Miyu

*Allez, du courage... *

La porte du grand hall s’ouvrit lentement, puis un léger
bruit de pas résonna dans le silence quasi désertique du bâtiment, accompagné

du raclement sourd d’un sac de bagage roulant sur le sol de l’entrée.

La nouvelle arrivante avait fait quelques pas dans la
fraîcheur du hall, puis s’arrêta un instant pour contempler l’étendue des
lieux, intimidée par le vaste espace qui s’offrait devant elle.
Elle était médusée par la taille du grand hall et admira
avec effarement les enjolivures sculptées à même le plafond, qui encadraient
d’immenses fresques majestueuses, datant d’une époque révolue.

*Wow ! Bah c’est bien plus grand que mon ancien
établissement dit donc ! Cette école a quasiment l’apparence d’un château,
mais il donne pourtant l’impression d’avoir été rénové, et modernisé...
Quoiqu’il en soit, j’espère qu’ils fournissent des plans de l’école, parce que
là je sens que j’en aurais besoin -__-‘ *

Elle reprit lentement sa marche en détaillant les alentours,
avant d’apercevoir une jeune femme assise derrière un bureau, les yeux rivés
sur l’écran d’un ordinateur. Ses doigts semblaient virevolter sur les touches
du clavier à une vitesse hors du commun.
La jeune fille resta subjuguée devant la danse frénétique des doigts sur
le clavier, à quelques mètres d’elle.
Sentant sûrement qu’on l’observait, la femme interrompit sa
composition pour clavier en do mineur, et planta ses yeux dans ceux de la
visiteuse, vraisemblablement mécontente du regard posé sur elle et ses
prouesses informatiques.
Mal à l’aise, la fille à la valise pressa le pas jusqu’au
bureau sous le regard indéchiffrable de la secrétaire, puis entreprit de
dialoguer :
« Euh, bonjour. Je viens pour-... »

La phrase fut coupée en plein élan par son interlocutrice
qui lui tendit un formulaire, l’ombre d’un sourire aux lèvres, et avant que la
jeune fille ait pu ajouter quoi que ce soit, elle retourna à ses activités,
sans lui adresser un seul mot.

*Eh ben... Sacrément étrange leur secrétaire, et pas bavarde
pour un sous ^^ ‘*

Elle jeta un rapide coup d’œil au questionnaire, puis,
attrapant un stylo qui traînait sur le rebord du bureau, commença à remplir,
sous les cliquetis frénétiques provenant du clavier :

Citation :

Nom : Thender

Prénom : Miyu

Age : 17 ans

Sexe : Féminin

Statut scolaire : Etudiante

Description physique : Ce qui attire le regard en
premier chez Miyu c’est... justement son regard ; des yeux bleus, profonds
et expressifs, qui illuminent son visage, sur lequel tombent de nombreuses
petites mèches d’un blond très clair. De quoi hypnotiser les poissons au rayon
frais. Sur son visage à la peau claire, se trouve une fine bouche rosée
surmontée d’un joli petit nez... Tout à fait banal pour tout humain normalement
constitué mais bon, sait-on jamais (après tout on est dans une école de mutants
non ?)...
Sa chevelure, jamais tout à fait coiffée, effleure avec
douceur ses épaules rondes et délicates. Bien que ne dépassant pas le mètre
soixante, les courbes harmonieuses de sa silhouette compensent parfaitement la
taille de la jeune fille.
Bref un joli petit brin de fille au charme certain... Rien
de bien spécial, si on exclut bien évidement certains de ses réflexes que l’on
pourrait qualifier « d’étrange » et de son comportement souvent
inattendu, qui ne manqueront pas d’en surprendre plus d’un au départ, mais qui
passe pour «touchant» ou «drôle» après que l’on se soit plus ou moins habitué à
ses bizarreries.
Au niveau des vêtements, Miyu s’habille dans un style plutôt
rock’n’roll décontractée où le rouge ressort souvent. Elle
porte aussi bien des pulls XXL piqué dans l’armoire de son père que des
débardeurs féminins, mélangeant souvent le tout à sa manière.

