[Evènement] La rencontre attendue

La rentrée avait à peine pointé le bout de son nez que les soucis arrivaient déjà et en masse!
Ce matin la directrice s'était levée bien tôt pour accueillir quelqu'un d'assez spécial... et de toute évidence le sourire n'était pas au rendez-vous!
On pouvait facilement lire de la colère dans son regard jaune vif.

Elle s'était vêtue en conséquence, une jupe mi-longue noire avec un chemisier de haute couture sans oublier des escarpins aux talons aiguilles meurtriers.

Un dossier sous les bras elle poireautait devant le secrétariat. Finalement la secrétaire avait réussit à obtenir un rendez vous avec le directeur du SIEP, il faut dire qu'il n'y avait eut là aucune difficultés, comme si ce dernier n'avait attendu que cela.

Finalement une limousine s'arrêta net devant le hall et en sorti un vieux monsieur typé asiatique à la démarche raide et entrecoupée mais au regard vif et affuté. Derrière lui suivaient deux gardes du corps massifs, mais ils restèrent près de la voiture.

Un sourire forcé, presque carnassier, s'afficha sur le visage de la directrice lorsque son "invité" passa la porte du hall examinant du coin de l'œil, chaque parcelle de la pièce.

"Monsieur Eabu S. Lee quel plaisir de vous recevoir dans mon établissement, je suis heureuse que vous ayez accepté mon invitation."

Haaa la diplomatie, en vérité elle ne voyait pas d'autre raison qui l'empêcherait de lui coller son poing dans la figure, elle devrait retenir ses ardeurs encore quelques temps...

La rentrée avait eu lieu, tous les anciens camarades s’étaient retrouvés, parfois dans la bonne humeur, bien que quelques incidents aient déjà pu arriver. Bah ! Cela faisait partie des risques, quand autant de mutants se rassemblaient en un même lieu. Et puis, Yanne avait aperçu quelques nouvelles têtes, aussi, comme ce jeune garçon qui se baladait avec un ver de terre… Tout cela promettait en tout cas une nouvelle année riche en événements de tous types ! Heureusement, songea Sérénité, pour le moment, les « surprises » annoncées par Sarcasme ne semblaient pas encore avoir eu lieu. Pourtant, plus le temps passait, et plus elle s’inquiétait à ce sujet, elle ne savait toujours pas à quoi s’attendre venant de sa part…

Ce matin-là, elle avait un peu de temps avant ses cours, ce dont elle comptait profiter pour faire quelques recherches à la bibliothèque… Son professeur de physique lui avait déjà demandé une présentation sur le sujet si passionnant des fibres optiques, chose dont elle n’avait qu’une vague idée du fonctionnement. Bon, c’est vrai, il ne lui demandait pas énormément de choses, mais elle préférait tout de même mettre toutes les chances de son côté, la plus large source d’informations restant sûrement… non, pas Gertrude, non, en fait, elle pensait plutôt à Internet, même si la secrétaire semblait très bien s’y connaître… Après un petit-déjeuner rapidement avalé, elle était allée prendre une douche et prendre quelques affaires de travail dans sa chambre, de quoi prendre des notes… Vêtue d’un large pantalon bleu marine et de son très court débardeur rouge, elle avait enfilé son collier de plumes. Hésitant un instant, elle avait finalement décidé qu’il faisait encore assez chaud ces temps-ci pour se balader pieds nus…
En chemin pour la bibliothèque, Yanne s’arrêta cependant juste avant d’arriver dans le hall. Restant dans l’ombre en haut des escaliers, elle avait aperçu Mlle Mandarot qui se trouvait là, comme si elle attendait quelqu’un. La directrice s’était visiblement mise, chose très rare, sur son trente-et-un.

