues.
L’accumulation de problèmes commençant sérieusement à lui taper sur les nerfs, c’est d’une voix agacée, mais dont la prononciation était étonnamment bonne pour une native française, que Miyu finit par lancer au germanique :
« Hey man, I hope that you’ve learned your english because I don’t speak german ! So get down of this, there‘s no danger on the floor but hem…Don’t , herm… Don’t look at me please... »
[Traduction : Hey mon gars, j'espère que t'as bien appris ton anglais parce que je ne parle pas allemand ! Donc descends de ce truc, il n'y a pas de danger au sol mais heu... Ne hem... Ne me regarde pas s'il te plait...]

*Heureusement que ca me sert d’avoir fait des séjours linguistiques ! Merci Papaaa… De m’avoir trainé là-baaaas… *

Miyu bien résolue à récupérer des vêtements chauds, attendit plus ou moins patiemment la réaction du jeune homme, le fixant à présent d’ un regard qui se traduirait par quelque chose dans le genre ‘’Si tu me regarde pas dans les yeux, je te déplume’’…

Les choses semblaient s'être calmées un peu : les dernières feuilles et plumes se posèrent finalement par terre et la vision de Jonas n'était plus trouble avec tout plein de taches noires partout. Il allait maintenant pouvoir réfléchir au 'comment descendre d'une étagère haute de 3.50 mètres [je les fais assez hautes, sinon, c'est pas drôle et comme c'était précisé nulle part *sifflote*] sans se faire mal ou la casser encore plus, vu qu'elle doit être absolument hors de prix pour un lycéen'. L'allemand bougea un peu ses membres : les jambes, les pieds, les bras, les mains... un peu les ailes : tout était toujours là, même si pour certaines parties il faut dire qu'elles n'étaient plus dans leur meilleur état, mais peu importe : ils étaient toujours bien fixés au reste de son corps.

Un nouveau craquement dangereux figea Jonas et il retint sa respiration.

* Pour l'instant, il n'y a que 3 planches de cassé, c'est peut-être encore payable et je vais peut-être même réussir à ne pas me faire renvoyer tout de suite, alors : limitons les dégâts ! Maman va me tuer quand la directrice va lui envoyer la note... Donc : NE PAS BOUGER ! *

Mais ces bonnes résolutions furent anéanties en une fraction de seconde par ses réflexes : il avait vu du coin de l'oeil quelque chose bouger et donc tourné la tête. Qui sait, c'était peut-être cette fille... ce chat... enfin : 'ça' qui se préparait à venir sauter sur l'étagère. Quelque chose semblait bouger derrière les pots de fleurs et tout à coup, c'étaient les pots de fleurs eux-même qui se décalaient lentement vers un tas de livres.

D'accord... des filles qui se transforment en chat, une directrice qui analyse des drogues, un professeur qui se transforme en vapeur d'eau, une fille qui se transforme en Monsieur Muscle venu d'Afrique... passe encore, après tout, c'était une école de mutants et puis, avoir des ailes dans le dos n'était pas non plus franchement un signe d'une bonne santé physique... mais quelqu'un qui se transforme en pot de fleurs mouvants, là, c'est trop ! Médusé par ce spectacle peu commun, un sourcil levé haut vers le plafond, Jonas vit tout à coup apparaître un bras de derrière les pots de fleurs qui venait prendre deux livres dans le tas. Ses yeux devenaient de plus en plus rond quand tout à coup, il vit une jeune fille entièrement nue et seulement de livres vêtue se lever lentement. Après ces évènements Jonas n'allait plus jamais voir les livres de la même façon... Elle lui lança quelques mots, mais l'allemand était beaucoup trop captivé par ce drôle de spectacle qui s'offrait à lui, il eut même quelques spasmes nerveux à l'oeil droit et sa bouche s'entre-ouvrit légèrement.

* Allez... fais-moi un grand sourire et crie 'Caméra cachééééééééééée !' Ca ne peut pas être réel là... A l'aide... Je sombre dans la folie... Maman ? *

Il secoua un peu la tête et ferma les yeux, expira un bon coup et les rouvrit ; pas de changement : des pots de fleurs, des livres et une fille nue... Là, elle disait des mots en anglais, langue déjà plus à même de pouvoir percer cette épaisse couche d'étonnement qui coupait Jonas de la réalité pour ces quelques instants. Les derniers mots eurent d'ailleurs l'effet d'un électro-choc : Jonas était en train de dévisager une fille entièrement nue ! Son sang ne fit qu'un tour pour venir se loger presque exclusivement dans ses joues : non content d'avoir frappé une fille, non, il fallait en plus qu'il passe pour un pervers de première !