Description du caractère : Miyu est une personne
attentive et attentionnée envers ses proches, et n’aime pas qu’on leur porte
atteinte, ce qui est une preuve d’amour mais aussi sa plus grande faiblesse,
car cela lui a déjà attiré des ennuis auparavant (cf. histoire personnelle.)
Elle est vive et de tempérament gai, mais à tendance à
devenir ronchon et boudeuse quand on la titille un peu trop à son goût.
De nature spontanée, elle va naturellement vers les autres,
donne son point de vue sans trop passer par quatre chemins, mais avec tact.
Elle s’attache beaucoup aux personnes qu’elles rencontrent
une fois qu’elle les connaît, même si elle met beaucoup de temps avant de se
confier sérieusement, aimant plutôt en savoir d’avantage sur les autres qu’ils
n’en sachent sur elle.
Malicieuse, Miyu aime faire le pitre, même si ce n’est pas
pour se faire remarquer, mais plutôt pour égayer ses amies et quelque fois
dédramatiser une situation qui la gêne. Selon les personnes qu’elle a en face
d’elle, elle sait malgré tout se montrer sérieuse, et à l’écoute des leçons
(mais bien entendu, cela variera en fonction de l’attitude des professeurs et
surtout de la bonne volonté de la jeune fille : p.)

Histoire personnelle : Miyu naquit dans le Sud-est de
la France, en périphérie d’une grande ville. Elle passa une enfance des plus
paisible dans la maison de ses parents, jouant joyeusement dans le jardin,
comme toutes les petites filles du voisinage.
Sa mise en scolarité se passa au mieux, et Miyu eu la joie
de voir s’agrandir sa famille, accueillant avec un enthousiasme débordant du
haut de ses 7 ans la venue au monde sa petite sœur. S’ensuivit les années, les
bêtises, les colères, les joies, les déceptions, bref tout ce qui constitue une
vie d’enfant bien chargée.
Miyu s’était depuis toujours montrée tel quel était, et
s’était forgée des amitiés autour d’elle, tout comme des inimitiés, passant de
classe en classe sans trop de difficulté le plus normalement du monde.
Rien de bien étrange n’aurait pu signaler ne serais-ce que
les prémices de son don, si ce n’est une grande agilité pour grimper aux
arbres, ou une certaine aversion pour la race canine. Tout du moins ce n’était
pas bien voyant, et elle continua de grandir joyeusement en compagnie de sa
sœurette… Jusqu’à ce qu’elle entre dans la période tumultueuse qu’est
l’adolescence…

Tout ça à cause du fichu Rotweiler des Opkins...
Chaque matin, pendant qu’elle passait le plus rapidement
possible sur le trottoir opposé pour se rendre à l’école, le chien des voisins
se jetait à moitié sur le grillage de sa demeure, près à lui arracher un bras
si elle approchait de trop près. Il avait pris l’habitude d’aboyer comme un
enragé, et Miyu n’aurait pas été étonnée qu’il le fût, après tous les passants
qui osaient traverser son champ de vision.
Il semblait d’ailleurs y mettre plus de hargne quand c’était
la jeune fille qui passait plutôt que d’autres badauds … Peut-être aussi parce
qu’elle lui tirait la langue d’un air provocateur quand elle était hors de
portée mais bon, elle ne le faisait que très rarement…Quoique…
Bref, il ne l’aimait vraisemblablement pas, et c’était
réciproque.
Mais ce qui devait hélas bien entendu arriver arriva...
Miyu, âgée à ce moment-là de 16 ans, venait d’entrer au
lycée et entamait son premier trimestre dans un nouvel établissement. Ce
jour-là, elle faisait comme à son habitude le trajet jusqu’au lycée; la jeune
fille était un peu en retard sur l’heure, (en tout cas un peu plus que
d’habitude) et pressait donc son rythme de marche. Agacée par l’idée du retard
qui l’attendait à son arrivée, elle jetait des coups d’œil furtifs à sa montre
quand tout à coup s’éleva un grognement sourd. Elle se demanda tout d’abord si
son ventre n’était pas à l’origine du bruit, mais non elle était certaine
d’avoir pris un copieux quoique rapide déjeuner ce matin-là. Elle se retourna
alors lentement pour apercevoir le portail entrebâillé, puis, non sans un
frisson d’horreur, le molosse des Opkins, en plein milieu de la route, qui lui
jetait un regard mauvais. Une seule pensée se forma alors dans son
esprit : courir, et vite.
Prenant ses jambes à son cou, alors que le cabot déchainé
s’élançait à sa poursuite, Miyu fila au hasard dans les allées, la bête
hargneuse aux trousses, avant de débouler dans un espace vert aménagé pour la
promenade. Elle repéra non loin un arbre auquel elle pourrait s’accrocher et,
prenant appuis sur ses pieds, elle s’élança pour attraper l’une de ses
branches... Trop haute pour que ses mains puissent l’atteindre, et retomba sur
ses jambes, désemparée, les yeux agrandis par la peur rivés sur le cauchemar
vivant qui fonçait vers elle toute bave dehors...
Quelques secondes plus tard, un chat feulait, perché sur
l’une des branches les plus élevées d’un arbre planté dans un parc, pendant
qu’un chien hébété reniflait un petit tas de vêtement et un cartable renversé
gisant au pied de l’arbre.
La féline en question resta accroché sur sa branche même
après le départ du chien, immobile et méfiante, et la nuit commençait déjà à
tomber quand elle se risqua à descendre. Elle ne comprenait pas trop ce
pourquoi elle était là, à part à cause du chien qui l’avait coursé. Non, il lui
semblait qu’il y avait quelque chose d’autre, avant ça…Elle eut la vague
impression qu’un foyer l’attendait, quelque part. Elle se mit en route suivant
son instinct et ses sens olfactifs. Un vrombissement assourdissant et une lueur
aveuglante manquèrent de la faucher et la firent s’éloigner de la route où elle
suivait la trace de sa maison. Après un long parcours (du combattant), elle
arriva enfin sur le pas d’une porte qui lui était on-ne-peux-plus familière, et
voulut appeler pour que quelqu’un puisse lui ouvrir, mais ce n’est qu’un petit
miaulement aigu qui sortit de sa gorge. Consternée, elle se dit que ça ne
suffirait pas pour attirer l’attention de qui que soit, et commença à
s’attaquer furieusement au bois de la porte de ses petites griffes. Après avoir
écorché une bonne partie du bas de porte, une petite fille en robe bleu claire
apparut dans l’entrebâillement de la porte qui venait de s’ouvrir dans un bruit
de serrure qu’on déverrouille ; c’était la petite sœur de Miyu. La féline se
rappela tout à coup ce qu’elle faisait ici, et surtout ce qui lui était
arrivée ; elle était à présent, par elle ne savait quel mystère, et
c’était là l’un des plus gros problèmes du moment, dans la peau d’une boule de
poil sur patte.
Tandis que Miyu
commençait à réaliser ce qui venait de se passer, sa petite sœur la fixait de
ses grands yeux émerveillés :
« Ohh le joli petit chat tout beige
^^ ! Qu’est-ce que tu fais là petit chat ? Tu t’es perdu ?
Tu veux entrer ? »