* Et ben, ça nous change, ça ! D’habitude, elle est plutôt du genre déshabillée… Plus que toi, Sérénité, c’est dire !
-Attends, je pense que c’est pas le moment ! C’est pas normal qu’elle fasse le pied de grue ici, comme ça ! Je suis sûr qu’il se passe quelque chose !
-Comme toujours, vous pouvez pas être sérieux, tous les deux ! Ce serait bien de savoir s’arrêter, parfois, vous ne croyez pas ?
-Allez, tu voudrais pas rester un peu, pour voir de quoi il s’agit, au juste ?
-Bon, OK, mais pas trop longtemps, hein ! J’ai des recherches à faire, moi, après ça ! *

Heureusement pour la curiosité de Sarcasme, le spectacle ne se fit pas attendre. Deux minutes plus tard, à peine, la limousine arriva, laissant ses passagers descendre.

* Ah, tu vois, ça valait le coup, non, Colère avait raison de dire que quelque chose se passait ! C’est quoi, ça, des nouveaux mutants ?
-Je ne crois pas, on dirait plutôt des gardes du corps…
-Oui, c’est bien ce que je disais, ils doivent pouvoir se transformer en gorille, non ?
-Tu parles ! Ils ont l’air pas sympa, mais je suis sûr qu’ils feraient pas le poids face à moi !
-Ouais, enfin, si tu veux bien, on va pas faire le test, hein ? On va plutôt laisser Mlle Mandarot gérer le truc, ce petit chinois doit être un type important, pour qu’elle soit comme ça… *

"Monsieur Eabu S. Lee quel plaisir de vous recevoir dans mon établissement, je suis heureuse que vous ayez accepté mon invitation."

* Wouah ! Je sais pas vous, mais moi, je me souviens pas l’avoir déjà entendue parler avec un ton aussi froid et impersonnel…
-C’est clair, elle est super énervée, je le sens très bien. Je sais pas qui est ce type, mais elle lui en veut à mort, c’était sûrement son plus gros mensonge depuis très longtemps…
-Vous avez raison. Je pense qu’il vaudrait mieux la laisser se débrouiller avec ça. On sait même pas qui c’est, ce petit vieux…
-Attends ! Tu plaisantes, j’espère ? On n’aura pas souvent d’aussi bonnes occasions de rigoler ! Tu voudrais quand même pas rater la chance de ta vie pour mettre un gros bordel ?
-Franchement, là, je suis pas certaine que ce soit une bonne idée. En plus, on a du boulot, il vaudrait mieux aller à la bibliothèque, maintenant…
-Je suis désolé, mais je…
-Non, tu n’es pas désolé, et tu le sais aussi bien que nous. Mais surtout, ne dis pas quelque chose que tu pourrais regretter, maintenant, Sérénité a raison, c’est pas le moment de faire n’importe quoi !
-Bon, si vous le prenez comme ça, je pense que vous me laissez pas le choix… De toute façon, il était temps, je crois, que je prenne les choses en main, non ?
-Attends ! Qu’est-ce que… *

Sérénité n’eut pas le temps de finir. Elle sentait déjà les premiers signes d’un changement de corps. Zut ! C’était la première fois que Sarcasme jouait à ce jeu-là, elle ne savait pas bien comment s’y prendre pour tenter de le repousser ! A présent, si elle ne voulait pas risquer de mettre Mlle Mandarot dans un très grand embarras, il fallait qu’elle gagne ce combat mental, mais elle sentait que cela ne serait pas facile…

[HRP]Voilà, il était temps, Sarcasme réalise sa première tentative pour s’incarner. Je précise que c’est une personnalité de niveau 2, donc pas aussi « facile » à repousser que pour les personnalités déjà apparues…[/HRP]

Maitre de jeu Nombre de messages : 69 Date d'inscription : 05/11/2006

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Niveau du pouvoir : 2
Chance de réussite : 25%
résultat des dés : 21

Réussite de justesse de la maîtrise de Sarcasme, néanmoins cette dernière à pas mal puiser dans la force mentale de Sérénité.
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Sérénité sentait que la volonté de Sarcasme commençait à prendre le pas sur la sienne, elle se sentait vraiment mal partie… Cependant, imaginant les conséquences que cela risquait d’avoir si jamais elle laissait Sarcasme prendre le dessus, elle eut un regain d’énergie… Elle sentit finalement que Sarcasme faiblissait à son tour. Ouf ! En effet, il redevint une simple voix au fond de sa tête…