Il détourna vite le regard pour fixer le plafond et leva lentement l'une de ses ailes pour faire écran entre lui et la jeune nudiste en herbe. Bien que le nudisme ait une longue tradition en Allemagne, il était tout de même assez rare d'en côtoyer dans des bibliothèques. Il voulait partir, loin d'ici, quelque part où les pots de fleurs ne bougent pas et où les filles mettent des vêtements.

„ There's no place like home. "

Ces mots étaient juste un souffle presque inaudible, lointain souvenir d'un film que Jonas avait vu dans sa plus tendre enfance : le magicien d'Oz. Ils étaient prononcé par Dorthy, la jeune fille qui débarque dans le pays fabuleux et étrange d'Oz et qui par ces quelques mots se voit réexpédié dans son Cansas natal. Ces mots n'eurent évidemment point le même effet sur Jonas, il était toujours là, perché sur cette belle étagère Louis XIV. Il fallait donc prendre les choses en main soi-même... très bien.

Il garda toujours son aile levée, histoire de ne pas importuner encore plus la jeune nudiste qui sembla tout aussi gênée de la situation que l'allemand ailé et lui adressa la parole en anglais avec un léger accent irlandais qu'il avait hérité de son père :

„ Sorry... I'm a bit surprised about the situation. So... ahm... you were the cat ? That's really weird... Well... ahm... I think that I'd need a ladder to climb down because I don't wanna break the whole bookshelf... And... ahm... your cloths must be over there on the right, near the table I think... "

[frç : Désolé... Je suis un peu surpris par la situation: Donc... euh... tu étais le chat ? C'est vraiment bizarre... Bon... euh... Je pense que j'aurai besoin d'une échelle pour descendre vu que je ne veux pas casser encore plus l'étagère... Et... euh... je crois que tes vêtements sont à la droite, près de la table...]

La réaction de l’ange face aux dires de la jeune fille ne se fit pas attendre, et Miyu remercia mentalement de son tact le germanique qui venait de faire un rempart visuel à l’aide d’une de ces ailes. Il y eut un silence légèrement tendu par la gêne, qui s’était installée confortablement entre les deux protagonistes. Puis la réponse du jeune homme ailé parvint enfin à ses oreilles :

„ Sorry... I'm a bit surprised about the situation. So... ahm... you were the cat ? That's really weird...’’

Bien qu’elle fût intriguée par l’accent singulier de son interlocuteur, notre jolie blonde dénudée ne s’étonna pas vraiment des commentaires de celui-ci. Même si elle se serait bien passée d’être qualifiée de « weird » ; m’enfin, c’était compréhensible. Elle ne s’attendait cependant pas à ce qui suivit :

‘’I think that I'd need a ladder to climb down because I don't wanna break the whole bookshelf... And... ahm... your cloths must be over there on the right, near the table I think... "

Cette fin de phrase eut l’effet de laisser Miyu bouche bée, tandis qu’elle lançait un regard effaré et vide de compréhension en direction de l’auteur de ces paroles.
Par ailleurs, quand son cerveau eut cessé de ‘buguer’, la première pensée qui lui vint à l’esprit fusa avec un naturel presque limpide :

*… Y s’fout d’moi ou quoi o_ô ?*

Car traduit à la manière de la jeune fille, la dernière phrase de l’Allemand signifiait en quelque sorte ‘débrouille-toi ma grande et viens me sauver, moi aussi j’ai besoin d’aide ‘.

Evidemment, n’étant pas dans la situation de ce pauvre Jojo, les problèmes de ‘dégradation de l’établissement’ n’ effleurèrent même pas le haut de note chère tête blonde, et l’adolescente se contenta de grommeler contre le dépérissement de l’étiquette qui aurait voulu que le jeune homme vienne au secours de la jeune demoiselle en détresse. Et non l’inverse !