Et avec toute l’innocence d’un enfant, elle la prit dans ses
bras, Miyu se laissant sagement faire, et l’entraîna à l’intérieur de la maison
d’où s’échappaient des éclats de voix.
« …ne peut pas avoir disparue comme ça ! Si elle a
fait sauter les cours pour traîner dehors pour faire comme ses copines, et
qu’on la retrouve droguée et dépravée sur le pas de notre porte, je t’assure
que quand elle en franchira le seuil.. ! »

Marmonnant dans sa barbe le sort qu’il réserverait à sa
fille, le père de Miyu continuait de faire les cents pas à côté du téléphone,
tandis que sa mère mâchouillait pitoyablement un bout de coussin,
affalée dans un coin du canapé :
« -Mais enfin, chéri, notre petite Miyu est encore trop
jeune pour faire ce genre de choses ! Et comment veux-tu qu’elle ait de
telles idées ? Elle aurait avertie sa maman chérie si quelque chose
n’allait pas, elle ne serait pas partie comme ça…
-Balivernes ! Elle a 16 ans révolus ! Tu ne peux
pas savoir toutes les bêtises qu’ils leur passent par la tête à cet
âge-là ! Ah l’âge ingrat ! Les temps n’ont apparemment fait qu’empirer les
adolescents ! Moi à son âge j’ai bien je faisais parti des caïds du lycée
et… ! »

Et il repartit dans une longue litanie sur sa période
« yankee » que Miyu l’avait entendue ressasser des dizaines et des
dizaines de fois après qu’elle ait fait une sottise plus ou moins voulue.
Blasée par le
discours paternel, Miyu glissa des bras de sa sœur pour atterrir aux pieds de
son père avec la ferme intention de s’expliquer avec ses parents. Son père
s’interrompit en pleine phrase et fronça les sourcils en apercevant l’animal
qui le fixait de ses grands yeux bleu.
« Quelqu’un peut m’expliquer ce que fais ce chat
ici ? »

*Oui…Moi !*
pensa Miyu pendant que ne s’échappait de sa gorge que des miaulements
incompréhensibles.
Sa petite sœur se tortilla, légèrement mal à l’aise face au
ton sévère du paternel et dit timidement de sa voix enfantine :
« Il était tout seul et y grattait à la porte alors
j’ai pensé qu’y s’rait mieux dans la maison… »

Le père s’accroupit alors face à elle et posa une main
apaisante sur les cheveux de sa fille et lui dit calmement en la regardant avec
bienveillance :
« On a déjà assez de soucis comme ça pour s’encombrer
de ce chaton ma puce … Tu comprends Millyan ? Il va devoir revenir plus
tard. »

Miyu se sentit alors soulevée par la peau du cou et ramenée
à l’entrée, où elle regarda avec horreur la porte que son père était sur le
point d’ouvrir.