* Et bien, je suis impressionné ! Tu as dû gagner beaucoup de force mentale, mine de rien. Je ne m’en étais pas rendu compte… Je suis certain que tu n’aurais jamais réussi à me repousser il y a quelques temps…
-Je ne sais pas trop si je dois le prendre pour un compliment… Mais… Colère, je croyais que tu n’avais pas envie que Sarcasme fasse des bêtises, tu aurais peut-être pu m’aider, non ?
-Ho, c’est bon, tu vas pas commencer à me saouler, toi aussi, hein ? Si j’avais tenté quoi que ce soit, ça aurait juste donné la possibilité que je prenne ta place, et donc ça t’aurait affaiblie davantage puisque c’est toi qui as le contrôle pour le moment. Tu es certaine que c’est ça que tu voulais ? Non ? Bon, alors tu seras gentille de rien me dire la prochaine fois, d’accord ?
-Allez, c’est reparti pour les disputes de vieux couple ! Dommage, d’habitude, vous arrivez au moins à vous mettre d’accord à mon sujet… Pour une fois, on dirait que c’est pas le cas…
-Toi aussi, tu ferais mieux de te taire, tu sais !
-Tu te trompais, Sarcasme, je suis tout à fait de son avis…
-Oui, bon, ben c’était facile, aussi, sur ce coup-là… *

Au final, comme on pouvait s’y attendre, Sarcasme ne semblait pas perturbé outre mesure par son échec : il était tout à fait capable de s’amuser quelle que soit la situation… En outre, Sérénité était mentalement épuisée, il le sentait, et il espérait bien trouver une autre occasion de tenter sa chance, pour aller voir ce qui se passait au juste avec ce vieux chinois : pour l’heure, Sérénité se tiendrait en retrait, c’était certain, il faudrait donc qu’il prenne les rênes s’il voulait mettre un peu de bordel dans tout ça.

En tout cas, Sérénité avait en effet eut beaucoup de mal à garder le contrôle, et cette épreuve l’avait mentalement bien fatiguée. Elle préféra donc attendre encore un peu dans l’ombre, en haut des escaliers, histoire de se reposer un peu avant que Mlle Mandarot et son invité ne passent par là, chose quasiment certaine si elle voulait discuter avec lui dans son bureau.
Affalée contre un mur, Yanne restait donc attentive à la scène dans le hall, oubliant presque les fibres optiques pour quelques instants.

Quelle belle journée pour aller faire une petite promenade en voiture ! Que de souvenirs pour le, entre-temps, âgé Eabu. Lorsqu'il était encore jeune, il y a de cela un peu plus d'un demi siècle, il était l'un des premiers à avoir une voiture dans la petite ville de Rifu au Japon. Il amenait souvent ses amis à Sendai, non loin de Rifu, pour aller à la conquête de la grande ville, il faut dire que les 6 kilomètres séparant les deux villes passaient bien plus vite en voiture qu'à vélo ou encore à pied. A l'époque, ce n'était presque exclusivement à cause de sa voiture que les filles le regardaient, vu qu'il était toujours assez loin d'être un athlète ou 'beau-gosse'... les choses avaient changé entre-temps, aujourd'hui, les femmes se battaient presque pour se faire inviter à l'une de ses réceptions, à croire que l'âge était clément avec Monsieur Lee... ou l'argent, car de l'argent, il en avait, Eabu.

Aujourd'hui la petite voiture minable à moitié rouillée avait été remplacée par une limousine de luxe portant une petite figurine de félin sur le capot, il ne tenait plus le volant, mais c'était 'Jules', son chauffeur qui menait le carrosse ou bon semblait à son patron, les amis avaient été remplacés par Igor et Vlad, ses deux gardes du corps ukrainiens et Eabu ne portait plus le petit costard miteux d'un petit employé de bureau minable, mais un ensemble taillé sur mesure et portant en grandes lettres ARMANI dans le dos, autant dire que le costard qu'il portait pour l'instant valait facilement le triple de sa voiture d'adolescent.