*Pff ces hommes, c’est plus c’que c’était v_v*

« ‘Key… Wait a minute -_-. »
[Pour les non-anglisants: D'acc, attends une minute]

On entend alors les pots en terre cuite crisser contre le parquet et les feuilles d’arbrisseaux s’agiter sous la poussée pendant quelques instants… Avant qu’un « BLONK » sonore retentisse en même temps qu’une vive exclamation de la demoiselle ayant pour sujet une maison close, une fille de joie et d’autres joyeusetés.

«…Grmblmblm-et-puis- merde >_< ! »

Miyu traversa à grande enjambées l’espace qui la séparait de l’endroit indiquée par l’autre clampin perché sur son étagère, et commença à remuer frénétiquement à coup d’orteil le fatras de feuille et de bouquins. Après quelques « pat-pat-pat » dans l’amas de feuilles, son pied entra enfin en contact avec un truc mou. Lâchant précipitamment un de ses livres, la jeune fille plongea avec un espoir rayonnant sa main sous les catacombes de feuilles pour en retirer… Une chaussette.

*… Bon.On va dire que c’est d’jà un bon début -___-‘…*

Retournant à ses fouilles archéologiques, Miyu enfila au fur et à mesure ces trouvailles dans un ordre plus ou moins chaotique, mais bon, le principe était là : il fallait qu’elle se retrouve assez décemment couverte pour ne pas avoir à retourner se cacher derrière la déco végétale de la salle. Quand elle se sentit suffisamment couverte à son goût, la blondinette fit un rapide inventaire de sa fructueuse chasse aux vêtements :

*Alors… Sous-vêtements :okey. Jupe : oukey. Hauts superposées……. Ayé. Chaussettes : présentes. Chaussures : Okkk….Non ya que la droite… Ou est passé cette foutue chaussette ??!… Chausseeeette !!! … Aaah la voilà. Bon bah… J’crois qu’j’ai rien oubliée ^-^...*

Et… Si. Un certain jeune homme continuait d’attendre non loin d’elle, le popotin dans une étagère. Bien que l’hypothèse de le laisser ici en guise de vengeance du coup de poing fit s’étirer un sourire en coin de mauvais augure sur le visage angélique de Miyu, cette dernière finit par pousser un soupir ironique face à cette idée saugrenue et se mit en quête d’une échelle. Et elle ne tarda pas à en trouver une à l’écart du tohu-bohu. Une échelle sur roulette en plus ! Ne pouvant résister à l’envie de faire ce qu’elle voulait (car au point où en était la salle elle n’en était pas à une bêtise près),un sourire illumina le visage de sa propriétaire qui prenait à l’instant son élan, l’échelle mobile à deux mains. Courant avec, pour qu’elle prenne de la vitesse, elle sauta dessus à l’instar d’un skate-board et glissa avec elle pendant un court moment jusqu’à la mare de papier, sans manquer de lancer un « wouhou ! » digne d’une chanteuse de rock’n’roll. Quand la course fut alors stoppée par la paperasse, la jeune fille se fraya un passage jusqu’à l’étagère endommagée et apposa l’échelle, puis regarda avec un sourire malicieux le drôle d’oiseau qui ce tenait en son sommet.

« Your climblader is ready , Sir ! »
[Votre échelle est prête, M'sieur !]

Soulevant d’un mouvement ample une casquette imaginaire sur son chef, Miyu était à présent bien plus à l’aise pour être encline à détendre cette singulière atmosphère.

[HRP : Pfiou... difficile de s'y remettre... :p /HRP]

* 136... 137... 138... *

Il fallait bien s'occuper pendant que le jeune demoiselle à terre tentait de retrouver un minimum de tissu pour se mettre sur son dos nu, plus que joli, pour ce qu'en s'imaginait Jonas perché sur l'étagère, l' 'ange' avait donc tenté de compter les tâches sombres qui ornaient plus ou moins le vieux plafond de la bibliothèque. En s'occupant de la sorte, il réussissait de ne pas céder au réflexe de tourner la tête en direction de la fille qui faisait tout de même pas mal de bruit en cherchant ses vêtements dispersés sous un tas de livres. Il avait encore la deuxième 'sécurité' pour ne pas voir la nudiste : son aile... mais elle commençait à fatiguer lentement, vu que la jeune prenait tout de même son temps et s'abaissait lentement mais sûrement. Ce fut donc avec un certain soulagement que Jonas constata que sa toute nouvelle amie était à nouveau dans la norme des visiteurs de bibliothèque côté vestimentaire.