*Ah non ! Pas
question que je recroise le gros chien galeux des voisins !! Au s’cours
j’veux pas y retourneeeeeer !!*

« Nan j’irai nulle part !! »


Miyu venait de stopper son père en pleine marche, lui
barrant la route de ses mains, bien déterminée à rester chez elle. Celui-ci ne
broncha plus, complètement médusé de retrouver sa fille nue comme un vers sur
le palier de sa maison à l’instar du chaton qu’il allait mettre à la porte
quelques secondes auparavant. En
constatant que ses mains étaient redevenues ’normales’, la jeune fille
regarda la mine stupéfaite que tirait sa famille et n’eut rien d’autre à dire à
ce moment là que :
« Eh ben, si j’avais su que tu me foutrais vraiment un
jour dehors, Papa… »

Citation :

Après cet épisode et l’affolement de ses parents passée,
Miyu s’était dit que, malgré ces étranges métamorphoses dont elles ne savaient
rien, la vie allait tranquillement reprendre son cours sans d’autres
chamboulements, tout du moins pas
d’aussi grand.
Cependant, la jeune fille multipliait malgré elle les
absences à l’école, qui variait d’une demi-journée à quelquefois 3 jours
d’affilée. Parfois même elle se volatilisait inexplicablement entre deux cours,
et les personnes qui l’entouraient commencèrent sérieusement à se poser des
questions à son sujet. Mais à chaque fois qu’on lui demandait la cause de ses
absences, Miyu faisait tout pour esquiver le sujet et s’en sortait la plupart
du temps par une pirouette ou une boutade, ou bien prétextait un cours à
rattraper, ce qui était en circonstance tout à fait plausible.
Mais plus la liste des absences se multipliait, plus les
rumeurs sur son compte allaient bon train ; les uns disaient qu’elle faisait
sauter les cours pour rejoindre une bande de loubards dans les banlieues de la
ville, tandis que d’autres supposaient une maladie inconnue dont on ne savait
rien. La principale intéressée ne livrant toujours pas de raisons et devenant
irritable sur ce point, les hypothèses se changeaient en quasi-vérités dans
l’esprit de chacun, les uns pensant qu’elle était devenue une caïd dépravé à
l’instar du passé de son père, et d’autres craignant que ‘la maladie inconnue‘
qu’elle avait contracté ne soit contagieuse à long terme.
Quelque soit celle que son entourage préféra croire entre
les deux hypothèses, Miyu vit son cercle d’amis diminuer peu à peu. Même le
corps enseignant devint distant ou agressif à son égard, ne sachant plus à quoi
s’attendre de sa part.
Mais Miyu se disait qu’après tout, plus on s’éloignait
d’elle, plus elle pourrait gérer ses métamorphoses intempestives, et tenir ce
secret bien gardé. Pourtant, au-delà de ce qu’elle se bornait à penser, les
moqueries persistaient quant à son comportement bizarre, car Miyu gardait en
effet des séquelles de ses séjours prolongés dans sa peau de chat.

Mais un jour des garçons de sa classe, ayant voulu pousser
leur curiosité plus loin que les autres, se rendirent à l’école pour
questionner la petite sœur de Miyu. La petite fille rentra au bord des larmes à
la maison, encore toute chamboulée par les questions plus ou moins poussés de
ces élèves avares de mauvaises blagues.

Miyu ne supporta pas.

Elle donna rendez-vous au garçons qui avaient tourmenté sa
sœur pour leur dire clairement ce qu’elle pensait de leurs attitudes et vit à
son arrivée qu’ils étaient tous trois venus, leurs regards narquois et moqueurs
pointés sur elle. Elle voulut tout d’abord s’expliquer calmement avec eux, puis alors qu’elle leur exposait
franchement combien elle les trouvait irrespectueux et débiles, un des élèves
la bouscula, et lui dit de tenir sa langue car elle-même n’en menait pas large.
Il la brimèrent une bonne minute, pendant laquelle la jeune fille ne broncha
pas , serrant ses poings pour contenir la colère qui montait en elle. Elle
encaissa leurs quolibets jusqu’à ce que l’un d’eux eut le malheur de lancer une
chose désobligeante au sujet de sa famille.
Beaucoup de personnes s’emporte pour cela. Pour Miyu,
c’était impardonnable.
Tout mais pas ça. Elle se rua sur l’auteur de l’énormité, la
rage bouillonnant dans ses veines, changeant sa vision et décuplant ses forces…
Mais n’était-ce que cela ?