Il allait enfin la rencontrer aujourd'hui, cette Mlle Mandarot, dont il avait entendu tant de rumeurs. L'affaire promettait d'être juteuse, n'était-ce pas elle qui était devenue riche comme du jour au lendemain en vendant des diamants d'une extraordinaire qualité sur les marchés du monde ? Elle avait fait construire une école pour mutants d'après ses informations et voilà le deuxième point, peut-être le plus important d'ailleurs aux yeux de Monsieur Lee pour rallier cette jeunette à son projet.

La limousine entra lentement dans le parc du château et Monsieur Lee comprit bien vite où était parti tout l'argent de la française. Il fallait avouer que cette bâtisse était digne de réveiller l'intérêt du japonais - peut-être que ces architectes pourraient venir faire un tour ici pour s'inspirer un peu pour une prochaine résidence que Eabu voulait se faire construire en Italie... La voiture stoppa juste en face du grand escalier qui menait à l'entrée principale du bâtiment. Les gardes du corps étaient les premiers à descendre, un vrai coup de chance pour Eabu d'être tombé sur ces deux-là lors de son voyage d'affaires à Kiev il y a 5 ans. Il avait senti leur pouvoir dans la foule et les avait fait 'inviter' dans l'une de ses institutions. Ils n'avaient pas beaucoup de connaissances et avaient toujours vécu dans la pauvreté de la périphérie de Kiev, en plus : ils étaient encore des adolescents et donc très facilement maniables. Ils étaient 'vrais' jumeaux et partageaient donc la même mutation génétique : ils savaient se transformer en gorilles dès que la situation l'exigeait et devenaient donc par la suite encore plus forts qu'ils ne l'étaient déjà, grâce à l'entrainement dans les camps qu'avait établi Monsieur Lee en Ukraine.

Igor ouvrit la porte et Monsieur Lee put enfin descendre pour respirer l'air pur de cette partie de la France. Il monta les escaliers et put déjà apercevoir une jeune femme en tailleur, probablement une secrétaire ou hôtesse d'accueil qui allait mener Eabu à la directrice des lieux. Il ne fit aucun geste de politesse envers elle, après tout, ce n'était qu'une simple employée et non franchement digne d'intérêt... Un petit picotement se fit sentir dans le bas ventre du Japonais... une mutante ? Elle était donc peut-être plus intéressante qu'on aurait pu le croire au premier abord. Eabu s'avança un peu plus... Oui, elle avait les yeux jaunes, donc, à moins de porter des lentilles de contact, elle était bien une mutante !

La fausseté de son sourire était encore soulignée par le ton presque moqueur dont elle s'adressa à Eabu. Donc c'était bien elle la directrice de ces lieux, le japonais était presque déçu... Il s'attendait à une femme dure et ferme, une grande manipulatrice, mais là... rien qu'avec ses gestes et mimiques, elle mettait ses cartes découvertes sur la table. Il allait lui montrer comment on faisait des affaires.

Il s'arrêta net à quelques mètres de la jeune femme et s'inclina, on ne perd jamais ses habitudes asiatiques ! Puis, il effaça les quelques pas les séparant et tendit sa main vers Mlle Mandarot, main bien évidemment ornée de deux grosses bagues, l'une avec un diamant acheté justement à cette française par ses collaborateurs et l'autre avec un grand rubis brillant de son feu rouge sombre. Il accompagna son geste d'un sourire des plus naturels (il faut dire que Monsieur Lee avait de l'expérience dans le domaine de la fausse politesse, il faut bien savoir lécher les bottes des bonnes personnes pour pouvoir leur planter le couteau dans le dos par la suite) et s'adressa à Mlle Mandarot en un français presque parfait :

« Mlle Mandarot ! Je vous remercie de m'avoir fait l'honneur de pouvoir être votre hôte et je vous en remercie aussi au nom du SIEP que je représente. Je vous avoue que je suis impressionné par le travail que vous avez accompli ici, quelle merveilleux cadre vous offrez aux jeunes ici. Ce serait vraiment une joie et un privilège de pouvoir travailler avec vous. »

Il s'inclina encore une fois après avoir serré la main de la directrice quand tout à coup il ressentit de nouveau ce petit picotement : un mutant venait de faire usage de son pouvoir dans les proches environs. Si les jeunes savaient déjà se servir de leurs mutations, l'affaire n'allait être qu'encore plus intéressante !