Il observa les faits et gestes de Miyu en faisant bien sûr toujours attention à ne pas faire de mouvements brusques, qui auraient pu être un peu trop rapides pour l'étagère bien entamée... La féline disparut tout à coup dans les rayons de la bibliothèque et après un court instant un fort 'wouhou' se fit entendre qui provoqua un nouveau regard interrogateur et un sourcil levé de la part de l'allemand.

Avant de pouvoir faire quoi que ce soit ou de se poser des questions profondes sur l'état mental de sa supposée salvatrice, elle réapparut avec une échelle sous le bras (façon de parler, bien sûr :p ), il allait donc bientôt pouvoir de nouveau sentir le sol sous ses pieds. Elle la posa contre l'étagère non loin de la position actuelle de l'accidenté. Elle fit un drôle de geste que Jonas ne comprenait pas... peut-être une sorte de coutume locale ? Qui sait, Jonas n'avait pas la tête à se poser tout un tas de questions sur les habitudes étranges de Miyu. Lentement, il leva l'une de ses jambes pour toucher de son pied droit l'un des échelons. Il s'agrippa à ce qui était encore intacte de l'étagère et fit glisser son corps en direction du vide. L'étagère émit quelques grincements menaçants, mais aucune autre planche ne céda sous le poids de l'allemand, il y avait que quelques autres livres qui tombaient par terre. Jonas avait l'impression que l'opération dura des heures. Il se hissa sur l'échelle et put finalement regagner le sol.

Légèrement tremblant, il fit tout de même attention à ne pas faire de geste brusque des ailes, bien que son aile de droite lui fit encore assez mal à cause de se précédente rencontre avec le plafond... il fallait mieux avoir un peu mal que de 'réveiller' à nouveau le côté 'mangeur d'oiseau'. Il jeta un rapide coup d'œil sur les dégâts qu'il avait causé : la belle et certainement coûteuse étagère Louis XIV ne comptait plus que 10 étages intactes au lieu 13 il y a encore quelques minutes. Au tableau s'ajoutaient donc les lives éparpillés dans la salle, la poussière qui commençait à retomber lentement, la terre des pots de fleur et quelques coups de griffe dans le parquet, sans parler des traces qu'avaient fait les pots de fleur. Fallait-il se jetter de suite par la fenêtre ou est-ce qu'il fallait attendre que la mère de Jonas le tue ? Que de questions... un long soupir s'échappa de la bouche de Jonas avant qu'il prenne la parole :

« Well... thanks a lot for having 'rescued' me... I hope you're not hurt in any way and I'm sorry for having affrighten you. I think I'm in a bit of a trouble for having brocken that damn bookshelf... It's seems kinda old and valuably. I should talk to the headmaster, that could perhaps calm a little bit her anger... »

[frç : Bon... merci de m'avoir 'sauvé'... J'espère que tu n'est pas blessée d'une sorte ou d'une autre et je m'excuse pour t'avoir fait peur. Je crois que je suis un peu dans la merde, vu que j'ai cassé cette putain d'étagère... Elle semble assez vieille et coûteuse. Je devrais peut-être en parler à la directrice, cela pourrait calmer un peu sa colère...]

Jonas se gratte l'arrière de son crâne... Que fallait-il faire ? Sa conscience criait à gorge déployée d'aller voir la directrice de ce pas pour tout lui expliquer. Après tout, il ne s'agissait que d'un malheureux enchaînement de réflexes déclenché par l'attaque de cette jeune fille... elle s'appelait comment d'ailleurs ? Il pourrait être intéressant d'avoir le nom de l'attaquante, non ? Et puis, ils se trouvaient dans une école de mutants après tout, il ne devait pas être très difficile pour la directrice de trouver facilement les coupables... ne serait ce que grâce aux nombreuses plumes qui trainaient dans la bibliothèque maintenant... Le plus sage à faire serait certainement d'aller avouer et de s'excuser.

Jonas poussa nouveau un long soupire en pensant à la somme astronomique qu'allait coûter la remise en état de l'étagère et du parquet de la bibliothèque, puis se retourna vers la fille :

« My name is Jonas... 'nice' to meet you. »