Elle ne sût jamais combien de temps s’était écoulé dans le
square désert où elle s’était vraisemblablement ‘évanouie’.
Quand elle revint à elle, elle se releva autour des trois
garçons gémissants, zébrés de grandes entailles pareil à de longues griffures
faites par un fauve…
Elle appela fébrilement une ambulance, puis reprenant ses
affaires tombés au sol, courut s’enfermer chez elle.
Elle y passa une semaine à réfléchir sur sa situation.
Il lui fallu tout ce temps pour admettre que sa vie ne
serait jamais la même que si elle n’avait pas reçu ce ‘don’.
Il lui fallu admettre que cela allait causer des problèmes
si elle ne faisait rien pour le contrôler.
Admettre qu’elle devait trouver un moyen pour le contrôler.
Admettre qu’elle avait besoin d’aide pour cela…

Elle aida ses parents
dans leurs recherches et tomba par hasard sur l’annonce de cette école de
‘mutants’ qui venait juste d’ouvrir. Ce fût un grand soulagement pour elle et
sa famille , quoiqu’elle fût légèrement méfiante face au terme de ‘mutant’,
dans lequel elle ne se retrouvait pas tellement, avant d’accepter finalement de s’y inscrire.
Les vacances d’été passèrent à leur rythme, pendant qu’elle
s’entraînait à se transformer non aléatoirement mais bien par sa propre
volonté, mais les résultats n’étant pas très concluant elle eut le temps de
voir l’étendue des ‘ratés’, qui n’étaient parfois pas des plus commodes.

Après avoir étreint sa petite sœur en lui jurant de lui
téléphoner et essayé de calmer les au revoir larmoyants de sa mère, elle prit donc le train pour se rendre jusqu’à ce mystérieux établissement…

Famille : Une adorable petite sœur et une mère un peu
trop cajoleuse mais compréhensive, ainsi qu’un père qui n’arrête pas de râler, mais avec qui elle s’entend bien.

Don : Métamorphose en félin

1er niveau : Métamorphose en chat.

2nd niveau : Métamorphose en panthère.

3ième niveau : Miyu peut passer de sa métamorphose en chat directement à celle en panthère, sans passer par sa forme humaine.

4ième niveau : Miyu a en permanence les sens aiguisés des félins sous sa forme humaine, soit la souplesse, l’ouïe, l’odorat, et la vue dans l’obscurité.

5ième niveau : Fusion de sa forme humaine avec sa forme animale, apparence mi-femme mi-panthère.

Signe spécifique : Don non apparent, à part quand il y a des ratés....¬¬’

Possession : Un fatras de vêtements, le nécessaire pour
sa vie d’internat (serviettes, produits de toilette, lampe de chevet, réveil,
etc...), un portable dans lequel n’est inscrit qu’un seul numéro et ... Une
brosse ... Pour les poils de chat u_u’.

Miyu poussa un bref soupir quand elle eut finit d’écrire la
dernière phrase, et sitôt que la jeune fille eut éloignée le stylo de la
feuille, la secrétaire tira vers elle la fiche d’un geste vif, avant de
parcourir lignes après lignes le formulaire fraîchement rempli sans en perdre une miette. Puis, elle la rangea dans un casier avec d’autres, et tendit vers Miyu la clé de sa nouvelle chambre.
Avant que la secrétaire reprenne son éternel pianotage, la jeune fille eut le courage de lui glisser :
« Hum, pardonnez-moi mais... Vous n’auriez pas un plan
de l’école ? Ou au moins pourriez-vous m’indiquer dans quelle direction se
trouve l’internat... ? »

Un énigmatique sourire se dessina sur le visage de la femme,
qui se tourna alors vers son écran et se mit à pianoter à une vitesse folle.

Dix secondes plus tard, elle attrapait à la sortie de
l’imprimante une feuille qu’elle remis à la jeune fille.
Miyu avait à présent son plan de l’école...
La remerciant d’un hochement de la tête, Miyu tourna les
talons en regardant avec de grands yeux ronds le papier qu’elle tenait en main.

*Vraiment, cette secrétaire est effrayante...*